Chapitre 16

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Oh well I love you pretty baby, you're the only love I've ever known
Just as long as you stay with me, the whole world is my throne
Beyond here lies nothin', nothin' we can call our own




- Shérif, il faut absolument qu'on interroge un type qui s'appelle Joshua Bergbrowski.

L'interpellé haussa les sourcils tout en levant les yeux vers son adjointe, qui était venue se planter face à lui avec cet air déterminé qui n'annonçait jamais rien de bon. Il prit le temps de poser le stylo avec lequel il était en train de signer des rapports.

- Ah bon, soupira-t-il. Si tu le dis. Qui c'est ?

La jeune femme décida de prendre ça comme un encouragement à continuer et tira la chaise qui traînait toujours devant le bureau.

- Une espèce de financier, répondit-elle en s'asseyant. Il est lié à ce qui se passe dans notre bayou.

- Ah bon, répéta-t-il - Belle contint son impatience. Comment ça ?

- C'est par son intermédiaire que la personne qui fabrique sa substance toxique se fournit en drogues.

Face à son air perplexe - une enquête qui avançait, ça le déboussolait, le pauvre homme - l'adjointe prit sur elle d'expliquer ce qu'elle savait et ce que Jesse lui avait appris.

- D'accord, mais d'où le marshal le connaît, lui, ce Brek... Bersg... Brentsk...

- Bergbrowski, le coupa-t-elle avant que la nuit tombe.

- Ouais, ce type.

- Il est tombé sur ce nom en cherchant qui avait imposé la probation de Charlie ici. Vous comprenez ce que ça veut dire, shérif ?

- Quoi donc, mon petit ?

- Faites un effort, s'agaça-t-elle. Si c'est le même type qui a fait venir Charlie ici et qui a aidé à fabriquer le poison, ça veut dire que tout est lié, tout a été planifié. Et même la disparition de Bart, j'en mettrais ma main à - enfin, j'en suis sûre quoi.

Le shérif médita un moment là-dessus.

- D'accord, mais lié comment ?

- Je ne sais pas non plus. Raison de plus pour demander à Bergbrowski, non ? Il doit bien le savoir, lui.

- Bon. Qui c'est, ce type, et où on le trouve ?

- Je vous l'ai dit, c'est un genre de financier, d'après le marshal. Il a des affaires légales de façade, mais il trempe dans des opérations financières louches. Et on le trouve chez lui, dans une maison qu'il a dans le Mississippi, dans le comté d'Amite.

- C'est pas notre juridiction, Belle, soupira le policier, aussitôt moins motivé.

- Mais c'est notre bayou qu'il aide à empoisonner, s'énerva-t-elle. Et c'est chez nous qu'il a envoyé Charlie. Ce type nous doit des explications.

- Oui mais c'est pas comme ça que ça marche, et tu le sais. Et ce type le sait probablement aussi, si c'est le gros ponte que tu décris.

- Alors mettez-moi en contact avec la police locale ! Faites quelque chose !

- Ne commence pas à me donner des ordres. On ne peut pas arrêter le type comme ça, sans preuve. Et on n'est pas près d'avoir un mandat pour aller jeter un coup d'œil chez lui, aucun juge ne voudra nous suivre avec un dossier aussi léger. A moins, bien sûr, que Wilder soit prêt à témoigner officiellement, pour la drogue.

La jeune femme eut une grimace explicite.

- C'est bien ce qu'il me semblait aussi. Tu vois qu'on a rien de concret contre ce type.

Les Échos du bayouWhere stories live. Discover now