Le Labyrinthe

Les cartes

Ce soir là, je ne parviens pas à m'endormir, trop d'informations se bousculent dans ma tête, je pense au bannissement de Ben, à la transformation d'Alby, à notre évasion et à Thomas, seul, dans la fosse.

Je me lève de mon hamac et décide de le rejoindre pour lui tenir compagnie. J'avance munie d'une lanterne, tout est silencieux autour de moi. J'arrive près de la fosse. Thomas m'aperçoit, visiblement, il ne dort pas non plus.

-Ève ! Quelle belle surprise !

-Je sais à quel point on s'ennuie, seul, là dedans. Je me suis dit que j'allais te faire un petit coucou.

-Et tu as bien fait ! Au fait, comment tu te sens ? J'ai entendu parler de toute cette histoire de bannissement avec Ben. Les ragots vont vite au bloc !

-Je vois ça... Mais sinon, ça va...

-Ce n'est pas de ta faute Ève...

-Ben dit que j'ai construit le labyrinthe... Je ne comprends pas... Pourquoi est-ce que j'aurai fait une chose pareille ? Demandai-je.

-Je n'en sais rien... Mais n'y pense pas d'accord ! On ne sait rien de ce qui s'est passé avant notre arrivée ici, rien du tout.

Je décide qu'il est temps de confier mes nombreux rêves à Thomas. Nous parlons une bonne partie de la nuit en essayant de remettre chaque élément à sa place et de comprendre chacun de mes faits et gestes mais des pièces sont manquantes...

Le lendemain, je passe la journée en cuisine avec les filles et Fry en essayant de penser le moins possible au sort de Ben.

Newt dirige au mieux le bloc en l'absence d'Alby et je dois dire qu'il se débrouille plutôt bien. Il a demandé aux cartographes de consulter tous les plans du labyrinthe archivés depuis deux ans. Il veut être sûr que nous n'ayons loupé aucun détail.

Il a aussi demandé à ce que de nombreuses armes soient fabriquées pour faciliter notre évasion.

Il programme tout, il veut pouvoir partir dès qu'Alby sera rétabli. Au bout de deux années d'enfermement, je peux comprendre qu'il veuille s'en aller au plus vite maintenant que nous avons trouvé une potentielle sortie.

-Les provisions se vident de jours en jours... M'explique Penny. Il faut réduire nos quantités si nous voulons pouvoir tenir jusqu'à notre départ.

Je repense à mon goûté de la veille peut être un peu trop copieux...

Soudain, Minho fait irruption dans la cuisine :

-Vous n'auriez pas vu Gally ? Il est introuvable depuis la réunion d'hier soir.

Penny et moi faisons non de la tête mais, au fond de nous, cette disparition est plutôt perçue comme une bonne nouvelle.

La journée passe, les minutes s'écoulent. Il est maintenant dix-huit heure. Soudain, j'aperçois un garçon métisse, à qui je n'avais jamais parlé avant, courir à toutes jambes dans ma direction.

-Ève... Commence-t-il essoufflé. Viens vite dans la salle des cartes !

Prise au dépourvu, je décide de le suivre. Une fois arrivés, le jeune homme me montre une bonne cinquantaine de cartes étalées sur la table centrale.

-On les a scrutées dans les moindres détails, on les a observées à la loupe, on a également décalqué une carte correspondant à chaque section et on a fini par les superposer.

Il me montre un tas de cartes :

-Nous avons fait des paquets de huit cartes, elles sont empilées par ordre d'ouverture de chacune des sections du labyrinthe. Au fond du tas, la sept, puis la une, la cinq, la deux et ainsi de suite...

Ne voyant pas où il veut en venir, je m'impatiente :

-Et donc ?

-Et donc trois mots se sont formés en transparence.

Je regarde avec plus d'attention le paquet de cartes posé devant moi. Les traits, représentant les murs du labyrinthe, forment effectivement trois mots.

Je ne peux pas le croire ! Je fais l'expérience avec des cartes décalquées d'autres jours, je les empile (l'ordre importe peu puisque nous voyons tout en transparence) et, lorsque je pose la dernière feuille de papier calque, je reste sous le choc.

Je n'en crois pas mes yeux, le labyrinthe porte un code, un code à trois mots que je connais bien :

WICKED est bon.

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Deuxième chapitre de la soirée, plutôt court mais j'espère qu'il vous plaît quand même. 😉😘