Lisana Johnson
*.*.*.*
Silence.
Le bruit de la seine était la seule source de bruit qui éveillait mon ouïe endormie, la fraîcheur de la nuit faisait hérisser mes poils. "La chair de poule"; disait-on. Je n'entendais même plus le bruit de mes pas foulant les pavés parisien. Ce soir là, je n'avais croisé personne, même pas un inconnu égaré dans l'immensité de la nuit, pas un chat, rien, ni personne, juste mon reflet, la silhouette de ma carcasse dans la vitre d'un abri bus. Et même là, je n'étais pas sûre que c'était réellement moi. J'étais perdue, non pas dans ma ville, mais dans mes pensées les plus profondes, dans ma conscience, je suis seule, depuis deux jours, je suis affreusement seule. Je n'avais voulu voir personne, seul Ken, car lui, il était le seul à me connaître comme personne d'autre ne me connaissait réellement, il était mon clone et mon opposé en même temps, on était différent mais pas tant que ça finalement. Et puis lui, il était là sans être là, sa présence n'était pas imposante, mais il n'était pas absente pour autant. Il savait quand je recherchais la solitude et quand j'avais besoin de sa présence, et seulement de sa présence. Je l'aimais, mais c'était trop, c'était beaucoup trop rapide pour que je m'y attache aussi vite, car au final, je ne le connaissais pas réellement. Nous étions liés inconsciemment, depuis notre "première" rencontre, je n'avais fait que de l'observer, ce n'étais absolument pas la première fois que je le voyais, et j'en était plus que certaine. Le destin a fait que j'ai du le croiser plus d'une fois dans ma vie ,à plusieurs reprises, et j'en étais sure, car il était le seul à avoir cet emprise sur moi, à me faire ressentir un sentiment étrange quand son regard se posait sur mon corps ou s'encrait dans mon regard, quand il me touchait ou qu'il me parlait, parce que c'était lui. Plus j'apprenais à le connaître, plus je l aimais, et c'était inconditionnel, et plus je l'aimais, plus je me rendais compte qu'il était ma personne, Le seul et l'unique.
J'avais peur, j'avais affreusement peur. Cela devait faire bien trois semaines que nous étions rentrés, avec le reste de la bande nous avions passé plusieurs soirées tous ensembles depuis, et leurs présence devenait de plus en plus vital pour moi, et dire qu'au début j'avais été si réticente. Mais depuis deux jours, j'étais perdue, et d'avantage aujourd'hui, car c'était son anniversaire, l'anniversaire de sa mort. La mort de celle qui m'avait donné la vie. Celle à qui je ressemblais comme deux gouttes d'eau comme m'avait dit cette femme au détour d'un ruelle coloré de Nice.
Je m'aventurais dans une petite ruelle déserte, seul un lampadaire éclairait un minimum ce petit passage plongé dans l'obscurité , car même dans la ville lumière il y avait une part de noirceur, et ça, je l'avais bien vite compris. J'entendis soudainement des pas derrière moi, je ne reconnaissais pas la personne mais j'avais l'impression de l'avoir déjà croisé une fois dans ma vie, il s'approchait de plus en plus vite de moi, alors que j'avais toujours le dos tourné j'essayais de me remémorer d'où je le connaissais, et c'est au moment où il saisit mon bras que je fis volte-face vers lui; des iris foncés, des cheveux bruns, est une mâchoire affreusement marqué. C'était l'homme que Ken et Hakim avaient battu après qu'il ai eu le malheur de m'agresser.
" Tiens, Tiens, on est seule aujourd'hui ? Ton petit copain et ses potes ne sont pas là pour te sauver aujourd'hui, hein princesse? "
Mon corps se mit à frémir après ses mots, il était débordant de haine, autant dans sa voie que dans son regard d'une étrange noirceur, il m'en voulait, et j'étais terriblement en danger. Je m'imaginais tous les schémas possible, il allait sans doute me tuer. Son emprise se resserra petit à petit autour de mon bras, il me faisait mal, le sang ne circulait plus dans mon membre gauche.
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UNSTEADY // Nekfeu
FanfictionDiscrète, interdite et timide aux premiers abords, Lisana Johnson était une jeune fille au passé intriguant et flou. Détruite pas des événements tout aussi intense et abominable les uns que les autres, elle s'était renfrognée sur elle-même au point...
