Partie 12

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- Tiens, prends celle-ci.

  Lola me tend un bout de tissu noir. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier cette robe. Elle doit faire la taille d'un de mes plus grand tee-shirt.

- C'est une blague ?

- Ambre tu as promis. On ne revient jamais sur une promesse de petit doigt. Jamais.

  Elle me fait peur lorsqu'elle me regarde avec cet air aussi sérieux. Je prends donc la robe et me refugie vers la salle de bain pour l'enfiler.

  J'entends Lola me crier derrière la porte.

- Ce que tu peux être prude alors !

- Ceci est un cas très spécial. Je préfère me faire ma propre opinion avant que tu me sautes dessus.

  Après avoir enfin trouvé comment mettre cette fichue robe, je pu m'admirer dans le miroir. Etant bustier, Dieu merci, elle n'a pas de grand décolleté qui laisserai apparaître la moitié de mes seins. En revanche, elle est très moulante. Trop. Et le pire dans tout ça c'est qu'elle ne s'arrête seulement qu'à une vingtaine de centimètres au dessous de mes genoux. Ca va être une catastrophe, je suis sur qu'elle sera remonter au dessus de ma culotte avant même que je m'en aperçoive.

- Lola pitié ne me force pas à sortir avec ça.

  Mon amie se retourne vers moi et reste figée un instant.

- Waouh.

  Je ne m'attendais certainement pas à ce genre de réaction venant d'elle. Elle est très difficile et répondre à ses critères de beauté est quasiment mission impossible. Je sens alors une certaine satisfaction. Finalement je peux faire l'effort de la porter pour quelques heures.

- Laisse moi deux minutes et je serai tout à toi pour la suite de la mission.

  Elle aussi est splendide, comme à son habitude. Son choix s'est porté sur un minuscule haut blanc laissant apparaître son nombril, accompagné d'un jean slim taille basse noir. Rien de très sophistiqué et pourtant ça lui va à merveille.

- T'es sûr que Paul te laisserait sortir comme ça ?

- Depuis quand un homme est censé avoir le droit de choisir ce que je dois porter ou non. Je suis indépendante.
Puis elle rajoute avec un sourire conspirateur.
- En plus ce que Paul ignore ne peut lui faire du mal.

  Ben voyons.

- Alors que peut-on faire de ces cheveux ?

  Lola détache mon habituelle queue de cheval libérant mes cheveux en cascade sur mes épaules dénudées.

- Je vais opter pour le friseur ce soir ! Es-tu prête à avoir de magnifiques boucles qui vont faire tourner des têtes ce soir ?

- J'aimerai bien mais je ne me fais pas trop d'illusion.

  Elle lève les yeux au ciel et tire une de mes mèches en répliquant :

- Quand auras-tu enfin confiance en toi ? Si jamais tu plais à plus de trois garçons ce soir tu seras obligé de te maquiller pour tous les jours du restant de ta vie. Marché conclu ?

  Je réfléchis trois secondes à ce que je risque. Je déteste passer une heure dans la salle de bain pour me préparer. Je trouve que c'est une perte de temps abominable, tout ça pour paraître légèrement plus âgée, où est l'intérêt ? Après tout, le pourcentage de chance (ou malchance) que trois garçons se retournent sur moi est à peu près aussi élevé que celui d'embrasser un jour Ash. Donc ça va je devrai m'en sortir.

- D'acc ! Et tu n'as pas intérêt à essayer de me brancher avec quelqu'un c'est compris ?

- Ok ma puce. C'est bon j'ai finis avec tes cheveux. Il ne manque plus qu'un peu d'eyeliner, du mascara, hum... du crayon.

  Je sens ses ustensiles maléfiques sur mon pauvre visage.

- Et enfin la touche finale : un rouge à lèvre très vif ! 

  Elle applique une bonne couche de rouge à lèvre histoire qu'il tienne plus de deux heures, puis me retourne face au miroir.

  La femme qui se trouve devant moi est resplendissante. Elle me ressemble mais paraît plus sur d'elle, sereine et j'irai même jusqu'à dire séduisante. Mes yeux paraissent plus grand, ma bouche plus pulpeuse. Mes cheveux tombent sur mes seins et dans mon dos en boucle digne d'une actrice de cinéma. Et enfin cette robe qui me va finalement comme un gant. Elle est moulante mais cache miraculeusement mes petits bourrelets, tout en me procurant des jambes fines et infinies, ceci accentué par les escarpins noirs.

  Mince Lola pourrait bien gagner le marché.

- C'est parti, allons chambouler notre boule !


On arrive aux alentour de minuit et demi et la boite est déjà bien remplit. La file d'attente doit faire une dizaine de mètre. Le vigile à l'entrée est rapide, nous sommes presque devant la porte en très peu de temps. Le bâtiment ressemble à un ancien entrepôt rénové. Le nom de l'établissement est affiché en néons clignotants. On peut entendre une musique sourde filtrant à travers les fenêtres. Toutes sortes de gens attendent d'entrer. Certaines filles sont en tenue très légères tandis que d'autres ressemble plus à des morts vivants avec leurs iris blanches, leurs teints cireux et leurs piercings un peu partout. Derrière moi, une femme me fixe, elle porte des lentilles de couleurs ce qui lui donne un œil rouge et l'autre noir. Elle porte un tee-shirt noir minuscule qui cache seulement ses seins et un pantalon entièrement troué. Elle me sourit relevant ses lèvres sur des canines longues comme celles d'un chien. Flippant.

- Arrête de te tordre les doigts, tout va bien se passer.

  Effectivement, plus on avance vers la porte d'entrée et plus je sens mon estomac faire des sauts de cabris.

- Je le sens vraiment très mal. Il n'est pas trop tard pour retourner à la maison tu sais ? Au fond on s'en fiche de ce type et de ce qu'il nous cache.

  Je commence à me retourner mais Lola me tient fermement par le bras.

- Tu ne vas nul part. On va rentrer là-dedans, on va percer à jour ce petit imbécile et même que tu vas t'amuser, d'accord ?

- Hum si tu le dis.

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