Chapitre 11 partie 2

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You've got bones in your closet, you've got ghosts in your town ;
ain't no doubt, dear, they're gonna come out

they're waiting for the sun to go down



Après quelques minutes à redescendre la route noyée dans les arbres, la jeune femme freina au niveau d'un sentier perpendiculaire qui conduisait à la rivière.


— C'est par là. Je vous attends un peu plus loin, il vaut mieux qu'il me voie pas.

— Vous n'aviez pas des trucs à faire en ville ?

— Si, mais je vais pas vous abandonner là.

— Ne vous inquiétez pas, je retrouverai mon chemin. J'aime bien marcher.


Elle haussa les sourcils.


— Vous êtes un peu loin. Vous êtes sûr de pouvoir rentrer avant la tombée de la nuit ?

— J'aime bien courir aussi, rétorqua-t-il en descendant de la voiture.

— Eh, marshal, lui lança-t-elle alors qu'il allait s'engager sur le sentier.


Il se retourna.


— Vous avez votre flingue, aussi ?

— Heu, oui, mais...

— Gardez-le bien à portée de main. Mais si l'ermite a l'air hostile, tirez-vous sans vous poser de questions.

— Attendez, ce type est dangereux ?

— Je dis juste qu'il faut être prêt à toute éventualité. Et, le coupa-t-il avant qu'il puisse répondre, quoiqu'il vous raconte, n'entrez pas dans la maison.


Elle démarra sans plus de précision, laissant Devlin se demander pour quoi il venait de signer exactement. Malgré lui, il ne put s'empêcher de vérifier la présence de son arme sous sa chemise en jean ; le contact froid du métal fit affluer les souvenirs désagréables, dont il s'ébroua avant de reprendre sa route.


Lorsqu'il arriva dans le petit espace dégagé devant la cabane de l'ermite, ce dernier se tenait déjà sur le seuil, appuyé à l'encadrement de la porte comme s'il n'attendait que lui. Le marshal coula un rapide regard vers le fusil posé debout contre le mur, pas très loin de l'homme.


— Je peux vous aider, mon ami ?

— Bonjour, lança Devlin en s'arrêtant à une distance raisonnable. Si vous aviez deux minutes à m'accorder, vous pourriez peut-être me rendre service, en effet.

— Je vous ai jamais vu ici vous.

— Non, je suis marshal des États-Unis, je suis ici pour une enquête - il sentit son interlocuteur se tendre imperceptiblement - ça ne vous concerne pas directement, mais il s'est passé des choses dans ce bayou, et comme vous habitez là, je me demandais si vous aviez été témoin de quelque chose.


Les énormes épaules de Black Bear se relâchèrent alors qu'il le dévisageait, l'air de se demander s'il devait le croire.


— Marshal, hein ? finit-il par dire. J'ai vu des marshals moi, avec un uniforme.

— C'est vrai, je n'ai pas mon uniforme, on m'a demandé de ne pas affoler la population. Mais j'ai mon insigne, ajouta Devlin en le sortant de sa poche et en s'approchant de quelques pas pour le tendre à l'homme méfiant.

Les Échos du bayouWhere stories live. Discover now