Le Labyrinthe

Minuit

Je ne suis pas souvent allée dans la section trois mais je sais à peu près où elle se situe. Newt et moi trottinons en silence dans les couloirs, à la recherche de nos amis.

Cette soirée m'a épuisée, mes muscles me tiraillent et mon corps me demande de m'arrêter. Je tourne la tête en direction de Newt, ses cheveux blonds volent au rythme de ses pas. J'ai eu si peur de le perdre cette nuit.

-Chut... J'ai entendu un bruit ! Dis-je.

Nous stoppons notre course et marchons discrètement. Je passe ma tête dans le couloir droit de l'intersection et y aperçois un griffeur. Je fais signe à Newt de ne pas bouger. Nous nous collons contre la paroie.

Le monstre continue de rouler pour rejoindre le couloir gauche de l'intersection. Je l'entends se rapprocher. Pourvue qu'il ne tourne pas dans notre allée...

Je regarde ma montre, minuit approche. Si nous subissons une nouvelle attaque maintenant, nous n'aurons jamais rejoint les autres à temps.

Le griffeur roule tout près de nous, je place ma main devant ma bouche pour étouffer le bruit que provoque ma respiration saccadée. Par chance, la créature continue son chemin tout droit et passe ainsi dans l'allée de gauche.

Newt et moi reprenons tranquillement notre route. Nous sommes presque arrivés, au loin, nous pouvons apercevoir nos amis. Ils ont traversé les murs ouverts de la sections trois et se sont postés sur le pont de pierre.

Nous sommes encore à plusieurs mètres d'eux, si bien qu'ils ne nous ont même pas remarqués. Soudain, les murs ouverts sur notre issue se mettent en mouvement. Minho et Thomas se tournent face à nous, ils ont l'air inquiets.

-Il faut sérieusement accélérer ! Dis-je à l'adresse de Newt.

C'est ce que nous faisons. Nous passons d'une vitesse de trot à une allure de sprint.

Les deux murs de pierres se rapprochent dangereusement l'un de l'autre. J'ai déjà vécu cette scène mais cette fois-ci, je n'aurai peut-être pas autant de chance...

Les blocards nous ont tous aperçus à présent. Ils nous hurlent des paroles encourageantes. Je peux distinguer certaines d'entre elles :

-Allez ! Un dernier effort !

-On croit en vous !

-Dernière ligne droite ! Donnez tout !

Je bois leurs paroles et accélère encore davantage, je suis maintenant à une vitesse que je n'aurai jamais pensée atteindre. Newt faiblit mais nous ne pouvons pas nous arrêter, pas maintenant.

Je saisis sa main et l'entraîne dans mon élan. Je sais qu'il souffre et je m'en veux de l'obliger à maintenir cette allure, mais c'est notre seule chance.

-Plus que quelques mètres !

-Allez !!!!

-Vite, Ébé, vite !!!

Je n'arrive plus à respirer et ma vision devient trouble. Mes jambes, elles, sont entraînées par une force que je n'ai même plus. Elles sont comme détachées du reste de mon corps.

Newt gémit de douleur et je me mets à tousser tellement fort que j'ai l'impression de perdre mes poumons.

-Aller mon Newtie... Soufflai-je.

Je ne sais pas comment j'ai trouvé la force de prononcer ces mots mais Newt accélère encore. Les murs sont à deux doigts de se toucher quand nous nous engageons dans le minuscule espace encore visible. Les paroies me compressent la poitrine et m'empêchent de respirer.

Je cours encore en me demandant chaque instant si je vais réussir à traverser ces murs destructeurs.

Enfin, je peux sentir l'air frais imbiber mes narines. Mes jambes stoppent leur effort et me lâchent complètement. Je m'écroule à même le sol.

Je me redresse à genoux et aperçois Newt, assis par terre juste derrière moi. En face de nous, nos amis blocards nous acclament. Jeanne et Penny me tendent leurs mains et m'aident ainsi à me relever. Thomas et Minho en font autant avec Newt.

Ensemble, nous traversons le long pont de pierre et arrivons en face du trou des griffeurs. C'est une sorte de tube creusé dans la pierre, et qui a l'air de s'étendre sur une distance plutôt longue. Thomas s'élance à quatre pattes à l'intérieur du tunelle, suivit pas Minho. Newt et moi fermons la marche.

Notre traversée dure un long moment, nous sommes plongés dans le noir le plus complet. Soudain, j'entends Thomas crier longuement, sa plainte s'estompe comme s'il s'éloignait de nous.

Minho avance d'un pas et se met lui aussi à crier :

-Attention à la descente !! S'exclame-t-il avant que sa voix ne se perde.

Cette alerte nous fait pouffer de rire. Les uns après les autres, les blocards s'engouffrent dans une sorte de toboggan.

-On se retrouve en bas ! Me lance Newt avant de s'engager à son tour.

Je suis la dernière. À tâtons, je repère l'ouverture du toboggan. Je positionne mes jambes le long de la paroie et m'élance dans la descente.

J'arrive au bout et retrouve mes amis. Nous sommes dans une grande salle dont la seule lumière provient d'un minuscule néon au plafond. Cet endroit est meublé de gros cercueils blancs et horizontaux éparpillés en plusieurs endroits. 

-Où sommes-nous ? Demande Penny

-Aucune idée... Répond Thomas.

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Ça y est ! Nos blocards sont sortis du labyrinthe par le trou des griffeurs, mais l'aventure n'est pas encore fini...