Chapitre 5

18 0 1
                                    

Félix s'en voulait beaucoup de l'avoir laissée repartir mais il savait qu'il n'aurait pas pu la retenir. D'une certaine manière il était rassuré de l'avoir revue mais sa terreur qu'elle se fasse tuer était bien plus grande. Il ne savait s'il devait en parler avec Amina ou pas. Amina était arrivé à Paris en primaire et les tous les trois s'étaient tout de suite entendus. Si Eve et Félix se connaissaient depuis plus longtemps, Amina avait tout de suite eu les faveurs de ses amis par son caractère doux et gentil. Félix ne l'avait jamais avoué, mais il avait un faible pour la jeune algérienne. Eve l'avait deviné, mais elle n'avait jamais rien dit, laissant le garçon gérer sa vie amoureuse.

Dès son retour chez lui, il appela Amina. Il avait décidé de lui dire, mais pas tout. Elle n'avait pas besoin de savoir que sa meilleure amie était en danger de mort.

« Allo, Félix ? Elle t'a répondue ? »

Félix sourit, elle était inquiète.

‒ Non mais j'ai réussi à la trouver...

« Quoi ? Elle est chez toi ? J'arrive tout de suite !! Passe la moi ! »

‒ Non, non, elle n'est pas à la maison, elle a besoin d'être un peu toute seule.

« Tu l'as laissée repartir, t'es marteau ou quoi ?!!! T'aurais au moins pu m'appeler pour que je la voie... Elle va bien ? »

‒ Bah, tu la connais, j'aurais pas pu la retenir contre son gré. On ne peut pas dire qu'elle va vraiment bien, mais je pense qu'après ce qu'elle a vécu elle s'en sort pas trop mal...

« Comment tu l'as trouvée ? Explique-moi ce qu'il s'est passé. »

‒ Je la cherchais. Je l'ai trouvé dans un parc. Elle ne voulait pas que je l'approche, mais du coup j'ai un peu insisté et je suis parvenu à percer ses barrières... En fait, elle a changé et elle ne veut pas qu'on la voie dans cet état. Elle avait cassé son portable alors je lui ai donné le mien et elle m'a promis de répondre si je l'appelais, pour toi, je ne te promets rien mais tu peux toujours essayer... Par contre elle m'a fait promettre de ne dire à personne que je lui avais donné mon téléphone...

« ... Ok, Ok, officiellement, elle n'a plus de téléphone, mais je l'appellerais. »

Eve avait trouvé refuge dans un grenier, au dernier étage d'un vieil immeuble de Paris et dont les occupants avaient probablement oublié de fermer la petite fenêtre. Elle somnolait depuis, au grès des voix et des bruits qu'elle percevait à l'étage inférieur. Le bruit d'une sonnerie de téléphone, dans sa poche la fit sursauter. Elle se cogna contre un meuble et pesta. Passant le téléphone en mode silencieux, elle décrocherait plus tard, pour le moment elle se glissa dans un coin en écoutant les bruits de pas qui montait au grenier. La porte s'ouvrit sur deux adolescents, un garçon et une fille. Le garçon devait avoir à peu près l'âge d'Eve, la fille était un peu plus jeune. Ils avaient tous les deux les cheveux noirs et une peau pâle. La fille bougonna :

‒ Mais je te jure, Will, j'ai entendu du bruit...

‒ Moi aussi Marine, mais ça devait être un oiseau qui s'est cogné contre la vitre où un truc comme ça...

Les deux avisèrent la fenêtre, laissée ouverte, sans mot dire.

‒ Moi, ça me fait peur cette histoire. Je retourne dans ma chambre.

Et elle abandonna le dénommé Will dans le grenier. Eve pria pour que ce garçon s'en aille vite, d'autant plus que sa position inconfortable commençait à lui donner des crampes. Mais, au contraire, il s'approcha. La jeune fille retint sa respiration. S'il s'approchait plus, il la découvrirait sans mal.

InsaisissableWhere stories live. Discover now