Chapitre 12

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Nic m'a bluffée ce soir. Il a su être attentif à mes besoins, tentant de me rassurer lorsqu'il le fallait d'un simple geste, détournant la conversation quand il ne me sentait pas à l'aise. Il a été parfait. Et je me suis rendu compte qu'il en savait bien plus sur moi que je ne le pensais. Il me connait bien mieux que Paul me connaissait et tout ça en dix fois moins de temps. Lorsque le plat est arrivé avec un morceau d'agneau bien trop persillé, il s'est entêté à le racler pour que je puisse au moins en manger un bout. Adorable d'un bout à l'autre. Même ça petite crise de jalousie m'a faite fondre.

Je suis vraiment mal. Je ne voulais pas avoir de nouvelle relation et pourtant je n'ai pas hésité à fourrer ma langue dans sa bouche. Je savais que ça serait bon. J'ai faillit perdre les pédales. J'ai voulu sentir ses mains sur moi, le poids de son corps enfonçant le mien dans le matelas, ses lèvres sur mon ventre, son souffle entre mes cuisses. Mais il faut se rendre à l'évidence, une relation charnelle ne me mènerait nulle part ailleurs qu'à la case départ : seule et triste. Je vais laisser mes sentiments me voiler la face et je pleurerais encore pendant trois mois. Il ne faut pas que ça arrive. Nic a beau être vraiment parfait, ce n'est qu'un jeu. Une petite parenthèse. Je vois au fond de ses yeux qu'il apprécie ça aussi mais combien de temps ça durera avant qu'il n'étouffe. Il a été tellement longtemps célibataire que la vie de couple de peut pas lui correspondre. Alors que moi, je ne rêve que de ça. Une petite vie parfaite à deux. Nous ne sommes pas compatibles. C'est voué à l'échec. Alors, il faut que je me contente de deux trois baisers un peu sages et puis dimanche, je remets une certaine distance entre nous. Oui, c'est ça. C'est ce que je vais faire.

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Vers onze heures et demie, ma sonnette retentit. Je sais déjà qui est de l'autre côté de la porte. Nic entre. Il a enfilé un jean droit brut et un polo beige qui est assortie à mon pantalon en toile.

- Je croyais qu'il fallait un pull, je lui dis en refermant derrière lui.

- C'est mignon, se moque-t-il en posant un bisou sur mon nez. Tu t'inquiètes pour moi.

Je lève les yeux au ciel en retournant dans la salle de bain, mon voisin sur les talons. Je n'ai pas fini de me préparer. J'applique un peu de mascaras sur mes cils, Nic suivant tous mes mouvements.

- Tu sais que je vois que tu es en train de reluquer mon cul, je lance.

- Vraiment ? Et est-ce si dérangeant que ça, il me répond sans lever les yeux. Parce que ce pantalon te fait un fessier du tonnerre. En plus, je ne vois pas de marque de culote. J'en viens donc à me demander si tu ne serais pas nue dessous. Dis-moi que tu es cul nu, me supplie-t-il.

Puis il se ravise.

- En fait non, je ne veux pas savoir.

- T'as vraiment un gros problème, je ris.

Il relève enfin les yeux, l'air contrit.

- Oui, ça s'appelle une érection continue. D'ailleurs, en tant que petite amie, tu devrais pouvoir résoudre ce problème, il me glisse en positionnant derrière moi et en m'enlaçant.

Je me retourne pour le faire face tout en affichant un visage outré. Lui prends un air innocent.

- Va donc dire à ta mère que nous aurons du retard parce que je te fais une pipe, je le défie.

Il déglutit douloureusement et approche dangereusement son visage du mien.

- Redis-le.

- De quoi ?

- Le mot sale que tu viens de prononcer.

Il fixe mes lèvres avec intensité.

- Pipe.

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Where stories live. Discover now