Le Labyrinthe

La boite

Mon crâne brûlant me réveille subitement. Je suis allongée, le ventre et le visage contre un sol dur et froid. Mes yeux peinent à s'ouvrir et mes bras engourdis soulèvent doucement mon torse. Je me retrouve assise là, dans un lieu qui m'est complètement inconnu, un lieu minuscule, clos et tremblant comme un ascenseur. Ce mouvement saccadé me donne la nausée.

Mais qu'est-ce que je fais ici ?

Dans la pénombre, je distingue deux silhouettes à mes côtés, deux silhouettes féminines. J'aperçois autour de moi, des cages et des coffres. Je les ouvre et y trouve toutes sortes de provisions. Un détail retient mon attention, la quantité de provisions est très importante ! Que dois-je en déduire ? Vais-je rester toute ma vie bloquée entre ces murs avec mes deux camarades ?! Est-ce pour cela qu'il y a autant de provisions !?

J'ai à peine le temps de paniquer que notre ascension se stoppe brutalement. Un bruit sourd se fait entendre, réveillant l'une de mes colocataires. Ce qui nous servait de toit s'ouvre soudainement et le rayon de soleil naissant me fait plisser les yeux.

Dans l'obscurité, je n'avais pas reconnu les deux filles qui me tenaient compagnie, mais maintenant que j'y vois plus claire, je peux enfin distinguer leurs visages ! Ce sont Penny et Jeanne ! Mes deux meilleures amies. Enfin je crois...mes souvenirs sont tellement flous...

Les deux portes au dessus de nos têtes s'ouvrent sur une dizaine de garçons. À contre jour, je ne parviens pas à distinguer leurs visages mais leurs corpulences me suffit pour conclure qu'il sont de jeunes hommes.

Je sens leurs regards posés sur nous et j'ai du mal à deviner leurs intentions.

L'un d'eux saute de son piédestal et nous rejoint dans l'ascenseur. Je me braque en le voyant s'approcher de moi.

Mais que nous veut-il ?

Il nous observe et nous lance un regard surpris avant de se tourner vers ses camarades en hauteur :

-Il y en a trois ! S'écrit-il.

Des cris de stupeur se font entendre mais le garçon continue :

-Trois filles !

Cette fois, le tumulte s'estompe pour laisser place à un silence quelque peu dérangeant. Le garçon se retourne vers Penny, Jeanne et moi :

-Je m'appelle Newt et vous ? Nous demande-t-il avec un grand sourire.

-Pe-Penny...

-Jeanne...

Elles ont dit cela avec une voix si fragile, je ne veux pas que nous soyons perçues comme de pauvres petites choses, je déteste attiser la pitié autour de moi. Je prends donc une grande inspiration et d'une voix que je veux la plus assurée possible, je réponds :

-Moi c'est Ève !

-Eh bien enchanté Penny, Jeanne et...

Il s'arrête quelques instants avant de reprendre :

-Ève.

Il nous ressort son magnifique sourire de charmeur. J'ai l'impression de connaître ce garçon, son visage angélique, ses cheveux d'or et son regard perçant me semblent familiers. En revanche, nos prénoms me paraissent...étrangers... Comme s'il ne s'agissait pas de nos véritables prénoms... et pourtant, je ne vois pas comment appeler mes deux amies différemment.

Newt me tends sa main, je reste un instant immobile, puis, la saisis et me relève, il fait de même avec mes deux amies et nous sortons de notre prison.

Nous atterrissons dans une immense plaine, il y a une forêt, une ferme et quelques cabanes. Le tout est entouré d'immenses murs de pierres, une petite fente entre deux murs s'ouvrent sur une sortie. Ce paysage me laisse bouche bée. Je crois n'avoir jamais vu de murs aussi hauts de toute ma vie, c'est impressionnant.

Mais ce lieu a quelque chose de spécial, j'ai l'impression d'être déjà venue ici, de le connaître. Et pourtant, je ne me souviens pas être jamais allé dans un tel endroit.

Je reprends mes esprits et c'est à cet instant que je me rends compte que mon crâne est en surchauffe, ma mémoire est...vide... Je ne comprends pas ce que je fais ici et je ne me souviens de rien avant mon réveil dans cet ascenseur.

Enfin si... pour être honnête, je me souviens de ma rencontre avec Penny, puis de ma rencontre avec Jeanne, je me souviens de ces nuits blanches passées ensemble à rigoler et à parler. Je me souviens de ces soirées où nous dansions toutes sans retenu et où les filles buvaient un peu trop parfois, alors, en temps que bonne amie que je suis, je m'occupais d'elles.

Je me souviens de cette cabane que nous avions construite toutes ensembles dans les bois et aussi de ce jour où nous avions fait une immense bataille d'eau dans un gigantesque parc. De ces anniversaires surprises que nous avions organisés les unes pour les autres et aussi de ces jours où nous révisions nos cours ensemble.

Ma mémoire n'est finalement pas si vide mais tout est flou, nos sujets de conversations ne me reviennent pas, et seuls leurs deux visages sont nets. Beaucoup de moments passés avec mes deux amies me reviennent en mémoire mais dans chacun d'eux, je ne vois que Penny, Jeanne et moi, les autres personnes présentes dans mes souvenirs sont indiscernables. Je sais qu'elles étaient là, avec nous, que nous n'étions pas que toutes les trois, mais je n'arrive pas à me rappeler d'un prénom, ni même d'un visage. Mes quelques pauvres souvenirs sont limités à ces deux filles.

Soudain, une centaine de questions me viennent à l'esprit :

-Newt, je ne me souviens que de très peu de choses de ma vie avant cet ascenseur, je ne comprends pas... Qu'est-ce qu'on fait ici !? Pourquoi n'y a-t-il pas d'autres filles ?! Pourquoi a-t-on été transportées dans cet ascenseur !? Pourquoi est-ce que tout ça vous paraît normal !? Où sommes-nous !?

-Du calme, du calme ! Commence Newt. Écoutez les filles...

Je tente de reprendre mes esprits, il est vrai que je me suis un peu laissée emportée, je suis une impulsive, j'ai le sang chaud. Newt reprend :

-On ne sait pas beaucoup plus de choses que vous d'accord ? C'est normal de ne pas avoir de souvenirs, normal de se sentir perdu, mais vous verrez, vous vous habituerez à tout ça dans quelques jours. Tout ce que je peux vous dire pour l'instant c'est qu'on est bloqués ici, comme vous, et que chaque mois, un nouveau arrive par le boite. Sauf que jusqu'ici c'était seulement une nouvelle personne par mois et c'était un garçon. Mais bon, un peu de renouveau ne fait pas de mal !

Je trouve Newt étonnement calme pour quelqu'un bloqué depuis plusieurs mois sans souvenirs et sans réponses à ses questions !

-Aller Ève, suis moi, je vais te faire visiter ! Fry ! Occupe toi de Penny ! Gally ! Je te laisse Jeanne ! Ordonne Newt.

Un garçons souriant, plutôt massif et de peau noir s'approche de Penny, c'est le dénommé « Fry ». Un autre, assez baraqué, des traits plutôt ingrats et un nez proéminent s'approche de Jeanne, c'est Gally. Il ne m'inspire pas la sympathie.

En le voyant arriver, Jeanne se tourne vers moi et me montre son dégoût en faisant la grimace ce qui me fait pouffer de rire.

Nous suivons chacune nos guides et c'est ainsi que nos chemins se séparent.

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Bonjour à tous ! Voici ma toute première fan fiction sur le labyrinthe. J'espère qu'elle vous plaira ! N'hésitez pas à me donner vos avis ! D'autres chapitres arrivent très bientôt !
Merci d'avoir lu le premier 😊