S4 - Chapitre trois : Tout se sait un jour

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12 jours avant la fin...



TATE LANGDON

Zain était venu me rendre visite, comme il avait l'habitude de le faire plusieurs fois par semaine. Installé sur le fauteuil en cuir aussi noir que ses yeux, il sirotait son café, le regard livide. Son pied tapotait nerveusement le sol. Il semblait pensif.



" Tu as l'air ailleurs, vraiment, fis-je remarquer.

- Je repensai à notre rencontre. "



Il se décida enfin à sourire, reposant sa tasse sur la table basse.



" J'avais jamais eu de meilleur ami avant toi, lança-t-il.

- C'était mal parti pour qu'on le devienne, hein?

- Tu n'as pas apprécié mon entrée surprise dans ta vie, pouffa-t-il.

- Je ne m'attendais pas à ce qu'Ysia ramène un ami chez elle à vrai dire.

- Et tu regrettes?

- Comment pourrais-je regretter de connaitre quelqu'un aussi fan que moi de Rox et Rouky? répondis-je, paisible. "



Il gloussa simplement avant de reporter toute son attention sur la baie vitrée. Il s'approcha de celle-ci, dégageant les rideaux beiges qui l'encombraient.



" Je ne regrette pas non plus, avoua-t-il, le front appuyé contre la fenêtre, la pâleur de ce jour nuageux éclairant son visage.

- Merci. Pour toutes les fois où tu as su être l'ange gardien d'Ysia.

- C'est normal après tout. J'aime avoir ce rôle auprès d'elle quand tu n'es plus capable de l'assumer. Et j'aime aussi le jouer à tes côtés.

- Qui sait ce qui aurait pu arrivé le soir de notre altercation avec Caleb et Livia? Elle était montée sur ce pont, et c'est toi qui l'a retenu, me rappelais-je, la voix brisée. Et toutes ces autres fois où le danger la suivait. Merci d'avoir su, tant de fois, la protéger. "



Il mordit ses lippes avant de me rejoindre, s'asseyant à côté de moi, sur le canapé. Il déposa son bras par dessus mon épaule pour me prendre dans ses bras, sans répondre. Il se contenta juste, encore une fois, de briller par sa simple présence.



YSIA SCOTT

Je remontai les escaliers qui me séparait de mon appartement, une enveloppe dans la main. Lorsque je franchis la porte d'entrée, ma rousse portait l'un de mes tee shirt larges qui lui arrivait aux genoux. Ses cheveux étaient encore en bataille alors qu'elle buvait une boisson chaude dont l'odeur avait envahi la pièce.



" Tu as reçu une lettre, ça vient de Denver, expliquais-je, curieuse, lui tendant l'enveloppe. "



Elle scruta longuement l'écriture décorant celle-ci. Ses lèvres s'entrouvrirent avant de se refermer, et elle haussa un sourcil, visiblement déconcertée.



" Je peux lire? demandais-je en m'asseyant à ses côtés.

- Non ! s'exclama-t-elle avant de se reprendre. Non c'est... C'est sûrement une amende, quelque chose comme ça. J'étais souvent mal stationnée alors...

- Une amende? Des mois plus tard?

- Oh tu sais, ils ont peut-être eu du mal à trouver ma nouvelle adresse. Il y a simplement mon nom et mon prénom après tout. "



Je haussais les épaules alors qu'elle s'empressait de ranger l'enveloppe au fond de son sac à main. Je la suivis, sentant pertinemment qu'elle était mal à l'aise. Ses traits étaient tendus, et elle avait l'air si nerveuse.



" Soane, parle-moi, implorais-je calmement.

- Hm?

- T'as l'air bizarre... Pourquoi tu n'ouvres pas cette lettre devant moi?

- Est-ce que c'est réellement important? répliqua-t-elle d'un ton défensif.

- Pour moi, oui. J'ai l'impression que tu me caches quelque chose, là. Et c'est clairement pas comme ça qu'on fonctionne, toi et moi. "



Elle enfila un jean, rassembla ses cheveux fauves dans un chignon négligé. Je lui barrais le chemin jusqu'à la porte alors qu'elle semblait vouloir s'en aller.



" Soane.

- C'est qu'une lettre après tout, laisse-moi passer ! s'impatienta-t-elle.

- Si ce n'est qu'une lettre comme tu le dis, pourquoi t'agis comme ça? "



Je croisai mes bras sur ma poitrine tandis qu'elle essayait à tout prix d'atteindre la porte. J'attrapais son sac, et bien qu'elle réussit à le reprendre presque immédiatement, j'eus le temps d'ouvrir la fameuse enveloppe. Je courais m'enfermer dans la salle de bain avec celle-ci, persuadée qu'elle renfermait quelque chose d'important.



SOANE WILSON

Elle allait finir par le savoir. Je le savais. Un jour, elle serait au courant. Et ce jour était peut-être arrivé. Aujourd'hui. Par la poste. J'avais beau tambouriner contre la porte de la salle de bain, elle ne m'écoutait pas. Mon coeur s'emballait à vive allure. Elle ne pouvait pas savoir ça. Elle ne me le pardonnerait jamais. La porte finit enfin par s'ouvrir. Elle était là. Les yeux colorés par la rage, le visage crispé, les poings fermés. La colère était un mot bien trop faible pour désigner son état d'esprit actuel.



" Ysia..., prononçais-je comme dans une plainte.

- Comment t'as pu faire ça?

- J'ai... Je sais, je... J'ai horriblement merdé, laisse-moi régler ça, j'ten pries. "



Elle ne répondit pas, se contentant de fourrer quelques affaires dans son sac à dos avant de claquer vigoureusement la porte, me laissant seule face à la conséquence de mes actes. Elle avait raison de partir, parce qu'à ce moment-là, moi aussi j'aurais tout donner pour partir loin, loin de moi.



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Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now