Chapitre 43

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« L'échec est simplement l'opportunité de recommencer. Mais cette fois plus intelligemment. » Henry Ford

Roy

« Où est-ce que tu m'emmènes ?

- Je ne suis pas sûr que ça va te plaire, alors pour l'instant je ne dis rien.

- Tu n'es pas drôle, soupira Evangeline sur le siège passager. »

Elle laissa tomber sa tête dans sa paume et se mit à regarder par la fenêtre. Je n'avais aucun moyen de décrire le bienêtre et le bonheur qu'elle me procurait. Depuis la veille, je me sentais léger, comme libérer d'un poids. C'était nouveau, je n'avais jamais eu de relation sérieuse dans le sens mature du terme. J'étais bien sortie avec Tammy au début du collège, mais ça n'avait duré que quelques semaines et nous étions encore des enfants. C'était différent avec Evangeline. J'étais rassuré de la voir si réceptive à mes approches, de nous voir si proches.

Je posai ma main sur la sienne tout en continuant de regarder la route.

« Est-ce que... Tu as parlé à ton frère ?

- Non, répondit-elle d'une petite voix en regardant toujours le paysage. Et toi ?

- Non. Qu'est-ce qu'on serait supposé leur dire ? »

Elle me regarda quelques secondes avant de se mordre les joues en reposant son attention sur l'extérieur de l'habitacle. J'avais réussi à récupérer les clefs de la voiture lorsque j'avais appris par ma mère que mon cher professeur de mathématique était malade. Nous avions une heure de trou en début d'après-midi et j'en profitais pour mettre en place un projet que j'envisageais avec Evangeline depuis quelques temps.

Au-delà de ça, nous n'avions pas mis de mot sur notre relation, ce que Sébastien n'avait pas manqué de me faire remarquer lorsque je lui avais tout raconté la veille.

« Je ne sais pas, avouai-je. »

Je sentis son regard revenir sur moi tandis que nous longions la côte. Elle entrelaça nos doigts et emmena ma main vers ses lèvres avant d'en embrasser le dos.

« Est-ce qu'on a vraiment besoin de leur dire quelque chose ? demanda-elle avec un petit sourire complice sur les lèvres. »

Je regardai quelques secondes ses yeux envoûtants et taquins avant de revenir à la route, amusé.

« Quel est l'endroit où tu irais si tu devais fuir pendant quelques heures tout ce qui t'entoure ? »

Je pris quelques secondes pour répondre à sa question. Je n'avais jamais vraiment ressenti le besoin de m'éloigner de tout. Bien sûr, il arrivait des moments où je souhaitais juste que l'on me fiche la paix et généralement je restais simplement enfermé dans ma chambre où à la limite j'allais faire un tour dans le quartier.

« Je ne sais pas. »

Je repassai dans ma tête tous les endroits où nous avions pu aller ensemble jusqu'ici mais ils représentaient tous un souvenir unique à mes yeux. C'était impossible pour moi de choisir.

« Peut-être là où mon père et Olivia se sont mariés, si on m'autorise l'accès à la terrasse. Je le trouvais... Je ne sais pas. Je me sentais bien, j'ai des super souvenirs là-bas.

- D'ailleurs, comment vont-ils ?

- Bien, même très bien. Ils habitent ensemble depuis plus de cinq ans alors sur le coup ils ne voient pas trop la différence, mais Evan et moi tentons de ne pas passer trop de temps dans leurs pattes pour leur laisser un peu d'intimité quand on est chez mon père, expliquai-je. Et toi ? Quel est l'endroit où tu irais pour t'échapper quelques secondes des problèmes de ton existence ?

L'Équilibre d'EvangelineWhere stories live. Discover now