Saint Madara, priez pour nous~ NARUSASU

17 • Fervent féministe

Un assez longue période de calme suivit ce début d'année tumultueux. La vie continua tranquillement à Konoha, pendant qu'ailleurs dans le monde Donald Trump, Poutine et Kim Jung Un foutaient la merde. Heureusement que Marine Le Pen n'avait pas été élue. Mais je m'égare ! Revenons à Konoha.

Au lycée St Madara, des conseils de discipline avaient lieu toutes les semaines ou presque, des profs étaient absents chaque jour, des élèves dealaient dans les recoins sombres et tout le monde s'en battait les couilles des cours. La routine, quoi.

En seconde D, il ne se passait rien d'inhabituel non plus. Saï, le nouveau, avait maintenant des amis ; Sakura se tapait des notes de ouf comme toujours ; les contrôles de physique arrivaient sans prévenir ; Chôji avait été accepté en lycée pro cuisine, où il irait l'année prochaine.

Et Naruto et Sasuke étaient potes.

Chaque matin ou presque, ils se rejoignaient au petit parc où tout avait commencé, des mois plus tôt. De temps en temps, ils allaient acheter de la bouffe au Mini Casino. Ils parlaient d'animes, disaient du mal des profs et des chanteurs pop à la mode, fanboyaient sur Imagine Dragons et Green Day, et surtout, ils tombaient un peu plus amoureux l'un de l'autre chaque jour.

Mais voilà, la condition pour qu'ils continuent à se parler était qu'ils restent amis, alors ils restaient amis et c'est tout.

Naruto souffrait en silence. Il était partagé entre le bonheur de chaque moment avec Sasuke et la frustration extrême de devoir refouler ses sentiments. Alors il allait chez Shikamaru pour jouer à la Switch et se plaindre de sa vie de merde. Shikamaru l'écoutait en riant, le consolait de son mieux et se plaignait à son tour.

ACTE II, SCÈNE 8

NARUTO : (concentré sur le jeu et la conversation à la fois) Mais le truc qui me soule, tu vois, c'est que je sais que c'est pareil pour lui ! Je sais qu'il me kiffe, j'en suis sûr mec. C'est juste que, je sais pas, il assume pas, il a peur –– tiens, prends ça dans ta face !

SHIKAMARU : Merde, j'ai presque plus de vies... Mais t'sais à mon avis faut juste lui laisser du temps. Toi t'étais déjà ici au collège, t'es pote avec les gens, mais lui il les connait que depuis le début de l'année. C'est normal d'avoir peur de leurs réactions !

NARUTO : Mais ça a rien à voir ! Il est juste casse-couilles.

SHIKAMARU : Mec, au mois toi tu sais que c'est réciproque. Moi avec Temari j'ai juste l'air d'un con dès qu'elle me parle. Elle me fait perdre tous mes moyens cette salope.

NARUTO : (riant) Franchement, vous êtes faits l'un pour l'autre. Elle est parfaite pour toi, vu que t'es un peu macho sur les bords et que c'est une fervente féministe.

SHIKAMARU : Attends, t'as vraiment dit le mot "fervente" ? So 1900, mec. Et tu m'as traité de macho en plus ? Tu me déçois quoi.

NARUTO : Qui dit encore "So 1900" en 2018 ? So 2015, frère.

SHIKAMARU : (à propos du jeu) Mais nique ta mère, fils de pute !

NARUTO : Ça fait beaucoup de violence envers ma daronne, ça.

SHIKAMARU : Nique ton père, fils de prostitué masculin.

NARUTO : Ah ouais parce que quand c'est une femme, c'est une "pute", et quand c'est un mec c'est un "prostitué masculin" ? Plus cent points de machisme.

SHIKAMARU : Naruto, tu es vraiment une fervente féministe.

NARUTO : Baise ton chien, sale homme blanc cisgenre hétéro.

SHIKAMARU : Qu'est-ce que je disais. T'es un défenseur des opprimés en fait.

NARUTO : (venant de perdre une vie) NIQUE TON PÈRE, CONNARD !

SHIKAMARU : Rage en silence et dans le respect de mon père, merci.

NARUTO : J'adore ton père. Mais au moins je suis pas sexiste, moi.

SHIKAMARU : Saint Naruto, priez pour nous...

***

Malgré tout cela, cette situation pour le moins inintéressante stagna un bon mois. Janvier, glacial, laissa la place à un février frisquet. Mars s'approchait, ce qui signifiait le retour du printemps, et la foire annuelle de Konoha.

-Hé les gens, ça vous dit qu'on aille tous ensemble à la Kermis ?

Tous les regards se tournèrent vers Ino, qui venait de monter sur sa table et crier cette proposition.

La Kermis était le nom un peu ridicule de la fête foraine qui restait en ville pendant tout le mois de mars, chaque année, et où les jeunes de Konoha allaient joyeusement dépenser leur argent dans des attractions et de la bouffe. Un genre de mélange entre "kermesse" et "Kermit". Probablement.

-Ça pourrait être sympa, non ? demanda-t-elle à ses camarades. On avait fait ça l'année dernière avec quelques gens, troisièmes E forever ma gueule !

Des approbations fusèrent d'un peu partout. Ino sourit largement.

-Génial ! On peut faire ça samedi prochain, ça vous va ?

Bien sûr, ceux qui ne pouvaient pas ce jour-là se mirent à râler, pendant que les autres confirmaient déjà. Une discussion animée s'engagea pour trouver un soir où tous ce un qui voulaient venir le pourraient.

Naruto se tourna vers Sasuke.

-Tu peux ? lui demanda-t-il.

-Je sais pas, marmonna le brun, je dois négocier avec mes parents.

-J'espère que tu vas venir, ça serait tellement cool d'y aller tous ensemble !

-Grave, s'incrusta Shikamaru. Ça sera hyper drôle.

Sasuke esquissa un petit sourire. Après tout, c'est vrai, ça pouvait être cool. Il n'aimait pas trop les sorties avec beaucoup de gens, d'habitude, mais pour une fois... Et puis il serait avec Naruto. Oui, ça pouvait être sympa.

-Je vais essayer de vois avec mes parents, okay ?

-Yes ! s'exclama Naruto. Génial.

Les élèves de 2°D discutèrent encore un peu pour se mettre d'accord sur la date de la sortie, et ils n'avaient toujours pas décidé lorsque Kakashi, le prof d'histoire-géo, arriva dans la salle de classe.

-Salut les gamins, je suis encore en retard désolé... De dix minutes seulement, ça va, mais bon. Ino, descend de ta table, Kankuro calme-toi s'il te plaît, Kiba, éteins la musique, merci.

Le cours commença. Sasuke et Naruto, assis l'un à côté de l'autre au fond de la classe, comme toujours, jouaient au morpion.

C'est vrai, ces dernières semaines, il ne se passait pas grand chose entre nos protagonistes préférés. Mais au moins tout allait bien, ou plutôt rien n'allait trop mal.

Pour l'instant.