Chap 1

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J'observe le jardin parfaitement entretenu. À travers la fenêtre, j'aperçois les bosquets fraîchement taillés, les fleurs parfaitement plantées, la pelouse éclatante. Un petit bassin d'une eau transparente trône à quelques pas des petites dalles marbrés qui forment un chemin vers la porte d'entrée.

— Max, je vais bientôt repartir.

Je lève la tête vers mon père, un homme aux cheveux rasés et noirs, aux yeux marrons et au teint balzane. Une petite barbe naissante sur son menton affiche toujours présente depuis deux semaines.

Je crois ne l'avoir jamais autant côtoyé ! Il est pilote de ligne et est sans cesse partit aux quatre coins du monde. Depuis la mort de ma mère - il y a 5 ans - je reste seule dans une immense maison à chaque fois que mon père disparaît pour voyager. Nous changeons souvent de domicile à cause de ses mutations... et cela fait deux semaines que nous nous sommes implantés dans le Montana. Mon géniteur a réussi à prendre quelques congés mais dorénavant il doit y retourner. Voler dans ce ciel qui peut a tout moment le faire disparaître...

— Je sais...

— Laura s'occupera de toi pendant mon absence.

— Papa... je lève les yeux aux ciels. J'ai dix-sept ans ! Je suis à même de me gérer toute seule.

— Je préfère te savoir en présence d'un adulte.

— Je suis en vacances ! Et personne ne me connaît ici, tu veux que je fasse quoi paumée au milieu de nulle part ?!

En effet, le chalet était implanté près d'une forêt à quinze minutes de voiture du centre ville. Et à vingt-cinq minutes du lycée.

— Max, s'il te plaît !

Il me lance un regard sévère pendant que je lâche un soupire. Je sais qu'il ne veut que mon bien, mais se rends il compte que ce que je désire c'est qu'il reste auprès de moi ? Comme n'importe quel parent ?

— Tu ne veux toujours pas m'accompagner ? L'aéroport n'est qu'à quarante-cinq minutes et Laura pourra te ramener.

Je fais non de la tête en me levant.

— Je ne préfère pas... de toute façon, il faudrait que je rencontre des gens ici... je vais sûrement descendre au centre ville...

A dire vrai, je ne compte pas me socialiser. D'une part, je ne reste jamais assez longtemps dans une ville pour pouvoir rester en contact à long terme avec d'éventuels amis et d'autre part, je n'ai aucunement envie de le voir s'envoler vers d'autres continents sans moi. Lorsque j'étais enfant, chaque départ me déchiraient le cœur. Ma mère me réconfortait en m'assurant que les crashs aériens étaient pratiquement nuls, mais je ne cessais de m'inquiéter. J'adorais le voir voler dans les airs, toucher les cieux, mais je détestais la distance qui nous séparaient.

J'avais arrêté de l'accompagner à la mort de ma mère puisque la seule personne successible de me rassurer avait disparu de ce monde.

— Bien... comme tu voudras. Laura s'occupera du dîner, ne la fait pas attendre.

J'acquiesce en l'embrassant tandis qu'il me retient dans ses bras. Nous restons ainsi quelques minutes avant qu'il ne dépose un baiser sur mon front et ne s'en aille.

Après avoir finit de m'ennuyer sur le canapé devant des films à l'eau de rose, je lorgne vers la fenêtre.

Tout d'un coup déterminée, je me lève de mon confortable sofa et monte les escaliers en bois en direction de ma chambre. Un lit en baldaquin aux couleurs crème trône au centre de la pièce face à d'immenses bée-vitrées, un bureau est disposé à ma droite et un dressing dont la porte est ouverte m'attends à ma gauche.

Le RanchWhere stories live. Discover now