Chapter IX| PDV Isaak

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On est samedi aujourd'hui, mais les résultats des épreuves que j'ai passé sont affichés au lycée. C'est un fardeau pour moi de me réveiller à 9h00 un samedi matin. Je me souviens difficilement de ce qui s'est passé la veille, sans que je ne sache pourquoi. Tout ce que je sais, c'est que cette fois Téha ne s'est pas incrusté chez moi. Je me lève alors de mon lit avec peine, et me prépare. Une fois être descendu ma mère me demande ce qu'il s'est passé hier, et je ne sais toujours pas lui répondre. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me sens pas bien du tout, comme si j'avais été drogué et que ma mémoire d'hier soir avait été effacée.

Devant le portail du lycée, je me surpris à prendre soin d'éviter Téha, alors que je n'en avais pas l'intention. Je ne sais pas du tout pourquoi mon corps entier chercher à la contourner, pour ne pas la croiser. Mais à mon grand désespoir je n'ai pas pu me retenir de tourner la tête pour la regarder. Et elle me vit.

"Isaak..."

Je me détournais d'elle et mis mes écouteurs à fond dans mes oreilles pour chasser le brouhaha de tous ces élèves. Heaven de Bryan Adams.

Les souvenirs de la veille me revinrent par petit bout. Ayleen a donné la lettre de suicide d'Aaron a Téha puisque je n'ai pas voulu parler avec elle. Téha et moi nous nous sommes disputés, je l'ai laissé planter là, seule dans les bois. Je me suis dirigé vers le magasin le plus proche pour acheter de quoi me bourrer la gueule, du whisky. Sans doute pour mieux encaisser les mots de cette lettre, ou pour le fait que Téha ait accepté cette lettre et qu'elle l'a lu alors qu'elle ne lui était pas destinée. Je suis obsédé par ce suicide au point de faire n'importe quoi avec ma vie.

Flash-back

"Isaak !

-Aaron, arrête de gueuler comme ça, on dirait un taré.

-Tout le monde connait déjà ma nature, donc je ne devrais plus avoir besoin de me soucier de ma réputation.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Non rien, oublie, je dis n'importe quoi comme d'habitude. Tu devrais y être habitué maintenant, pourtant.

Fin du flash-back

Je n'ai toujours pas compris ce qu'il voulait dire. J'ouvris alors mon sac pour y trouver sa lettre de suicide. Les derniers mots me sont adressés, et sans comprendre pourquoi, je vis qu'il m'avait écrit plus qu'aux autres, alors que je n'étais que son meilleur ami. D'ailleurs je ne sais pas si Ayleen a fait part de la lettre à ses parents et aux policiers. Je me reconcentre sur la lettre pour venir y lire les mots écrit sur le papier.

Aux dernières personnes à qui je n'ai pas dit les derniers mots que je voulais.

Je suis désolé. Je sais qu'en faisant ça, je vais vous décevoir mais je n'y arrive plus. La douleur est trop intense. Trop puissante. Trop destructrice...

Je ne peux pas vous dire pourquoi. Je n'en suis pas capable. Ça fait trop mal. Mais je vous aime. Tous.

Maman, soit plus gentille avec Ayleen. S'il te plait. Ce n'est pas de ta faute, je t'aime comme ce n'est pas possible. Tu es ma mère et je suis ton fils, je le serai toujours même si je ne suis plus à tes côtés. L'amour que je te porte est indestructible.

Papa, je t'aime tellement si tu savais. Je me souviens encore de ces après-midi où tu m'emmenais pêcher. Je les attendais toujours avec impatience, mais il y a une fin à tout, y compris à ça.

Adolescence PerdueWhere stories live. Discover now