S4 - Chapitre un : Du tabac sur le pallier

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20 jours avant la fin



YSIA SCOTT

Je n'ai jamais aimé le dimanche. Vraiment. Qui est l'imbécile qui a inventé le dimanche? Ce fameux jour où tout semble si morose. La Terre tourne plus lentement, comme si elle avait adopté le rythme ennuyant du dimanche. Je hais le dimanche. En particulier celui qui a le goût du retour. Du retour à la maison après un week end loin de la vie et de tous ces aléats.


C'est non sans difficulté que j'arrivais enfin au dernier étage de notre immeuble, écrasée par le poids de l'unique valise que j'avais prévu avant notre départ, suivie de très près par Soane, tout aussi déprimée de rentrer. Je sortais les clés de ma poche avant de relever la tête de sursauter. Tate se tenait assis devant notre porte, la tête posée sur ses genoux et le regard dans le vide.



"Urm... Tate? "



Il se redressa immédiatement en prenant soin de plisser son pantalon nerveusement. Il avait des yeux minuscules, bordées par des cernes si sombres qu'elles en paraissaient douloureuses. Il passa sa main dans sa nuque, gêné.


" Soane, tu veux bien nous laisser? demandais-je calmement.

- Bonjour la vie citadine et tous les problèmes qu'elle comporte ! soupira-t-elle en rentrant dans l'appartement, prenant soin de claquer la porte derrière elle ce qui fit grimacer le châtain.

- Tu ne répondais pas à mes messages, justifia-t-il, la voix tremblante.

- J'étais absente, comme tu le vois. "


Il jeta un oeil au bagage que j'avais posé à mes côtés. Nos paroles résonnaient à travers tout l'immeuble tant le pallier était mal isolé.


" J'ai cru que ne voulais plus me voir, balbutia-t-il.

- J'ai simplement voulu prendre du temps avec Soane. "



Il semblait épuisé. Comme... Vraiment, il avait une mine brisée, comme si toute son âme était tombée en ruines.



" Tu... Tu veux que je t'aide à rentrer ta valise? proposa-t-il en reniflant.

- Ca va aller. Alors... je te laisse? On se voit bientôt, hein? le rassurais-je, déposant à nouveau ma main sur la poignée de mon bazar à roulettes. "


Je commençai à avancer jusqu'à la porte d'entrée de mon appartement avant qu'il ne perche sa main par dessus la mienne.



" Vraiment, laisse-moi porter ton bagage, insista-t-il, fuyant mon regard.

- Tate...

- Tu aurais dû me prévenir. Je t'aurais aidé à le prendre en bas, reprit-il, ignorant mon refus.

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now