Chapitre 16 : Accord

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-Aller Didrik, un petit effort mon grand ! s'exclama Harold en stationnant dans les airs au-dessus de son fils.

Harold et Astrid avaient décidé d'apprendre à voler à Didrik. Certes il était jeune mais les dragonneaux devaient être capable de voler presque immédiatement s'ils voulaient avoir une chance de survivre. Un peu comme les poulains qui savaient marcher une heure après leur naissance. Etre petit était toujours synonyme d'être plus vulnérable.

Varek et Rustik observaient les deux dragons encourager leur petit à se lancer dans le vide.

-Tu crois qu'ils vont nous laisser faire ? demanda Rustik.

-Avec ce que tu leur as dit ce matin, aucun doute, affirma Varek. Ils ne peuvent pas se permettre de mettre en danger Didrik.

-Et comment on va s'y prendre ? rajouta Rustik.

-Je ne sais pas, avoua Varek. Mais Stoick doit bien avoir une raison de les traiter comme ça. Je veux dire, Harold est son fils ! Personne ne peut rayer quelqu'un de sa famille comme ça.

-Stoick a l'air plutôt motivé pourtant, commenta Rustik.

Varek ne répondit mais le Jorgenson savait qu'il était d'accord avec lui.

-Hey, les gens, qu'est-ce qu'ils font ? les interrompirent les jumeaux.

-Ils veulent apprendre à Didrik à voler, expliqua Rustik.

-Pourquoi ils le poussent pas ? Ce serait plus simple quand même.

Les deux autres les regardèrent avec un air « vous êtes sérieux là ? » avant de lever les yeux au ciel et de reporter leur attention sur les trois dragons.

•••

Cela faisait quelques jours qu'ils résidaient sur l'île et Harold et Astrid se montraient toujours distants.

Ce qui était plutôt compréhensible. Les quatre Vikings les avaient peut-être sauvés mais une traîtrise était si vite arrivée.

Le bras d'Harold guérissait étonnamment vite grâce à la pommade de Varek et il n'avait presque plus mal.

L'apprentissage de Didrik avançait, lentement mais sûrement. Le dragonneau arrivait à planer sur de courtes distances.

Mais tout avait une fin. Les Beurkiens les retrouvèrent. Encore. Et ils fuirent. Encore.

-Mais c'est pas possible ! enragea Rustik alors qu'ils atterrissaient sur une autre île. Mais vous avez rien compris ou quoi ?!

Harold lui adressa un grondement d'avertissement avant de se retransformer mais cela n'arrêta pas Rustik.

-Il aurait fallu capturer Stoick ! Pour le forcer à admettre la vérité ! Pas encore fuir !

-Rustik tais-toi ! tonna soudain Harold, relâchant enfin la pression qu'il avait accumulé. Tu crois que c'est facile ?! De nous enfuir à chaque fois ?! Tu te rends compte qu'on a fait que ça pendant cinq ans ?! Que pas une seule fois, on a trouvé un endroit sûr ?! Un endroit qu'on aurait pu appeler « maison » ?! On est en sécurité nulle part et ça me bouffe ! Je m'inquiète pour Astrid, je m'inquiète pour Didrik, et maintenant, je dois m'inquiéter pour vous ! Tout ce que je voudrais, c'est un endroit, quelque part, n'importe où, où je pourrai vivre normalement, sans avoir à craindre constamment pour la vie de ceux que j'aime ! On ne fuit pas par choix ! Mais par nécessité ! Parce qu'un Viking taré que j'ai autrefois considéré comme mon père veut nous tuer ! Mon propre père veut ma mort ! Il a bien failli l'obtenir ! Mon propre père veut me tuer et tu me reproches de fuir ! Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ?! Je ne peux pas tout simplement lui faire face et m'en débarrasser, même si ce serait facile ! Parce que c'est mon père ! Alors maintenant, lâche-nous !

Le jeune homme se retourna d'un pas rageur et s'éloigna, laissant derrière lui un Rustik sonné.

Astrid lui envoya un regard plus que noir.

-Merci Rustik, tu arranges vraiment les choses, là, fit-elle avant de se précipiter à la poursuite d'Harold pour le calmer, Didrik, qui avait voyagé sur son dos, toujours accroché à elle.

Elle le retrouva quelques minutes plus tard, perché dans un arbre, assis sur la plus grosse branche, adossé au tronc, laissant une de ses jambes pendre dans le vide.

Elle le rejoignit rapidement et s'assit en face de lui. Il semblait avoir choisi exprès un arbre aux branches épaisses. Elle pouvait s'asseoir en tailleur sur la branche sans tomber.

-Ça va ? demanda-t-elle au bout d'un moment.

-Je ne sais pas, avoua Harold. Je-

Il ne put en endurer plus. Il craqua et laissa les larmes s'échapper de ses yeux. Astrid eut un regard triste et se rapprocha de lui. Il se serra un peu et elle put de faufiler près de lui. Didrik, quant à lui, décida de continuer l'ascension du tronc et disparut dans le feuillage.

Astrid posa sa main sur la joue du brun.

-Je ne sais plus quoi faire Astrid, avoua Harold, sanglotant. Rustik a raison. On ne peut plus continuer à fuir comme ça. Mais...mais c'est mon père. Je ne pourrai jamais lui faire de mal... Il a beau nous pourchasser, je n'y arrive pas.

-Harold, on n'a pas nécessairement besoin de lui faire du mal pour qu'il arrête, commença Astrid.

-Et qu'est-ce que tu veux faire d'autre ? contra Harold. Le tuer est le seul moyen pour qu'il arrête de nous traquer comme il le fait.

-Non, ce n'est pas la solution, assura Astrid. Si on le tue, le village aura une raison de nous pourchasser. Une bonne raison cette fois. Nous ne sommes pas des assassins Harold.

Il ne répondit pas mais hocha la tête.

-Je pense qu'on devrait les écouter, reprit Astrid. Ils pourraient bien être ceux qui nous sortent de ce pétrin. Et ils ont raison. Si on continue comme ça, ça ne mènera à rien sinon à la mort d'un d'entre nous.

-Tu crois vraiment que c'est la bonne chose à faire ? demanda Harold.

Astrid hocha la tête et lui sourit.

Harold voulut se pencher pour l'embrasser mais une pluie de feuille l'en empêcha.

Ils levèrent les yeux pour découvrir Didrik, sur la branche au-dessus d'eux, qui s'amusait à les attaquer à coup de feuilles vertes en secouant la branche.

Harold et Astrid éclatèrent de rire alors que le dragon se laissait tomber vers eux, ralentissant sa chute avec ses ailes, et se mit à leur lécher la figure.

•••

-Ecoutez, fit Harold, au milieu du repas.

Ils avaient réussi à pécher quelques poissons et à chasser un marcassin.

-On accepte votre aide, annonça Harold.

-Cool ! s'exclama Kranedur.

Il s'interrompit un instant.

-Euh...notre aide pour quoi déjà ? s'informa-t-il, confus.

Rustik se tapa le front.

-C'est le meilleur choix à faire, assura Varek. Je sais que vous étiez réticents au départ parce que vous soupçonniez que tout soit un plan de Stoick. Mais je promets que on est vraiment de votre côté maintenant. Et on veut vous aider.

Harold et Astrid hochèrent la tête. Cela faisait bien longtemps que quelqu'un les avait jamais aidés pour quoi que ce soit.

-C'est quoi votre plan ? demanda Astrid.

-On va capturer Stoick et le forcer à abandonner sa traque, fit simplement Rustik.

-Et comment vous allez faire ça ? répliqua Harold en haussant un sourcil. Stoick est plutôt borné sur les bords.

-Avec des mots d'abord, répondit Varek.

-Et s'il veut toujours pas..., continua Rustik.

-On le fera exploser ! s'exclamèrent les jumeaux, très enthousiastes à cette idée.

-Euh...on ira peut-être pas jusque-là mais vous avez pigé le truc, les réfreina Varek.

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