Chapitre 38

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« Il n'y a rien de glorieux à être supérieur à ces semblables, mais à celui que l'on était avant. » - Ernest Hemingway-

Evangeline

« Mademoiselle Shelton et messieurs Crayford, Johnson et Todhunter, vous passerez deux heures ici. Mesdemoiselles Delucas et Saldanha et messieurs Caruzo, Dench, Shelton et Zemeckis, resterez trois heures. Messieurs Atkins, Turner et Graye, vous ferez trois heures aujourd'hui et deux heures demain durant lesquelles vous nettoierez le gymnase et le terrain de football. Maintenant, ASSEYEZ-VOUS ! hurla le coach. »

Nous nous empressâmes de prendre place aux différentes tables de la bibliothèque. Je me retrouvais à la même table que Lindsey et Lily. Je me redressai et jetai un regard d'ensemble. Roy et Sébastien se trouvaient juste derrière moi, à la même table que Carter, Nathan et Daryl. Dominic et David se trouvaient à la table de l'autre côté de la nôtre, derrière Lindsey et Lily, en compagnie de certains de leurs amis. D'autres que David s'était mis à dos après le conflit s'étaient assis à une dernière table. Le coach claqua le dossier dans lequel il pouvait lire toutes les informations sur la bagarre et le rapport des différents professeurs ayant jugé des sentences de Dominic, David et Roy, tout en nous regardant d'un air menaçant. Il n'était visiblement pas ravi de nous surveiller pendant deux heures et même trois pour la plupart. Il arrêta son regard sur moi.

« Qu'est-ce que tu fais là toi !?

- Hum... »

Je déglutis en me redressant.

« Je suis témoin. »

Il ouvrit son dossier.

« Et tu étais dans les toilettes des garçons.

- Pour même pas une minute ! me défendis-je. »

Il hocha négativement la tête.

« Si tu étais ma fille...

- Sauf qu'elle ne l'est pas, fit remarquer l'un des anciens amis de David qui était dans l'équipe dont je ne connaissais que le nom de famille, Dench, puis que je le lisais sur son t-shirt à chaque match.

- Eh ! Tais-toi toi ! fit le coach en lui donnant une tape derrière la tête. Sortez du travail ! »

Tout le monde s'exécuta tandis que notre surveillant se déplaçait jusqu'à la table derrière moi. J'osai un coup d'œil. Il venait de se baisser en faisant un grand geste pour tirer ses manches avant de poser ses mains sur ses cuisses.

« Dis-moi Roy... Est-ce que tu vois une raison pour que Monsieur Jemlins t'ait défendu avec tant d'ardeur lors de votre passage au tribunal ? »

Je me retournai complètement. Roy semblait embarrassé. Un énorme bleu violacé tirant vers le jaune était apparu à sa plaie au-dessus de l'œil et sa lèvre avait légèrement enflée. Son père se mariait dans trois jours, ça ferait à coup sûr des photos souvenirs mémorable avec l'ecchymose bien visible.

« Je... Hum... Et bien... Je suppose qu'il était... Juste. »

Je pinçai mes lèvres pour ne pas ricaner. Le coach se redressa vivement.

« Non ! Moi je me suis montré juste ! J'ai plaidé ta cause avec acharnement, comme un lion se bat pour sa proie !

- Oui, parce que vous vouliez me punir vous-même ensuite, non ?

- Et les lions ne chassent pas, ajouta Lindsey en se retournant.

- OH ! cria le coach. Qui c'est l'autorité ici ? Votre cher professeur se montre gentil et parfait avec tout le monde, c'en est gerbant ! Je me demande s'il ne s'est pas trouvé une autre bonne femme ! »

L'Équilibre d'EvangelineWhere stories live. Discover now