chapitre 8 : fidèle

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Comme vous vous en doutez, nous n'avons pas réussi à trouver Ashrab. Notre opération n'a pas été vaine puisque nous avons détruit l'une de ses plus grosses bases, mais Ricardo reste insatisfait. Il est énervé, le roi, et personne ne semble savoir comment le calmer. Personnellement, je ne vais pas m'y risquer, je n'en ai pas envie, et je sais que je n'y arriverai pas, alors autant ne pas perdre mon temps.

Nous sommes actuellement en train de retourner vers les fourgons. Les otages sont déjà sur la route, nous avons fait venir un minibus pour les ramener jusqu'à la prochaine ville. À partir de là, ils se débrouilleront. Je ne voulais simplement pas qu'ils se retrouvent seuls, perdus dans la jungle avec plus de deux heures de marche jusqu'à la prochaine agglomération, surtout après ce qu'ils ont vécu. De plus, il y a un risque qu'ils tombent sur les hommes d'Ashrab et soient de nouveau pris en otage.

Arrivés aux fourgons, Juan monte avec moi pour que je le soigne. Je sors le nécessaire : désinfectant, de l'alcool à 90°, des bandages et du fil pour le recoudre.

Il s'assoit, je fais ce que j'ai à faire et une fois que j'ai fini, nous repartons. Quelques hommes sont restés là-bas, car maintenant, c'est notre territoire et nous devons le protéger.

[eclipse du trajet]

Nous venons de rentrer au QG. Je vais reposer mon arme, ranger le matériel et faire le compte rendu de la mission, etc.

Je marche vers la sortie pour rentrer chez moi quand je tombe sur Don. J'hocher la tête en guise de respect et je continue ma route pour rentrer. Mais apparemment, monsieur n'est pas du même avis, car il me saisit par le bras au moment où je passe à côté de lui.

Je regarde sa main sur mon bras, puis lui, puis sa main, puis lui. À quoi joue-t-il ?

Don : Écoute, je sais que c'est la première fois que tu tues, et je sais que personnellement j'ai détesté être seul après. Tout ça pour dire que si tu as besoin de quelqu'un pour parler ou oublier, je suis là. Mais n'en abuse pas non plus, je ne suis pas un psy.

C'est touchant, un grand bonhomme comme lui qui m'offre de l'aide, un grand bonhomme comme lui qui, en apparence, fait peur, et qui en réalité est très gentil et, je dois l'avouer, plutôt drôle. Et puis, il était timide, il a rougi et il a mis sa main dans ses cheveux. Il n'a pas l'habitude de gérer des femmes et c'est mignon. Alors je lui ai souri, un sourire sincère, pour lui prouver que je sais et que lui aussi peut compter sur moi. Je ne le connais pas et inversement, mais je le sens, je sens qu'il sera une personne très importante et qu'il me sortira des problèmes si j'en ai, comme un grand frère. Mais j'ai l'impression que mon regard ne suffira pas, j'ai l'impression que je dois dire les mots pour qu'ils soient clairs et non sous-entendus. Alors c'est ce que je fais.

Moi : Merci beaucoup et je voulais te dire...

Lui : Ne commence pas, je t'ai dit que je n'étais pas un psy, gringa.

Je lui assène un coup sur l'épaule, ce grand con m'a coupé la parole.

Moi : Fais gaffe, ce n'est pas que de la bouche ici.

Nous rigolons, et ça fait du bien de rire, ça détend. Et puis nous nous chamaillons, c'est drôle. J'ai l'impression, enfin j'essaie de me convaincre, que rien n'est arrivé, et c'est un manque de respect envers ceux que j'ai tués aujourd'hui, mais je ferai tout pour les oublier.

Don : Bon, viens, on va manger avec les autres. On ira boire un verre ce soir.

J'hocher la tête et le suis pour aller rejoindre les autres. Il me fait traverser toute la maison, à travers ces couloirs. Nous marchons en silence, mais nous n'avons pas besoin de parler, le silence nous suffit. Nous arrivons dans le jardin, tous sont là, en train de parler, de rigoler. Malheureusement, il y a beaucoup trop de personnes ici qui ne me plaisent pas, mais chacun se détend comme il le souhaite. Je regarde automatiquement Don pour lui faire comprendre que je ne veux pas rester là, je n'aime pas du tout l'ambiance. Mais il est déjà en train de parler avec les autres, et je ne lui en veux pas. Nous savons tous ce qu'il va faire pour se détendre, et comme je l'ai dit, chacun se détend comme il le souhaite.

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