Dragons

Chapitre 18 : Départ

-Astrid, qu'est-ce que je dois faire maintenant ? se désespéra Harold, la tête entre les mains.

Il était perdu. Il venait d'apprendre que tout le mal que son père lui avait fait à lui et à la fille qu'il aimait, n'avait eu pour seul but que les protéger. Il ne savait pas ce qu'il devait ressentir, comment il devait réagir.

Astrid tentait de lui venir en aide, sans succès. Pendant ce qu'il lui semblait des minutes interminables, elle avait essayé de l'aider mais il continuait de répéter la même question. Encore et encore.

Finalement, Astrid cessa de parler et prit Harold dans ses bras. Ce dernier passa ses bras autour de sa taille par réflexe et enfouit son visage dans le cou de la blonde. Puis, il se mit à pleurer. C'était la seule réaction qu'il était capable de produire face à ce qu'il venait d'apprendre. Cinq ans plus tôt, il avait pleuré car son père l'avait lâchement abandonné. Et aujourd'hui, il pleurait car son père lui avouait qu'il ne l'avait jamais laissé tomber.

Astrid se mit à lui caresser les cheveux et essaya tant bien que mal de le réconforter. A leurs pieds, Didrik les observait. Il était encore jeune. Mais les dragons grandissaient vite. Il avait compris que son père n'allait pas bien. Mais il ne savait pas où se mettre dans tout ça.

Il décida de s'asseoir et de ne pas faire de bruit.

-Harold, s'il te plaît, arrête de pleurer, implora Astrid. Tu sais que je ne supporte pas te voir comme ça.

-Je ne sais pas quoi faire Milady et...et je n'y arrive pas, répondit Harold.

Astrid ne répondit pas et chercha un moyen de le consoler. Son regard tomba sur Didrik, petit dragon silencieux.

Un souvenir remonta à sa mémoire.

• Flashback •

-Astrid, pourquoi il nous a chassé comme ça ? demanda pour la énième fois Harold. Je suis son fils, on faisait partie de son village.

-Je sais Harold, mais maintenant, on n'y peut plus rien, répondit doucement Astrid, tentant de réconforter son meilleur ami. Maintenant, il faut oublier et commencer une nouvelle vie d'accord ?

Harold baissa la tête et haussa les épaules.

-Je sais mais...

-Mais oublie, le coupa Astrid. C'est le seul moyen. On n'est plus Harold Haddock et Astrid Hofferson. On est Harold et Astrid tout court. Les dragons n'ont pas de nom de famille.

-Tu crois vraiment que c'est la bonne solution ? De choisir les dragons ? Nous sommes toujours des Vikings.

-Je ne dis pas de se transformer définitivement, expliqua Astrid. Seulement d'effacer nos noms de famille. Si on ne le fait pas, on ne pourra pas avancer. Et les moments que j'ai passé sous forme de dragon sont les meilleurs souvenirs que j'ai. Je sais que c'est pareil pour toi.

Harold réfléchit un instant, ses larmes se tarissant peu à peu.

-D'accord, finit-il par accepter. Les dragons.

Un grand sourire illumina le visage d'Astrid. Elle avait réussi à le tirer de son questionnement perpétuel. S'il avait continué, cela n'aurait fait aucun doute qu'il serait tombé dans une dépression, toujours à se demander pourquoi son père l'avait rejeté ainsi. Et elle ne voulait pas ça. Ce n'était pas le moment de se poser des questions. C'était comme ça, point. Ils n'y pouvaient rien. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était s'adapter pour malgré tout, tirer du bon de cette histoire.