Chapitre 8 : A sa place

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Harold ouvrit les yeux, son corps entièrement douloureux. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé mais ça faisait mal.

Il se redressa lentement, se tenant la tête. Il observa sa chambre. Sa chambre ?! Comment était-il arrivé là ? Il ne se souvenait pourtant pas d'être rentré la veille. Ou peu importe le jour où la tempête avait éclaté.

Il n'y avait personne. On avait posé un gobelet d'eau sur sa table de nuit. Il le but d'une traite.

Il décida de descendre au rez-de-chaussée, pour vérifier s'il n'y avait personne. Comme par exemple, au hasard, son père, un certain Stoick la Brute qui pourrait peut-être s'inquiéter pour son fils ? Non ? Bon, tant pis.

Il descendit les escaliers et sans surprise, ne découvrit personne. Il entendit la porte s'ouvrir et tourna vivement la tête, le regard rempli de l'espoir que son père soit venu vérifier son état. Mais ce n'était que Gothi.

Elle l'aperçut et lui désigna une chaise. Il ne se formalisa pas de ce manque de politesse. Tout le monde savait que l'ancienne ne parlait pas. En revanche, la raison de ce mutisme était quant à elle, inconnue de tous.

Harold obéit docilement et vint s'asseoir sur la chaise désignée. Gothi posa sa main sur son front, vérifiant sa température. Elle sembla satisfaite et hocha la tête.

Elle lui tendit ensuite une chope remplie d'un liquide peu avenant.

-Euh...Gothi, tu es sûre que je dois boire ça ? demanda Harold, pas rassuré de ce qu'avait bien pu mettre l'ancienne dans sa potion.

Elle frappa son bâton sur le sol, le pressant d'obéir. Il haussa les épaules. Après tout, Gothi arrivait toujours à remettre sur pied les plus malades des Vikings. Cette mixture ne pouvait que lui faire du bien. Il l'avala donc. Beurk, il avait connu mieux comme goût.

-Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? demanda ensuite le garçon en posant la chope sur la table.

L'ancienne sortit une feuille de papier et un crayon et se mit à dessiner ses hiéroglyphes. Harold plissa les yeux, concentré. Il avait quelques bases dans le langage de l'ancienne mais sans plus. Gueulfor était mille fois plus doué que lui pour déchiffrer les dessins de Gothi.

-Désolé, Gothi, je ne comprends pas, avoua-t-il.

Elle leva les yeux au ciel avant de reprendre. Cette fois-ci, elle n'écrivit rien mais dessina belle et bien. Elle traça seulement un trait, brisé. Un éclair.

-J'ai été frappé par un éclair ? s'étonna Harold.

L'ancienne confirma d'un hochement de tête.

-Je dors depuis combien de jours ?

Elle leva trois doigts.

-C'est étrange que je sois frappé ainsi par la foudre. Je suis le seul ? demanda Harold.

Gothi secoua négativement la tête et inscrivit un nom sur son papier. La pensée fugace que l'ancienne pourrait simplement écrire au lieu de dessiner pour se faire comprendre effleura Harold mais elle disparut aussitôt quand il lut le nom qu'avait écrit Gothi. Astrid. L'inquiétude envahit le garçon, une inquiétude pour quelqu'un qui n'avait pourtant presque pas conscience de son existence, sauf quand elle avait besoin de ses services.

-Elle va bien ? s'informa-t-il.

Gothi se contenta de hocher la tête et remplit de nouveau sa chope de sa potion infâme avant de se diriger vers la porte.

Avant de partir, elle désigna la chope de son bâton et lui adressa un regard explicite, lui ordonnant de boire la potion. Puis, son devoir étant accompli, elle partit.

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