Chapitre 27 partie 2

366 46 108
                                    

The wolves will chase you by the pale moonlight,
drunk and driven by a devil's hunger




— Je suis sûre qu'il y avait un problème avec cette bière.

— Nos verres venaient de la même bouteille.

— Tu as dit toi-même qu'elle avait un drôle de goût ce soir.

— Ça n'a pas d'importance, Maze, tu es juste malade, ça arrive.

— Et moi je te dis qu'il y avait quelque chose dans cette bière.

— Je serais malade aussi dans ce cas.

— Tu es immunisé au poison.

— Oh, bien sûr. Et on a été empoisonnés maintenant ?!

— Je dis juste que tu es plus résistant. Tu ne vas pas recommencer à monter le ton contre moi ?!


Moira assistait à l'échange entre frère et sœur, impuissante, depuis le fauteuil du salon où elle avait pris place avec le babyphone. Maze avait commencé à se plaindre de douleurs et de nausée alors qu'elle s'apprêtait à partir ; les choses empiraient lentement depuis et elle restait donc jusqu'à ce que la situation se stabilise.


— Tu as pris du Tylenol comme je t'ai dit ? reprit Louis sur une voix qu'il s'efforçait ostensiblement de rendre plus calme.

— Mais oui, ça n'a rien fait !

— Ok.

— Ok, quoi ?

— Va t'allonger sur ton lit.

— Je suis assise.

— Eh bien va t'allonger maintenant. Moira ?


L'adolescente sursauta presque, convaincue qu'ils avaient oublié sa présence depuis bien cinq minutes.


— Oui ?

— Est-ce que ce serait possible pour toi de rester une demi-heure de plus ? On te la paiera.

— Ouais, pas de souci.

— Ok. La pharmacie de Ferriday est censée être ouverte, je vais faire l'aller-retour rapidement. Téléphone-moi si jamais l'état de Maze s'aggrave, d'accord ?

— Ça marche.


Ça ne la dérangeait réellement pas, mais elle n'aurait jamais osé refuser de toute façon. Louis était dans un de ces états qu'elle voyait de plus en plus souvent, ceux où il semblait à la fois énervé et désespéré, prêt à imploser au moindre contact. Elle aimait beaucoup tous les occupants de cette maison, mais leur compagnie devenait carrément stressante.


Louis partit très vite, sûrement pressé de se débarrasser du problème - ou content sans vouloir l'admettre d'avoir une excuse pour prendre l'air. A peine avait-il claqué la porte que Maze se laissa tomber en travers du canapé avec un soupir.


— Je vais juste m'allonger ici, maugréa-t-elle d'une voix rendue faiblarde par son état nauséeux. J'ai pas la force d'aller jusqu'à ma chambre. Ce qu'il peut m'énerver des fois !

— Tu veux que je t'apporte quelque chose ? Une couverture, une bouillotte pour ton ventre ? Je sais pas, je fais ça quand j'ai des crampes pendant mes règles.

Les Échos du bayouWhere stories live. Discover now