chapitre 9 : reviens

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PDV inconnu

Il prend, alors je prend aussi.

PDV Thaïs

Le réveil est douloureux, j'ai un mal de tête affreux, ça tambourine comme si j'étais un punching-ball. Je prends quelques instants pour m'y habituer et j'essaie de comprendre où je me trouve. Je suis allongée, encore habillée, ce qui me rassure, sur un drap. La pièce est d'un sombre sinistre et un simple filet de lumière passe par une minuscule ouverture au plafond. Pas de fenêtre ni de caméra, juste le drap, moi et la porte.

Et une enveloppe, posée devant la porte, au sol. Je me lève, ma tête se met à tourner et c'est désagréable à n'en plus pouvoir. Mais j'y vais quand même, puisque si cette enveloppe est là c'est que je dois l'ouvrir et voir ce qu'elle contient.

Je la ramasse, et l'ouvre, j'en sors 4 documents et je me mets à la lumière pour essayer de lire.

CELINE ET PIERRE RAJAONA

Céline Rajaona:

Lieutenant Rajaona, 39 ans, 1m65, disparue en janvier 2016 durant une mission en Iran.

Pierre Rajaona:

Major Rajaona, 44 ans, 1m95, disparu en janvier 2016 lors d'une mission en Iran.

Compte rendu de la mission

PDV Ricardo

Mes hommes m'ont contacté pour me prévenir de l'absence de Thaïs lors de la ronde ce matin, c'est ainsi que je me suis retrouvé devant sa porte.

Je suis devant, la porte est fermée mais pas verrouillée, je remarque directement qu'elle a été forcée, puisque le bois est abîmé. Quelque chose ne va pas.

Je l'ouvre doucement après avoir saisi mon arme dans ma ceinture, et je m'engouffre dans la maison. Le salon et la cuisine sont vides, aucune trace de combat, et c'est lorsque j'entre dans la chambre que je comprends. J'analyse rapidement toute la pièce : la fenêtre est ouverte, les draps sur le lit sont défaits, et un mouchoir gît sur le sol. Il l'a prise, il l'a emmenée, et pour être sûr que je sache qui il est, il a signé sur le mur avec du sang, peut-être son sang à elle.

"Tu prends, alors je prends aussi, сучка" (suchka, ça veut dire "pute").

Je bouillonne, la colère commence à s'échapper et je ne compte pas la retenir. C'est pour ça que, pris d'une pulsion, je tire dans le mur à plusieurs reprises. J'ai tiré 5 fois, une balle de chaque côté de l'écriture et une en son centre. La prochaine fois que je tire, ce sera sur lui.

PDV Thaïs

Une semaine que je suis enfermée dans cette chambre à la con, sans voir le soleil. Et ça commence à être compliqué de vivre sans lumière. J'ai un repas par jour, mais je pourrais ne pas en avoir du tout, alors je m'estime heureuse. Ça me donne assez de force pour faire du sport, et sans vous mentir, à part ça et dormir, je ne fais rien d'autre. Je peux faire ma toilette grâce à un sceau d'eau et un gant qui sont changés tous les jours. Et pour ce qui est des toilettes... c'est au sceau aussi, heureusement pas le même.

Une semaine que je suis enfermée et je n'ai toujours pas vu quelqu'un, je retrouve toujours mon repas dans la chambre, en me réveillant. C'est comme pour les sceaux, on pourrait croire qu'ils apparaissent par magie.

La porte finit enfin par s'ouvrir, et la lumière s'allume. Je suis immédiatement éblouie par la luminosité, beaucoup trop agressive pour mes yeux habitués à l'obscurité depuis une semaine déjà.

Un homme est entré, et j'ai immédiatement reconnu ses yeux. Je ne pourrais jamais les oublier, pas après tout ce qui s'est passé et pas après ce kidnapping. C'était donc bien le monstre que je redoutais : Ashrab.

MEXICOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant