Chapitre 17

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Assis dans un petit café, Félix attendait. Elle arriverait d'une minute à l'autre. Il avait peur de ce qu'elle pouvait lui dire mais rester ainsi dans l'ignorance le torturait. Il n'en pouvait plus. Les évènements avaient laissé sur son visage les marques de la fatigue et du stress : des cernes profonds pochaient ses yeux, ses cheveux étaient ternes, il avait maigri et ses ongles étaient rongés jusqu'au sang. Il jetait un coup d'œil à chaque fois que la porte s'ouvrait, mitigé entre l'espoir de voir la personne qu'il attendait et l'angoisse de ce qu'elle allait pouvoir lui dire.

Au bout d'un énième coup d'œil, il la vit enfin entrer. La belle brune au forme généreuse regarda quelques instants autour d'elle, puis remarquant le garçon, elle marcha d'un pas décidé vers lui pour se laisser gracieusement tomber sur la chaise d'en face.

‒ Salut... Alors qu'est-ce que tu me veux ?

Félix la jaugea quelques instants. Est-ce qu'il pouvait vraiment lui faire confiance ?

‒ Bonjour Odile... Je voulais savoir si...

‒ J'ai des nouvelle d'Eve par rapport à l'enquête de mon père ? Vu ta tête, ça ne peut-être que ça. On dirait un mort-vivant. Et dire que je voulais sortir avec toi en début d'année...

Félix balaya l'air de sa main.

‒ Alors, tu peux m'aider ?

‒ Je vais faire de mon mieux mais crois-moi, ce n'est pas si avancé, Eve donne vraiment du fil à retordre à mon père. Même blessée, elle a réussi à s'échapper. Pa... Mon père ne rentre pas souvent à la maison et passe beaucoup de temps au bureau à cause de l'enquête, mais je sais que sa trace a été retrouvée avant-hier chez des terroristes présumés. Elle ne s'en est pas sorti indemne. Elle a été vu avec deux autres personnes, dont une a sans doute été retenue avec elle.

Félix savait déjà tout ça, mais il aurait voulu en savoir plus.

‒ Et tu ne sais rien d'autre ?

‒ Non. Mon père essaie de trouver où ils sont allés après mais ce n'est pas facile. Quant à l'identité des autres, on en a aucune idée pour le moment.

‒ D'accord, merci. Soupira le garçon.

Il était déçu, Odile n'avait pas su lui donner plus d'explication que celles qu'il connaissait déjà plus ou moins. Odile le regardait d'un œil attentif.

‒ ... Je me trompe ou je ne t'apprends rien ?

‒ Bien sûr que si, tu m'apprends des choses mais... c'est tellement horrible que je ne sais même pas comment réagir...

Odile appuya sa tête sur sa main avec un léger sourire.

‒ Alors tu m'expliqueras ce manque de conviction. Pour ma part je suis certaine de ne rien t'apprendre et puis c'est ta meilleure amie après tout, elle doit te tenir au courant. Tu n'aurais pas plutôt des choses à me dire, à moi ?

‒ Non, je n'ai rien à te dire...

‒ Tu crois que je devrais dire à mon père que tu lui caches quelque chose ?

‒... Je te le dis si tu me jures de ne rien dire à ton père...

‒ Bien sûr je vais aller tout lui raconter, gros bêta.

‒ Aux dernières nouvelles que j'ai eu, Eve était à l'hôpital, enfin dans une clinique. Elle est surement en sécurité pour le moment mais je suis inquiet pour elle.

‒ ...Et les personnes avec elle, c'était qui ?

‒ Je ne sais pas trop. Un dénommé Liam, je crois. Et la femme je n'en ai aucune idée.

‒... Donc toi tu laisses ta meilleure amie aux mains de personnes que tu ne connais même pas ?

Félix serra les poing, l'impuissance le rendait déjà fou, mais être ainsi confronté à elle...

‒ Je le sais très bien !! Tu crois que c'est ce que j'ai voulu ? Je ne peux pas m'opposer à sa volonté...

‒ Je suis désolée pour toi. Bon je dois y aller, ma mère va finir par s'inquiéter, salut.

‒ Ouais. Tu me dis si tu as du nouveau.

Odile sourit.

‒ Toi aussi.

Et ils se séparèrent.

InsaisissableWhere stories live. Discover now