Adolescence Perdue

Chapter XIII| PDV Isaak

Un peu plus tard dans la soirée, Ayleen vint alors m'appeler manger puisque je me suis couché le ventre vide. Pour tout dire, l'idée de manger avec ses parents ne m'enchantait pas vraiment. J'avais du mal à accepter que ses parents m'en veulent alors, que je n'étais pas censé être le premier à voir son malheur... Son sourire ressurgit sous mes paupières, et son rire se fait de plus en plus puissant. Je songe alors à cette soirée où nous avions ce que tout le monde à toujours rêvé. La popularité.

Flash back 

-Isaak ! M'appelle t-il.

Je me retourne alors sur lui, se trémoussant avec une fille qui n'est pas de notre lycée, et qui en plus, est plus âgée. 

-Regarde moi cette bombe ! Vient, elle est pour toi !

-Non, non, merci vieux. Je n'ai pas très envie de danser.

Sans avoir eu le temps de m'éloigner d'eux, la fille me poussa sur un fauteuil et s'assit sur moi. Puis vient tout autour de nous une foule de fille qui attende leur tour. Comme si c'était un privilège de s'assoir sur mes genoux et sur ceux d'Aaron. 

Fin du flash back

Repensant à ça, je revois le visage de Téha. Son teint était terne, ses yeux rouges menaçaient de pleurer à nouveau. Ce soir là, je pensais que c'était un garçon qui l'avait fait souffrir. Sans penser que ce garçon c'était moi. 

Je décide alors de descendre manger, Ayleen était déjà installée à table, avec ses parents et son frère. Je m'assis alors à la table, le repas commença dans le calme. Puis vint alors la discussion dont je redoutais tant. 

-Tu aurais pu le voir Isaak, mais tu étais trop occupé à voir la vie en rose autour de toi. Me cracha au visage son père.

-Je vous signale que je n'habitais pas avec vous. Comment aurais-je pu voir ce qu'il cachait au fond hein ?! Vous croyez que je suis devin ? Vous, c'était votre fils bordel ! C'est les parents qui sont censé voir ça putain ! Un mal être dans une famille car celle-ci se déchire ça se remarque ! Vous ne voulez pas voir la vérité en face ! C'est vous qui l'avez tué putain ! C'est vous ! Je gueule à son visage, poings serrés et yeux noirs. 

-Cette gamine de Téha n'a pas vu combien c'était un gars formidable ! C'est de sa faute à elle, cria sa mère.

Je repris la parole en gueulant de plus belle.

-Mais vous croyez que pour simplement le bonheur d'Aaron on doit faire des sacrifices dans sa vie ?! Oui certes c'était mon meilleur ami, mais putain jamais je n'aurai admis qu'une fille qui n'était pas amoureuse de lui reste avec lui pour son simple bonheur, jouer un rôle c'est dégueulasse et se forcer également ! Ca ne tourne pas simplement autour de votre fils bordel ! S'il n'avait pas été aussi idiot de se suicider on en serait pas là !

Son père se leva pour me foutre un droite sauf qu'Ayleen se leva en pleurant de sa chaise. Elle cria à son tour.

-Putain ! Mais vous voyez pas que ça me bouffe ça aussi ?! Regardez-vous ! Vous remettez tout sur le dos d'Isaak et de Téha ! Mais en vrai regardez-vous, vous n'êtes que des parents débiles ! Qui ne voit pas le malheur de leurs enfants ! J'en ai marre de tout cela ! Ca aurait été moi à sa place tout le monde s'en serait foutu ! J'me taille d'ici ! Vous êtes tous pitoyable ! 

Elle sorti de la maison, sans rien sur elle à part son sac à main. Pleurant chaque larme de son corps. Les heures passèrent et toujours aucunes nouvelles d'Ayleen, même après de nombreux appels et messages. Seul un appel d'un de ses amis à ses parents, disant qu'elle venait de passer complétement bourrée, et qu'elle est parti aussitôt lorsqu'il voulu appeler ses parents. Ayleen nous en voulait, et c'était compréhensible. Il fallait toujours que les discussions tourne autour de lui. 

Je n'avais réussi à dormir de la nuit, il était plus de 7h lorsque quelqu'un toqua à la porte. Je descendis les marches à toute vitesse croyant que c'était Ayleen. Mais je vis des policiers en train de parler avec ses parents. 

-Putain ! Qu'est-ce qu'il se passe, il est arrivé quelque chose à Ayleen ? Demandais-je inquiet.

-Non Isaak, répondis sa mère. C'est pour toi ! Tu as agressé des élèves du lycée d'Ayleen ! Mais ça va pas la tête ?!

-Ils s'en étaient pris à Ayleen ! Normal que je la défende, vous vouliez quoi ? Qu'ils la viole et qu'à son tour elle se suicide ? C'est ça que vous vouliez ? 

Les flics me menottèrent les mains, et c'est ainsi que je sortis de la maison. Une fois arrivé là-bas, on m'interrogea pendant des heures. Sans témoin, sans Ayleen... jamais je ne pourrais sortir de cet interrogatoire. Mais elle était toujours injoignable. 

Ma mère était venu avec un avocat et Téha. Téha à témoigné en ma faveur, expliquant ce qui s'était passé. 

-Je l'ai vu, avec cette fille Ayleen. Elle pleurait, et Isaak avec ses mains ensanglantées lui demandant si elle n'avait rien, et si elle allait bien. Isaak a reprit en lui  disant qu'il ne voulait pas qu'on lui fasse du mal. Puis après je les ai suivis. Et sur le chemin du retour, je lui ai reproché de se trouver avec elle. Alors que sans lui, elle aurait surement été violée ou pire encore. Expliqua Téha

Après un long moment d'attente, des discussions entre mon avocat et les flics, entre Téha et eux, je pus enfin sortir. Je retournais chez Ayleen, accompagné de ma mère et de Téha pour reprendre mes affaires et pour partir à quelques heures d'ici. 

Une fois avoir passé la porte de la maison je vis Ayleen. Assise sur le fauteuil du salon avec ses parents et son frère autour. 

-Isaak ! Tu as pu sortir, m'interpela t-elle.

-Oué ! Et c'est surtout pas grâce à ton putain de témoignage, merci franchement. En attendant, je crois que je compte plus pour ma mère et Téha que pour toi. Je récupère mes affaires et j'm'en vais pour de bon. Loin de vous, loin de tout. Vous serez heureux d'entendre que je m'installe à quelques heures d'ici. 

Je pris mes affaires et sortis de la maison, derrière moi Ayleen me supplia de rester, qu'elle avait besoin de mon soutien. Mais où était-elle quand j'avais besoin du sien pendant l'interrogatoire ? Je partis alors en voiture, me dirigeant vers mon nouveau chez moi, un appartement seul, sans colocataire trop intrusif et des parents débiles.