Chap 28

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Dissimulés derrière un énorme buisson, nous attendons depuis une petite heure que les kidnappeurs se rendent sur le lieu du campement.

Après la fuite miraculeuse du camp grâce à nos amis - je ne parviens toujours pas à comprendre comment ils ont fait - nous avons attendus dans l'angoisse de voir apparaître une tête criminelle.

Ils ont sûrement dû apercevoir la clôture éventrée et ne devraient donc plus tarder à arriver sur les lieux. Du fait de cette attente, j'ai eu assez de temps pour me repasser notre plan totalement incohérent dans ma tête. Nous sommes totalement inconscients ! Deux gamins qui souhaitent enquêter sur d'éventuels criminels dangereux ? Personne ne s'aventurerait à faire ça, tout le monde attendrait patiemment que la police résolve l'enquête. Mais non ! Il faut que nous tentions l'impossible.

Je pousse un soupir désespéré en nouant le gilet autour de ma taille, la chaleur m'étouffant presque. Ugo zieute attentivement les alentours, à l'affût du moindre mouvements.

— Putain, tu fais quoi Max ? me demande rageusement Ugo en jetant un coup d'œil à mon smartphone, affichant snapchat.

— Quoi ? je demande innocemment. Je m'ennuie.

En réalité, j'essaye de tuer mon angoisse avec les réseaux sociaux. Toutefois, ça ne fonctionne pas vraiment.

Devant le regard inquisiteur du jeune homme, je range mon appareil numérique avant de lever les yeux aux ciels.

— Tiens, dit-il soudainement en se rasseyant, me tendant une barre de céréales emballée.

Je lève les yeux vers lui et le remercie en commençant à en manger un bout. Il fait de même. Nous mangeons ainsi en silence, perdus dans nos pensées.

— Ça va ?

Il me lance un regard étrange. Oui, je sais, j'aurai pu trouver mieux comme discussion, mais on est cachés derrière un buisson et je redoute la pseudo-vengeance de Rebecca lorsqu'elle se rendra compte de notre absence à tous les deux.

— Si on se base sur le fait qu'il est 06h30, que j'ai chaud et qu'on risque de se faire choper... ouais, tout vas bien.

— Je te rappelle que c'était ton idée, je réplique, percevant sa tirade comme un reproche.

— T'aurai pu me dissuader ! dit-il en souriant moqueusement.

Je finis ma barre en l'ignorant. Des craquements soudain suivit par des voix étouffées nous parviennent en arrière plan. Le cœur ratant un battement, Ugo me saisit le bras en plantant un regard électrique dans mes yeux.

On se soulève légèrement, balayant le campement déserté du regard. Là, trois hommes sortent des sous-bois, habillés de jeans délavés, tee-shirts sales et veste en cuir. Leurs voix caverneuses détonnent dans l'environnement calme de la forêt. Leurs visages sont surmontés d'une casquette brune ou rouge.

L'homme au centre s'exprime en renfilant :

— Ils étaient là, j'en suis sûr.

— Le site appartiens à L'Étriers de la chance, ça ne prouve rien..., reprends l'homme de gauche qui parait plus jeune.

— Si on ne retrouve pas ce foutu cheval, je ne donne pas cher de notre peau ! David va nous étriper ! s'exclame l'homme de droite.

Celui du centre fait alors claquer sa langue et ordonne d'une voix furieuse :

— Bougez-vous et ratissez moi tout ce bordel !

Nos cœurs semblent battre à l'unisson, tapant furieusement contre notre cage thoracique. Dans un même ensemble, on se rassoit derrière  le buisson en échangeant un regard quelque peu terrifié. Très mauvaise idée de rester ici.

Le RanchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant