chapitre 12 : 1, 2, 3

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Ça fait à peu près 45 minutes qu'on a quitté le combat, les autres y sont encore, mais ils ne vont pas tarder à rentrer, je pense. De ce que j'ai compris, on a 4 ou 5 blessés et 3 morts, mais les rangs d'Ashrab sont beaucoup plus affectés.

J'ignorais la douleur depuis qu'on était parti, mais le mouvement que je viens de faire m'a fait lâcher un juron, qui n'est pas passé inaperçu auprès de Ricardo. Jusqu'à maintenant, il n'avait pas remarqué l'état de ma jambe. Je ne lui ai rien dit parce que j'étais trop stressée, et la manière dont il me regarde maintenant prouve que j'aurais dû lui en parler directement.

Il pose sa main sur ma cuisse tout en gardant l'autre main sur le volant, une réaction à laquelle je ne m'attendais définitivement pas de sa part, je dois l'avouer.

Ricardo : On va s'arrêter bientôt, tiens encore un peu.

Je hoche simplement la tête en guise de réponse, retenant un autre gémissement de douleur.

Sa mâchoire se contracte et sa main droite serre un peu plus ma cuisse. Il est inquiet, mais il ne le montre pas. La seule chose que je vois, c'est sa rage. Alors, pour le calmer, je pose ma main sur la sienne, essayant de le détendre. Cela semble fonctionner, sa main relâche légèrement son emprise sur ma jambe.

Moi : Merci.

Sa tête pivote sur le côté et il me regarde pendant quelques secondes, comme pour être sûr que je suis là, avec lui, pour se rassurer peut-être.

Il détourne ensuite son regard vers la route et pendant quelques instants, un silence s'installe dans l'habitacle. Mais c'est agréable, ce silence, c'est apaisant. Je pose ma tête contre la vitre, essayant de me concentrer sur autre chose que la balle logée dans mon mollet, et finis par m'endormir. L'adrénaline a définitivement quitté mon corps, et la fatigue, mêlée à la douleur, a eu raison de moi.

Ricardo : Thaïs... Thaïs, on est arrivé à la station. Tu veux quelque chose à manger ou à boire ?

Sa main secoue légèrement ma cuisse pour me sortir de mon sommeil. Il est attentif, et je ne pensais pas qu'il était capable d'une telle empathie, du moins pas envers moi.

Moi : Prends-moi de l'eau et n'importe quoi à manger, quelque chose de consistant.

Il hoche la tête, puis sort de la voiture pour entrer dans la petite boutique. Quelques minutes plus tard, il en ressort avec mon eau et un sachet kraft. En entrant dans la voiture, il me les donne, et j'analyse le contenu du sachet : des empanadas, au bœuf apparemment, et lui redémarre, puis se gare sur le bas-côté à une centaine de mètres de là.

Une petite perle de sueur coule de mon front tellement j'appréhende le moment où il va devoir me retirer cette foutue balle de merde. Finalement, il sort de la voiture pour aller chercher quelque chose dans le coffre. Pendant ce temps, j'enlève la ceinture et ouvre la portière. Il se place en face de moi et pose une boîte en métal, qui me semble être une trousse de premiers secours, sur le tapis de la voiture. Il l'ouvre, et à l'intérieur, je peux voir des compresses, de l'alcool à 90%, du fil et des aiguilles, ainsi qu'un ciseau. Je cherche, mais je ne vois pas d'anesthésiant. Je m'en doutais, mais j'avais quand même espéré en voir au moins un petit flacon. Ça va faire très mal, très très mal.

Il examine ma jambe pendant un court moment, puis commence à prendre une pince qu'il asperge d'alcool. Il fait de même sur ma plaie, et je laisse échapper un râle rauque. Ça brûle.

En me regardant dans les yeux, il me prévient qu'il va retirer la balle à la fin de son décompte. J'hoche la tête en signe d'approbation.

Ricardo : 1... 2...

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