L'instinct de survie

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Ma cheville est gonflée et j'ai beaucoup de mal à m'appuyer dessus. Je m'improvise un plâtre en me servant d'une liane et d'un bout de bois. Je plaque le bâton contre ma cheville endolorie et j'enroule la liane tout autour pour maintenir mon pied le plus immobile possible.

Nos deux talkie-walkie ont glissé de nos poches et sont restés de l'autre côté du mur. J'espère que Newt n'essaiera pas de nous contacter.

Thomas m'aide à me relever et nous nous mettons en quête d'un lieu tranquille et à l'abri des griffeurs pour passer la nuit sans avoir à courir. Thomas soutiens mon poids, je m'appuie sur lui pour avancer.

Nous marchons un long moment ainsi, sans croiser le moindre griffeur. Puis nous décidons de nous poser le long d'un mur :

-Repose toi, je monte la garde. M'annonce Thomas.

-D'accord mais réveille moi quand tu seras fatigué, je prendrai mon tour.

Nous nous sourions puis je sombre rapidement dans un sommeil profond. Les rêves reviennent me tourmenter :

Je suis dans le labyrinthe, je reconnais ses hauts murs pleins de lierre, mais je ne suis pas seule. Newt est avec moi, nous sommes tous les deux très jeunes. Nous rigolons, nous parlons et nous dansons. Quand nous entendons des pas s'approcher de nous, nous nous mettons à courir à toutes jambes en faisant le moins de bruit possible et nous nous cachons derrière un rideau de lierre. Je vois Minho et Jeanne passer près de nous sans nous voir ce qui nous fait pouffer de rire.

Puis subitement, je me retrouve dans un engin métallique volant avec Penny, Jeanne et nos familles. "L'avion" se pose et nous descendons dans un lieu qui m'est totalement inconnu. Nous entrons dans un grand gymnase contenant déjà de nombreuses personnes réfugiées de ces inondations qui nous obligeaient à rester sur le toit d'un immeuble.

Mon rêve chavire une nouvelle fois et je me retrouve devant une femme vêtue de blanc, sûrement une scientifique, et un homme avec un visage semblable à celui d'un rat. Je suis avec de nombreux jeunes, dont tous mes amis blocards, dans un lieu vaste. Une petite dizaine de personnes, d'adultes principalement, sont alignées, à genoux, derrière les deux scientifiques. Quatre hommes, armés chacun d'un pistolet, font irruption dans la salle et pointent leurs armes en direction des personnes à genoux. C'est là que Newt, Thomas, Minho et moi entrons en action...

Les cris de Thomas, me réveillent en sursaut.

-Ève ! Des griffeurs ! Je les entends ! Ils sont là !

Je me lève difficilement et Thomas et moi entreprenons de marcher prudemment dans les couloirs étroits du labyrinthe. Soudain, un crissement métallique se fait entendre tout près. Thomas regarde discrètement derrière un virage avant de tourner dans un nouveau couloir.

Je le suis en tâchant de faire le moins de bruit possible. Plus rien pendant quelques instants, seul le son de nos pas résonne doucement entre les murs.

Nous marchons encore un long moment quand un nouveau crissement métallique se fait entendre. Je me retourne pour voir d'où provient ce son et c'est à cet instant que nous rencontrons notre premier griffeur de la nuit.

-Cours Thomas !!! Hurlai-je.

Il s'exécute, moi sur ses talons. Je lui crie de ne pas se retourner, de ne regarder qu'en face de lui. J'entends le griffeur rouler derrière nous, il se rapproche dangereusement et je sais que je ne pourrai pas conserver cette allure indéfiniment, surtout avec ma cheville qui me fait atrocement souffrir. Mon bandage est complètement détruit et mon souffle est court. Nous devons le semer.

-Il y a du mouvement, le labyrinthe bouge Ève ! Viens, vite, on va le semer !

Je suis Thomas en tête de course, nous tournons à droite, puis à gauche :

-Ève, tu dois grimper au lierre et monter au sommet du mur, je te fais la courte échelle, vite ! M'ordonne-t-il.

Sans réfléchir, je pose mon pied valide sur les mains jointes de Thomas et commence à escalader le mur, il en fait autant.

Arrivés à mi-chemin, le griffeur nous repère et commence à son tour à grimper. Nous accélérons et bientôt, nous arrivons enfin au sommet du mur.

Thomas se remet à courir, je le suis avant que le griffeur ne nous rejoigne. D'ici, nous avons une vue d'ensemble du labyrinthe, c'est à ce moment que je vois notre issue :

-Là bas Thomas ! Deux murs se referment !

Nous courons de plus bel pour atteindre l'endroit où le labyrinthe bouge, puis nous descendons de notre piédestal. Mais le griffeur nous a suivi, il descend à son tour et continue de nous poursuivre.

Ma cheville me brûle, mon visage dégouline de sueur et mes cheveux sortis de la tresse me viennent dans la figure.

Nous arrivons en face des murs en mouvement, le griffeur sur nos talons. Nous entrons dans ce mince passage qui se réduit un peu plus chaque seconde dans l'espoir que le griffeur y restera bloqué.

Les murs se referment, encore et encore. Ma vision se trouble et c'est à cet instant que je sens mes pieds se décoller du sol.

-Thomas !!! Hurlai-je.

Le griffeur me tient, je me débat mais rien y fait. Ses appendices menaçants se rapprochent dangereusement de mon visage rouge et humide.

Ça y est ?

C'est la fin de l'aventure pour moi ?

Je n'aurai donc pas survécu une nuit dans le labyrinthe ?

Pendant un instant, je repense à Newt et aux dernières paroles qu'il m'a dites...

Je repense à la promesse que j'avais faite à Chuck et aux filles...

J'ai trouvé une sortie mais je ne vivrai sûrement pas assez longtemps pour en informer mes amis.

Je tourne le regard vers Thomas, il a saisi son arc et pointe le griffeur avec une de ses flèches. Il tire et touche mon assaillant. Ce dernier relâche légèrement sa prise sur moi et je m'aperçois qu'il ne me tient plus que par la ceinture.

C'est ma chance !

Je saisis alors mon poignard, les appendices mécaniques du griffeur sont maintenant à quelques centimètres de mon visage. Mon coeur bat la chamade, et, d'un coup sec, je tranche la ceinture par laquelle le griffeur me maintenait en lévitation.

Je tombe brutalement au sol mais me relève et cours à nouveau pour échapper à ces murs destructeurs. Thomas me tend la main, je la saisis et nous courons, nous courons, sans plus jamais regarder derrière nous.

Les murs sont à deux doigts de se refermer quand nous parvenons enfin à nous en extirper. Le griffeur, lui, n'a pas cette chance. Il se fait brutalement broyer par le labyrinthe.

Ce trajet nous a mené juste en face des portes du labyrinthe et le soleil commence à pointer le bout de son nez. Ici, nous sommes entourés de quatre murs très hauts. Si le labyrinthe bouge, ce qui sera sûrement le cas, nous l'entendrons et changerons d'endroit.

En attendant, nous sommes en sécurité, à l'abris de toute attaque de griffeurs.

Nous sommes sauvés, nous avons survécu !

Nous avons passé une nuit dans le labyrinthe !

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Première nuit dans le labyrinthe ! J'espère que vous aimez ce chapitre ! N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire, c'est toujours agréable à lire ! Merci 😉😘

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