Chap 27

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Je me lève sans un bruit en enjambant le corps endormit de mon amie. Il est 2h du matin, le vent frais me fait frissonner. Je retourne récupérer la veste du jeune homme que j'ai oublié de lui redonner et pars le rejoindre.

Étonné, il m'attends devant sa tente. Je n'aurai jamais cru qu'il serait debout ! Je m'imaginais encore devoir le réveiller à coups de pichenettes. Je plonge mes mains dans les poches de la veste et renifle. Dans sa main droite il tient la caisse à outils.

En silence, il me fait signe de le suivre et nous nous éloignons peu à peu de la sécurité du campement pour sombrer dans l'inconnu. Est-ce que nous parviendrons à sauver Jasper ? Parviendrons-nous à échapper à ses geôliers ? Et pourrons-nous fuir en toute sécurité ? Tant de questions dont l'issue reste encore incertaine.

Nous arrivons enfin devant le grillage où le jeune homme y dépose la boîte à outils avant d'entreprendre de couper les liens. Son énorme ciseaux coupe aisément le grillage, découpant une imposante entrée afin que l'animal ne se blesse pas.

Nous avons mis une vingtaine de minutes entre le découpage, le rapatriement des outils au campement, la recherche d'une longe et l'entrée dans la propriété privée.

Armés d'une lampe torche, nous inspectons les lieux. Je siffle un peu afin d'attirer le cheval, mais aucun bruit ne me parviens. Nous ne prononçons aucun mot, se comprenant seulement avec des signes. On décide alors de descendre vers le bâtiment en dur plus loin, en priant pour que l'équidé soit toujours à l'extérieur.

Je me retourne plusieurs fois afin de vérifier les alentours et - je dois l'avouer - par simple peur. Le noir réserve tellement de surprises qu'il me terrifie. Je ne peux pas savoir ce qu'il s'y cache... et si quelque chose ou quelqu'un surgissait là, devant moi ? Je pousserai sûrement un cri terrifié.

La main d'Ugo se refermant sur mon poigné me fait revenir à la réalité tandis qu'il plaque son index sur sa bouche, m'ordonnant ainsi le silence. Le faisceau de sa lampe éteint, il me désigne un endroit à quelques mètres d'où j'aperçois une forme imposante. Jasper ! Il se tient droit, ses grands yeux braqués sur nous.

Nous ne sommes qu'à une cinquantaine de mètres de l'habitacle, il va être compliqué de l'emmener sans se faire repérer.

Ugo s'avance pourtant sans rien craindre en chuchotant des mots rassurants. Le cheval recule au début avant de se laisser faire. Il semble avoir reconnu son réel propriétaire. Le jeune homme lui caresse le museau avant de l'emmener plus loin. Je le suis en m'assurant que personnes ne nous talonne.

— Il est sale, me chuchote Ugo. Ils ont dû rouler dans les boues, c'est pas possible !

Je sens la pointe de colère dans sa voix aussi je ne relève rien. Jasper ne semble pas avoir été maltraité physiquement hormis la saleté, c'est peut-être un bon signe ?

Nous parvenons au trou en quelques minutes, faisant traverser l'équidé avec soin. Lorsqu'il se retrouve du côté de la forêt - notre domaine - la pression retombe légèrement.

— Bon... maintenant, va falloir que tu t'en aille avec et que tu emmène les autres !

— Ugo, il est 3h30, personnes ne se lèvera ! Et je te rappelle que nous n'avons aucune idée pour les faire quitter le camp...

Le jeune homme me saisit par le bras, plantant ses yeux gris dans les miens. Il me regarde avec une telle détermination que je me sens flancher. Toutefois, cela ne m'aide pas à élucider un plan concret et surtout réalisable.

— Il faut le faire partir d'ici, me dit-il d'une voix pressée.

La fatigue, le stress et la peur me font lui répliquer sur un ton agacé :

— Je sais, merci ! Sauf que, dois-je te le rappeler, je ne sais pas monter, je ne sais pas où se trouve le centre et on a aucune idée pour réveiller et faire déguerpir le campement ! Zéro, nada, rien !

Son regard courroucé me fait comprendre qu'il se trouve dans le même état d'esprit que le mien toutefois je n'en démord pas. Un craquement nous fait aussitôt perdre notre repartit, nous figeant littéralement sur place.

Doucement, nous balayons les alentours du regard, le cœur battant à cent à l'heure. La part de rationalité qu'il me reste me crie l'impossibilité que ce soit les ravisseurs puisque nous sommes du côté de la forêt, mais la part de paranoïa me suppose l'infiltration d'un ravisseur lorsque nous étions occupé avec le cheval.

Seul l'écho des oiseaux nocturnes et du froissement des feuilles nous parvient désormais. Ugo me lance un regard me demandant presque d'aller observer les environs. Je fronce les sourcils l'air de dire qu'il n'a qu'à y aller. C'est quand même lui l'homme !

— C'est bon, détendez vous les gars ! Ce n'est que moi, faire soudainement la voix d'Éliot.

Il sort de derrière un bosquet en pyjama suivit rapidement par July et Jason.

— Ah oui, que toi... reprends Ugo sur un ton ironique.

— Ouais, enfin ce n'est que nous ! Dit July, mal à l'aise.

Ils fixent tous les quatre l'équidé, se posant sûrement des questions. Génial... maintenant, le plan vient de se compliquer ! S'ils décident d'en parler aux moniteurs, je ne sais pas ce qu'il adviendra de nous deux. Peut-être que je serai virée définitivement du club ?! Après tout, ce n'est pas la première fois que je fais des choses totalement inconsciente ! Émilia va commencer à croire que j'entraîne son fils sur une mauvaise pente et peut-être qu'elle...

— Ça va Max ? Tu fait une tête bizarre... me demande Jason.

— Ah ! Euh... oui.

Non. Non, rien ne vas ! Je vais sûrement être virée d'un endroit que j'adore où je me suis fait - pour la premier fois de ma vie - de vrais amis, où j'ai eu des fou rires comme des peurs et tout ça pourquoi ? Parce que je suis assez stupide pour suivre un instinct inutile et un garçon au caractère plus qu'exécrable ! Peut-on remonter le temps ? Parce que j'aimerai dire à mon ancien moi de ne pas suivre Ugo. Voir de ne pas lui parler, ça m'éviterai de sacrés problèmes.

— Bon..., dit Ugo en un soupir résigné. Puisque vous êtes là, rendez-vous utile ! Comme vous le voyez, c'est Jasper. Jasper qui... bref, trop compliqué à expliquer maintenant, mais on a besoin d'aide.

Leurs regards ahuris me donne envie d'éclater de rire, d'évacuer la pression. En quelques minutes, nous leur expliquons brièvement la situation et notre solution-problème.

Je pensais qu'il se précipiterai vers les tentes des monos afin de leur demander de l'aide, mais ils n'en font rien, préférant nous écouter attentivement. Ils sont désormais les complices de notre plan.

Après quelques derniers détails, je scrute ma montre, le stress augmentant la fréquence de mes battements.

— Bon, on s'occupe de tout ! Vous, vous restez dans la forêt, ok ? Dit July, prenant la situation en main.

Jason se saisit de la longe de l'animal en rebroussant le chemin. Après nous avoir souhaité bonne chance, nos deux amis quittent les lieux, nous laissons pantois tous les deux. Nous n'avons plus qu'une chose à faire : attendre.

Lorsque le campement sera déserté, nous patienterons cachés dans un bosquet afin de découvrir le visage des kidnappeurs.

Une mission dangereuse, nous en avons parfaitement conscience.

Toutefois, je ne pouvais pas me résoudre à laisser Ugo les affronter tout seul. Nous avions commencé à deux, nous finirions à deux.




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Bonjour !

Un petit chapitre, je sais... toutefois, je ne pouvais pas tout écrire sur celui-ci !

J'espère qu'il vous aura plus et que vous attendrai la suite avec impatience !

Bisous à tous et profitez bien 🐺

Ruby ❤️

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