Chapter III| PDV Isaak

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Les bruits sourds autour de moi me font tourner l'esprit. Je suis alors mes potes que j'ai croisé dans les couloirs pour enfin arriver dans ma classe. Lorsque j'y pénétra à mon tour, la prof que je vis ne fit que me remettre les souvenirs de lui et moi. Je restais planté là. Devant son bureau, le regard fixe vers elle. Aaron est mort ! Il est mort, vieux... MORT ! Cette voix ne voulait se taire.

- Isaak ? Je te pris de t'asseoir, ajoute la prof.

Les yeux noirs, sourcils froncés, mâchoires serrées et poings clos, je partis en trombe dans le couloir claquant la porte derrière moi faisant voler les affiches fixées sur les murs de la salle. Je m'assis sur le sol froid des couloirs noirs. Des larmes veulent couler, mais il ne faut pas que je flanche. Mon souffle saccadé se fait entendre entre ces murs qui résonnent, je vois maintenant les images des moments parfaits que l'on a passé éparpillés sur le sol, je suis seul. J'ai besoin de lui, je perds tout contrôle en moi, je me lève à bout de souffle, et la tête baissée avec ma capuche sur la tête, les larmes salées viennent rouler sur mes joues creusées et contractées, se stoppant dans mon cou. Je ne peux plus continuer ainsi, il hante mon esprit. J'en ai l'impression... L'impression formelle qu'il est partout, qu'il me suit. C'était comme mon frère, celui qui arrivait à combler un vide dans ma vie, sans lui je ne suis plus rien. Je me sentais vivant. La voile du bateau dans lequel mes sentiments sont transportés est prise dans la tempête, les larmes coulent à flot. Je dois me ressaisir, la tristesse n'est pas pour moi et encore moins les larmes.

La fraîcheur du vent vint s'engouffrer dans ma capuche, la vie est un beau gâchis, surtout la sienne qui était destinée à être longue... Sa silhouette se dessine sur le mur au fur et à mesure que je repense à notre amitié, notre éternelle amitié. Ce soir je voudrais que sous le clair de lune, je puisse retourner en arrière, pour l'en empêcher de commettre son crime.

Flash Back

"- Allô ?

- Isaak ?

- Qui est-ce ? ajoutais-je.

- Nous sommes les parents d'Aaron, lance la voix en mettant le haut parleur.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Il s'est enfin décidé à me présenter à vous ? dis-je avec un rictus qui se dessine sur mes lèvres.

- Non... C'est tout autre la raison de cet appel.

- Bon c'est une blague ? Si s'en est une ce n'est pas drôle du tout...

- Aaron est mort. D'un ton sec la voix de l'homme me fit part de cette nouvelle, qui n'est d'autre qu'affreuse.

- Que... Quoi ?! Bon arrêtez, cette plaisanterie a assez duré, ça n'est aucunement drôle.

- Ce n'est pas une blague, jeune homme. D'une voix tremblante sa femme le coupe, il s'est drogué avec des cachets et de l'alcool et en a fini avec sa vie en se noyant.

- Je... NON! Je ne veux pas ! Non je ne veux pas apprendre ça, pas comme ça ! Je l'ai laissé il y a à peine 3 heures pour rentrer chez moi et... Et... Nan, nan, nan, nan, pas comme ça nan Aaron, je t'en supplie. Dites moi que c'est une blague.

- Nous voulions juste prévenir ses amis les plus proches... Nous sommes désolé de vous l'apprendre comme ça et de surtout gâcher votre soirée. Cette voix se coupe par un sanglot et l'appel se finit.

BIP.

Fin du flash back

Le souvenir de cet appel me disant qu'il s'est suicidé s'est terminé, les paupières closes j'essaie de chasser cette image de ma tête en la secouant. Je ne rentre pas tout de suite chez moi, je n'ai nulle envie de marcher sur le chemin qui me conduit à la "cause" du pourquoi son suicide a pu se produire. Je marche alors en direction des chemins de terres, seul endroit qui me laissera l'esprit libre... Enfin je pense. Une fois au milieu des champs, je m'assois et sors de mon sac un cahier et un stylo. Dessus je viens y mettre mes sentiments, ce que j'aurais dû lui dire.

On m'a dit que tu étais seul. La douleur dans tes veines, et la peine dans ton cœur je peux le ressentir. Reprends toi. Dis moi, confis toi sur ce qui se passe. Ravive la flamme qui habitait en toi, ne sombre plus. N'essaye pas de te cacher d'avantage, tu es déjà pire qu'enfoui dans le noir, ce côté où il y avait de l'espoir lui aussi a disparu. Cette noirceur cessera t-elle enfin ? N'abuses pas de la chance que tu as, la descente aux enfers est facile elle, mais la pente sera si dure pour retourner à la réalité. Pourquoi tout gâcher ? Je ne veux pas, je refuse que l'on me jette loin de toi, je ne veux pas être enlevé de tes côtés. Bientôt la peur me brûlera les entrailles, alors reviens à moi, ne me laisse pas. Pas encore une fois. Ne te perds pas, il y a qu'un chemin pour te mener à la lumière, là tu seras tout près de moi. J'ai besoin d'avoir l'esprit posé pour être courageux... alors ne pars pas, non. La vérité est là, cela ne sert à rien de s'enfoncer, la dépression t'emporte avec elle. Alors s'il te plaît, résiste ! Je vois tes pleurs, je les entends. Alors si tu es perdu appelle moi, sur le chemin les lampes te guideront. Elles te guideront vers la raison.

Voilà ce que j'aurai dû lui dire, alors si tu m'entends de là où tu es Aaron, ce texte est pour toi.

Adolescence PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant