Chap 33

1.2K 84 8
                                    

— Papa.

Ses yeux bleus se plantent dans les miens, en parfait reflet de ma personne. Il m'observe avec un regard dur, comme si j'étais la seule fautive. Ce qui est sûrement le cas...

— Max. Assieds-toi, je te prie.

Pas de comment vas tu ? Tu n'es pas morte de peur ? Veux-tu que je te prennes dans mes bras ? J'aurai bien voulu qu'il me réconforte, mais il fait rarement preuve d'affection. Même lors de la mort de ma mère... il est resté droit et fier, sans qu'une seule larme ne vienne entacher son visage figé.

Je lui jette un regard intimidé pendant qu'il prends la parole :

— J'ai appris ce qu'il s'était passé... tu peux m'expliquer ce qu'il t'es passé par la tête ?

Nerveuse, je me mord la lèvre inférieure en lorgnant sur les pancakes qui me font de l'œil.

— Je... papa, je suis vraiment désolé.

Je baisse la tête, coupable. S'ensuit alors une demi-heure de remontrance tandis que je défends bec et ongle le centre en expliquant qu'il s'agit de ma faute et non de celle de Daniels et Morgan.

— Tu sera privé de sortie jusqu'à la rentrée ! Et encore... je penses prolonger ta punition pendant quelques mois.

— Papa ! je m'insurge.

— Oui ? Tu as quelque chose à redire ? Non, c'est bien ce que je pensais. Fini de manger et monte dans ta chambre.

Je l'observe sans rien dire pendant qu'il quitte la table, prétextant être fatigué. Je n'en reviens pas ! J'ai l'impression d'avoir été à peine écouté ! Toutefois, je sais que je n'ai pas volé ma punition. Tout est de ma faute... ainsi que celle d'Ugo.

En colère, je me jette sur les pancakes en tentant de camoufler ma hargne sur le caramel beurre salé que j'éponge sur ma « crêpe ».

***

Enquiquineur : Alors ? Verdict ?

Max : Mon père n'a rien voulu entendre. Je suis privée de sortie jusqu'à la fin de ma vie ! Je ne peux pas retourner au centre...

Enquiquineur : Tu veux pas que ma mère vienne plaider ta cause ?

Max : Laisse tomber... préviens ta mère que je ne reviendrai pas... 😕

Enquiquineur : ...

J'observe mes messages sans rien dire. Ugo me réponds rapidement alors que je suis allongée sur mon lit, fenêtre ouverte.

Enquiquineur : On peut vraiment pas se voir ?

Max : Je sais que ma présence t'es indispensable, mais je ne viendrai pas ! 😜

Enquiquineur : Oh tu peux pas savoir à quel point... 😏

Je lâche mon portable comme s'il m'avait brûlé. Mes joues s'empourprent tandis qu'un malaise me saisit. Nous n'avons toujours pas parlé de ce fameux baiser. Et je ne sais même pas si j'ai envie d'en parler.

Enquiquineur : Je viens te voir alors !

Max : NON !

Enquiquineur : Si... 😏

Max : Non ! Je vais dormir ! Si tu sonne je n'ouvrirai pas. Et si mon père te croise : adieu !

Le RanchWhere stories live. Discover now