Chap 7

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— Ugo, lâche-moi !

— Non, tu dois être punis !

— Nan, je t'en prie ! Je dis en me débattant du mieux que je peux. À chaque fois que je viens ici je finis dans le crottin, arrête s'il te plaît ! Lâche-moi !

Je pends lamentablement sur son épaule tandis qu'il me retiens et m'emmène je ne sais où. Juste parce que par erreur (bon je l'admet, c'était un peu volontaire), j'ai envoyé une fourche rempli d'excrément dans sa direction. Bah quoi ? Il faut bien que je me venge pour tout ce qu'il s'est passé !

Soudainement, je glisse de son épaule et me retrouve les quatre fers en l'air dans l'abreuvoir.

— Putain Ugo, tu saoule !

Il me regarde avec son air moqueur habituel. Je le déteste ! Je déteste ce type ! Il ne peut pas simplement me frapper, m'insulter ou ne sais-je plutôt que de me balancer dans l'eau où boivent les chevaux ?!  Je ressors du réservoir en essorant mes habits tout en lui jetant un regard méprisable.

— Le rouge te va à ravir, me dit-il avec un mouvement de tête en direction de ma poitrine.

Je descend les yeux vers mon tee-shirts trempé et aperçoit mon soutien-gorge dont la couleur ressort sous la transparence que l'eau a créer. Embarrassée, je croise immédiatement mes bras pour le cacher et lui jette un regard froid.

— Voyeur !

— Perverse ! Réplique-t-il en tirant la langue.

Je soupire en fermant les yeux. Que vais-je faire de lui ? Et de moi ? Dans l'état actuel des choses, il n'y a pas un seul jour où je rentre propre !

Une serviette atterrit soudain sur mon visage.

— Essuie toi ! On doit continuer de nettoyer les box.

Je me sèche les cheveux en le suivant.

— Passe moi un autre tee-shirts !

— Je n'ai pas que ça à faire ! Et il faudrait que tu arrête de me piquer mes fringues. Sauf si tu veux encore te faire avoir par Rebecca...

Il me lance un regard narquois auquel je réponds sur une voix ironique :

— Si tu crois que ta malade de petite-amie me fais peur... et puis elle n'est pas là de toute façon !

Il me lance un tee-shirts à contre cœur, reprends sa fourche en main et me rétorque sans m'adresser un regard :

— Elle n'est pas folle.

— Non, juste psychopathe, malade mentale et dingue sur les bords !

Son regard acerbe ne me laisse pas le temps de pouffer et je me remet aussitôt au travail.
Émilia vient nous chercher pour que l'on goûte sa fameuse tarte aux pommes dont tout le monde parle. Elle me sourit mystérieusement tandis que nous abandonnons nos fourches pour se rendre au salon du ranch.

Cette petite maison en bois a été aménagé de belles fenêtres qui permettent à l'air frais et aux rayons du soleil de réchauffer ou de rafraîchir la pièce. Muni d'une kitchenette, d'un frigo et d'un distributeur, elle permet de se restaurer moyennant quelques centimes. Un espace est agencé avec des fauteuils et canapés en cuirs autour d'une table boisée. Le tout apporte une atmosphère conviviale et fraternel.

Jason, Éliot, July, les deux amies tout aussi idiotes que Rebecca et d'autres personnes que je ne connais pas sont déjà en train de déguster leur part quand nous arrivons.
Je m'avachis dans le canapé au côté de July en poussant un soupir d'aise.

Le RanchNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ