UNSTEADY // Nekfeu

• Chapitre 34 •

( Ne me tuez pas svp )

Ken Samaras

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Je discutais encore et toujours avec Mme Lecompte, observant Lisana du coin de l'œil, le regard plongé dans le fond de sa tasse, observant longuement et inlassablement le peu de café qu'il restait dans le fond de cette fine porcelaine, l'observant comme si elle regardait une télévision éteinte, vide et sombre. Ses doigts tapotaient de temps en temps sur la tasse, claquant ses ongles sur la porcelaine blanche. Parfois, elle mettait en mouvement le liquide noir à présent froid, en le faisant tourner lentement et avec délicatesse. Et soudainement elle relevait ses perles émeraudes et saphirs vers les les miennes, m'enfermant dans un sentiment que je ne saurais décrire. Je secouais ma tête de gauche à droite, reprenant le contrôle de moi-même et je jetais un rapide coup à mon portable posé sur la table, mon écran brisé s'allumait et afficha 17:21. Je remerciais Mme Lecompte tout en m'excusant et en attrapant la main fébrile de Lisana et nous quittions aussitôt le café.

Je marchais relativement vite, oubliant par moment que je traînais me blonde derrière moi, mais elle se contentais de trottiner après moi. J'avais fini par ralentir, prenant un rythme de marche plus calme. Je sentais sa main glisser lentement de mon emprise, se retirant doucement avant de totalement se défaire de la mienne, et je renonçais finalement à la garder autant sous mon emprise tout en lui laissant assez d'espace afin qu'elle se sente moins sur-protéger et je me renfrognait à enfuir mes mains dans mes poches, tout en marchant au même rythme qu'elle mais tout en lui donnant inconsciemment le chemin du prochain lieu auquel nous nous rendions. Je sorti mon paquet traînant dans ma poche en y sortant un cylindre que je plaçais négligemment entre mes lèvres, le pincent entre ces dernières le temps de sortir de mon autre poche mon zippo. La flamme caressa lentement l'autre bout de ma cigarette l'embrasant tout en libérant le doux poison se faufiler dans l'intégralité de mes pauvres poumons déjà bien abîmés. J'étais affreusement stressé et apeurés, j'avais surtout peur de la suite de cette aventure, peur de ce qu'elle nous réservait du meilleur comme du pire et surtout du pire. J'avais peur qu'elle reste à jamais ainsi, qu'elle reste à jamais spectatrices de sa vie et ses malheurs, car dans toute cette histoire elle n'y était absolument pour rien, elle était simplement une foutu spectatrice, observant avec mépris chaque nouvelles aventures qui a chaque fois se transformaient en un abominable cauchemar . Nous marchions si lentement que même les ados nous dépassaient riant aux éclats après une autre blague de leur ami, j'avais rabattu ma capuche de l'un sweat sur ma tête afin d'être un peu méconnaissable, baissant le chef vers pieds afin d'éviter tout contacts visuel avec de potentiel fanatique de mon personnage que je jouais sur scène. Lisana, quant à elle, observait tout ce qui l'entourait, comme si elle venait ici pour la toute première fois, puis soudainement, je vis une petite fille aux cheveux dorés et bouclés courir jusque dans les bras de ma blonde, et bizarrement je la vis afficher son sourire le plus sincère, serrant la petite fille dans ses bras, une femme nous rejoignis quelques instants plus tard saluant Lisana puis moi-même .

" Louise n'a pas cessé de me parler de vous, elle vous réclamait à chaque fois que l'on venait ici " Lança joyeusement la maman qui souriait en observant sa fille se faire cajoler dans les bras de ma blonde.

" Tu m'as aussi énormément manqué ma petite Louise " Soufflait-elle en embrassant la petite joue rosie de l'enfant.

Et alors que Lisana discutait avec la petite fille, j'en profitais pour faire la discussion à la jeune mère, lui expliquant ce qui était malheureusement arrivé à ma blonde et pourquoi j'étais si ébahie par l'attitude de Lisana, la jeune femme fut elle aussi attristé par le sort de la blonde, qui affichait tout de même son plus beau sourire en parlant avec la jeune enfant. La petite famille nous salua et s'éloigna, main dans la main. Le rire de la petite fille retentit quand elle se tourna une dernière fois vers nous, faisant de grand geste avec sa petite main. Je tournais la tête vers ma blonde, les larmes aux yeux, menaçant de se verser le long de ses joues, elle imitait le même geste que l'enfant, un sourire scotché sur son visage.