Partie 5

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- Dès le départ, l'opposition à Charles X va être très importante. Tout le monde va se retourner contre Charles X, y compris dans son propre camp car même les royalistes et monarchistes vont finir par se retourner contre le roi et ses ministres qui prennent des mesures trop excessives. Charles X et ses ministres vont se faire...

  Mme Pompanon, notre professeur, est super gentille. Vraiment une crème.                                 Mais ses cours sont super ennuyeux. Elle se contente de lire ses cours préalablement préparés avec soin chez elle. Sa voix est d'une telle monotonie qu'au bout de dix minutes de cours, j'ai déjà sombré.

  L'air est devenu frais. Je ne distingue pas tout de suite où je suis. J'avance à l'aveugle, tirée fermement par une main masculine. Mes pieds s'enfoncent dans un tas de feuilles et des branches craquent sous notre passage. Petit à petit mes yeux s'habituent à la pénombre. Dès lors, je peux voir un amoncellement de pierres rectangulaires. Des tombes.

  Je me trouve de nouveau dans le cimetière de mon cauchemar. Mais cette fois, plus de détails me reviennent.

- Marche plus vite, s'il te plait ou il va nous dépasser.

  Il ? Qui ça il ?

  Je reconnais cette voix mais je n'arrive pas à mettre un visage dessus. Je suis trop pétrifiée par la peur et le froid pour parler. Le vent commence à se lever, les branches d'arbre s'excitent dans tous les sens comme des bras squelettiques qui tentent de nous attraper. On se croirait dans une séance de sacrifice, où je serai la pauvre vierge sacrifiée sur un autel en l'honneur d'un Dieu inexistant.

  Soudain le garçon s'arrête et se tourne vers moi. Encore ces yeux noirs.

Trop tard.

  Une odeur de rouille et de pourriture m'assaille les narines. L'odeur de la mort. Une ombre imposante se dresse devant nous.

  Je pousse un cri de terreur. Et me réveille en sursaut.

- Mademoiselle Paris ? Vous allez bien ?

  Je regarde les camarades autour de moi. Tous les yeux sont tournés dans ma direction.

- Ambre, tu te sens bien ? Me demande Paul l'air inquiet.

  Mince je me suis endormie en plein cours. La honte.

- Euh oui oui, désolée.. Je ne sais pas ce qui m'a pris, ça ne se reproduira plus, Madame.

- Tu es sûre que tu ne veux pas aller à l'infirmerie ?

  Il y a une infirmerie ici ? Je ne le savais même pas.

- Non c'est bon, merci madame ça ira, je vais bien je vous assure.

  Paul ne me lâche pas des yeux. Je lui chuchote :

- C'est bon, je te promets que je vais bien, j'ai juste mal dormi cette nuit du coup je suis complètement naze et la voix de Pompanon était un magnifique appel au sommeil.

  J'émets un petit rire faux. Le cauchemar flotte encore dans mon esprit. J'essaye d'y trouver un sens mais j'ai beau l'analyser sous toutes les coutures encore et encore je ne le comprends pas.

  L'image la plus terrifiante était celle du monstre tout droit sorti d'un film d'horreur glauque. Il était très grand avec des yeux rouges injectés de sang. Ses dents étaient comparables à celle d'un requin ; longues, pointues et très nombreuses. Habillé d'une peau de bête, son corps était remplit de plaies purulentes, dégoulinantes de sang, de terre et de pus.

  De quoi vous empêcher de dormir pendant une semaine.

  Ca m'apprendra à regarder n'importe quoi avec Lola. Nous faisons souvent des marathons films d'horreur le week-end mais je crois que je vais stopper pendant quelques semaines, histoire de décompresser.

- Et donc, Charles X s'est enfuit, les troupes royales ont été repoussés par les assaillants. Il y a eu beaucoup de morts et de blessés dans cet affrontement sanglant. Bon, sur cette note de joie je vous laisse à votre prochain cours. Passez une bonne semaine !

  Lola et moi attendons devant la salle de classe. Une troupe d'élèves est là aussi. Je les examine un par un, certains sont avec nous en licence d'histoire, d'autres viennent de langues ou d'arts plastiques. Ces derniers ont un style assez particulier, que ce soit capillaire ou vestimentaire. J'ai toujours été admirative de leur côté original. Si je n'avais pas été en histoire je serais surement allée dans une école d'art. Je me débrouille un peu avec un pinceau ou un crayon même si je suis très loin d'être la Degas des temps modernes.

- Cette option doit être vachement intéressante.

  Lola lève les yeux de son portable cinq secondes, jette un regard circulaire autour d'elle et se reconcentre sur son écran. Elle s'efforce de répondre à toutes les personnes qui lui ont souhaité son anniversaire sur Facebook, autrement dit ; une centaine.

- C'est quoi déjà ? Je ne me rappelle même plus ce qu'on a prit.

- Humanité.

- Oh non, ça à l'air chiant à mourir.

  Au même moment, la prof débarque. Une petite femme blonde, les cheveux relevés en une queue de cheval parfaitement réalisée. Elle porte de drôles de lunettes rectangulaire à fine monture. Elle se plante juste devant Lola et remonte ses lunettes sur son nez.

- J'aimerai plaider la cause selon laquelle mon cours n'est pas « chiant », chère Mademoiselle.. Votre nom ?

- Brizard.

- Très bien. Alors sachez que ce cours retrace l'une des inventions les plus utiles que l'humanité aie jamais connu ! Savez vous qu'elle est cette invention ?

- Euh... Internet ?

  Je contiens un fou rire à l'aide de ma main. Lola est rouge comme une pivoine et tente tant bien que mal, de se cacher derrière ses cheveux. Notre professeur pousse un long soupir en secouant la tête de droite à gauche.

- Désolant. Je parlais de l'écriture, mademoiselle... Brizard !

- Oh ! Euh oui ! Bien sûr, l'écriture, c'est ce que je voulais dire.

  Elle ouvre la porte de classe. Avec Lola nous nous installons vers les premiers rangs coté fenêtre.

- Je m'appelle Madame Abrielle. Sachez que dans mon cours aucun portable n'est autorisé. Les prises de notes sur ordinateur sont interdites, revenons aux bonnes vielles méthodes, la feuille et le crayon !

  Elle nous annonce ça comme si c'était la meilleure idée de l'année. Depuis mes 18 ans, en décembre dernier, je ne prends mes cours que sur mon MacBook, à tel point que mon écriture est devenue illisible et ma main s'endolorit au bout de cinq minutes.

  Madame Abrielle commence donc à prendre la parole. Elle est accompagnée d'un diaporama PowerPoint style années 2010.


- Hey Ambre ! chuchote Lola me lançant un bout de papier en pleine figure.

  Trop absorbé par le cours je ne l'ai pas entendue m'appeler durant les trois dernières minutes.

- Pardon, oui qu'est ce qu'il y a ?

- J'analysais un peu le type de personnes qui se trouve dans cette classe et il y a un garçon là bas au fond, super louche. Il ne t'a pas quitté des yeux une seule fois depuis le début.

  Je me tourne pour voir le garçon en question.

  Que fait-il ici ?!

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