• Chapitre 30 •

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Elena Durand

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Cela faisait une semaine que Lisana s'était enfermé dans son silence qui la changera à jamais. Chacun notre tour, on se relayait pour aller la voir et ce jour là c'était à moi d'aller la voir, Ken avait décidé de m'accompagner, il me faisait de la peine c'est derniers temps, il était changé, il ne souriait plus, il ne sortait plus, et il fumait énormément, il ne le disait pas mais je le voyais bien, et je le sentais. Il était triste, et je le comprenais bien, il perdait petit à petit celle qu'il aimait. Il jouait sur son portable alors que mon regard était concentré sur la route, je cherchais une place depuis une dizaine de minutes jusqu'à enfin en trouver une à quelques minutes de marches de l'hôpital. Ken sorti de la voiture, le regard vide et il avança d'une démarche étrange jusqu'à l'entrée principale de ce lieux qui le hantait tant. Il se dirigea sans problèmes jusqu'à la chambre et il y toqua avant d'y pénétrer, elle était là, toujours à la même place, son doux visage abîmé par des cicatrices et des hématomes pas tout à fait disparu, elle avait toujours la même expression sur le visage, et comme à mon habitude je commençais à lui raconter une de nos nombreuses conneries qu'on avait fait toutes ensembles, et elle me regardait, ses lèves droites ni souriante ni déformé en une grimace, ses yeux vides de sens et son teint toujours aussi blafard, elle me faisait de la peine, et ca me faisait du mal de la voir ainsi. Je lui parlais, souvent les yeux humide par son visage inexpressif. Je lui prenais de temps en temps la main comme pour la faire revenir à moi mais elle restait là où elle était, et ça me faisait mal, extrêmement mal. Elle avait toujours été ma préférée du groupe, celle avec qui je m'entendais le mieux, elle était comme ma petite sœur même si je n'avais que quelques mois de plus qu'elle, je perdait petit à petit la fille à qui j'étais prête à tout, parce que elle était la petite sœur que je n'avais jamais eu. Ça pouvait paraître odieux mais je l'aimais autant que mes autre frères et sœurs. Mes parents étaient passés la voir accompagnés de ses parents adoptifs, et comme avec nous, paraît-il qu'elle n'avait même pas réagis, elle restait muette depuis une maudite semaine, même ses yeux était affreusement inexpressifs. Une tombe. Voilà à ce que j'avais à faire, une foutu pierre tombale, elle était aussi silencieuse qu'une putain de pierre tombale, elle était... comme morte ? La Lisana que j'avais connu nous avait quitté. Roxanne refusait même de la voir depuis quelques jours, elle restait enfermé chez elle comme si elle faisait le deuil de notre amie malgré que son corps était encore parmi nous. Ken, assis en retrait sur son fauteuil nous observait distraitement, ses yeux encrés sur la misérable silhouette de Lisana immobile, il la regardait chaque jours sans rien dire, et elle, elle ne lui prêtait aucunes intentions.

       J'avais bien cru le temps d'un mois que Lisana allait à nouveau connaître le bonheur dans les bras de Ken, car avec lui, elle avait à nouveau rit d'un vrai rire, elle l'avait embrassé comme si il était le seul et l'unique maître de son bonheur qui s'était égaré au fin fond de son être, et elle n'avait jamais autant eu l'air heureuse qu'à ses côtés, elle revivait, il l'avait fait revivre, elle redevenait celle qu'elle avait été autrefois mais tous s'était effondré le temps d'une soirée, le temps d'un viol. Je me levais subitement, une soudaine envie de prendre l'air me vint et je m'excusais à l'égard de la blonde allongée dans son lit d'hôpital. Une fois dans le couloir, je laissais les larmes dévaler le long de mes joues, je marchais difficilement jusqu'au jardin de l'établissement, un grand jardin où quelques patients s'aventurait pour se changer les esprits et je m'affalais sur l'un des bancs, plongeant mon visage dans mes mains et j'éclatais en sanglots, j'en avais horriblement envie depuis une semaine. Je sentis quelqu'un prendre place à mes côtés et je relevais les yeux vers Ken, qui me soutenais du regard, lui aussi souffrait autant que moi, il avait l'air si absent ces derniers temps. Il me prit dans ses bras quelques instants pour calmer mes pleurs.


UNSTEADY // NekfeuWhere stories live. Discover now