Chapitre 9

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Quand j'arrive chez Nic et Lise, le lendemain, les mains pleines de nourriture comme chaque dimanche soir, c'est mon voisin qui vient m'ouvrir. Ce qui est assez bizarre parce que sa sœur est toujours la première à se pendre à mon cou. En plus, elle n'est pas venue m'aider à cuisiner, ce qui est vraiment louche. Elle n'a pas répondu à mon texto de midi, non plus, elle qui saute sur la moindre occasion pour venir discuter avec moi.

— Lise n'est pas là ? je demande à son frère en posant mes plats sur la table.

— Elle est malade.

— Merde. Qu'est-ce qu'elle a ? je m'inquiète.

— Un virus, je pense. Elle a vomit toute la nuit.

La pauvre.

— Elle va un peu mieux mais elle va rester au lit ce soir.

—Elle s'est hydratée ?

— Oui, ne t'en fais pas. J'ai pris soin d'elle.

— Elle a mangé un peu ?

— Le peu qu'elle a avalé est ressorti.

— Mince. Il me reste un peu de soupe. Ça lui fera sans doute du bien. Je vais allez chercher ça.

— Mais qui es-tu Eva Brooke ? Tu manges de la soupe, cuisines des bons petits plats, fais de l'aquagym ? Es-tu une espèce supérieure qui peut choisir son enveloppe charnelle ? Parce qu'aucune femme de 23 ans ne fait autant de truc de mamie que toi.

— Tu devrais côtoyer un peu plus de vraies femmes à la place de toutes ces bimbos. Tu te rendrais compte que nous sommes beaucoup à faire des choses d'adultes. Parce que c'est ce que nous sommes, Nic. Des adultes.

— Est-ce que tu serais jalouse ?

Un rictus victorieux illumine son visage.

— Tu n'as donc retenue que ça ?

— Je suis un homme, je choisis les bribes qui m'intéressent. D'ailleurs, hier, tu as dit que tu n'arrivais pas à te donner des orgasmes de folies. Ça me turlupine cette histoire. Ça veut dire que tu aimes jouer solo ?

— Parce que tu ne le fais pas ?

— Bien sur que si. C'est bon pour la santé.

— Je croyais que ça rendait sourd.

— Foutaise. Est-ce que tu penses à moi quand tu te caresses ? il me demande avec un air lubrique.

Je rougis. En parler de manière détournée ne m'impactait pas plus que ça mais là, ça va trop loin pour mes oreilles sensibles.

— Je vais chercher la soupe pour ta sœur.

— ça veut dire oui, il s'écrie alors que je fonce chez moi.

Quel crétin ! Je reviens avec un petit bol que je fais réchauffer au micro-ondes. Nic me regarde avec un sourire éclatant.

— Arrête avec ton air stupide. Je ne t'ai même pas répondu.

— Ton silence valait mieux que mille mots, rétorque-t-il. J'ai eu ce que je voulais. Je suis le plus heureux des hommes.

— Dans ce cas, va calmer tes ardeurs en apportant ça à ta pauvre sœur qui vomit tripes et boyaux.

— Tu as vraiment le chic pour casser l'ambiance, râle-t-il en prenant le bol.

Pendant qu'il va voir Lise, je prépare deux assiettes. Je ne me suis pas trop foulée aujourd'hui. J'ai opté pour un hachis Parmentier de canard.

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant