Chap 25

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Deux énormes yeux noirs nous fixe en silence. Nos bouches décrochées par la stupeur reprennent peu à peu vie tandis que nous reprenons nos esprits.

— Oh putain... c'est quoi ce bordel ?!

La voix grave d'Ugo résonne comme un écho à mes pensées. Jasper, le cheval disparut depuis bientôt une semaine, se tient devant nous. Droit comme un I, il nous fixe sans broncher comme si sa présence ici était tout à fait normal.

— Pince moi, je rêve, je lâche dans un souffle surpris.

Une piqûre me fait sursauter et émettre un cri aigüe tandis que Jasper s'écarte légèrement. Ugo, sourire moqueur placardé sur ses lèvres, me fixe narquoisement.

— C'était une expression Ugo, t'étais pas obligé de me pincer réellement !

— Tu l'as demandé si gentiment que je n'ai pas pu résister à l'envie de te satisfaire.

Je pousse un soupir excédé avant de reporter mon attention sur le cheval qui broute l'herbe sans se soucier de nous.

— Qu'est-ce qu'il fait là ?

— Je me pose la même question, réponds Ugo en reprenant son air sérieux.

On reste ainsi sans bouger puis finalement nous tentons d'inspecter les alentours. La grille se perds dans la forêt de part et d'autre de l'animal. Je m'accroche aux trous entremêlés et rapproche ma figure pour y déceler un quelconque indice qui m'indiquerait le lieu où le cheval est emprisonné.

Une pression m'écrase contre la grille tandis que j'injure Ugo qui éclate de rire.

— T'arrive a faire l'idiot alors que ton cheval est à quelques mètres de toi ?

Ugo garde son air moqueur tout en me répondant :

— C'est pas comme si j'étais Superman et que mes yeux à rayons X pouvaient découper le grillage...

Sous ses airs peu soucieux, je sens tout de même qu'il prends au sérieux cette affaire. Cependant, il ne le montre pas ouvertement et c'est cela qui me frustre le plus.

— On devrait rentrer, les autres se demandent sûrement ce que l'on fait.

Abasourdit, je l'observe sans comprendre. Il va réellement laisser son cheval ici ? Au milieu de nulle part ? Avec un ou des inconnus capables de lui faire du mal ? On vient enfin de le retrouver, pourquoi attendre ?

— On devrait prévenir ta mère ou les monos, je suggère avec détermination.

Ugo lève les yeux aux ciels, empoigne mon bras en m'obligeant à rebrousser chemin.

— On préviens personne.

— Lâche moi Ugo ! Pourquoi tu ne veux prévenir personne ? Tu es dans le coup ?

Cette soudaine question me parvient comme un uppercut au creux de l'estomac. Pourquoi aurait-il kidnappé son propre cheval ? D'après mes observations, la relation entre sa mère et lui semblait assez soudé. Me serai-je trompée ?

Soudain, Ugo s'arrête franchement m'arrachant un cri de surprise. Il plante ses iris gris au couleur des nuages avant de me dire d'une voix déterminée :

— Max, sérieux, tu me tapes sur le système ! Pourquoi j'irai volé mon propre cheval ? Tu te sers de ta cervelle parfois ?

Le RanchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant