Ava Paige

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J'entends des sanglots provenant de derrière un cadavre de griffeur. Je cours pour rejoindre la source de ce bruit. C'est là que j'aperçois Penny, penchée sur le corps sanglant et inerte de Jeanne.

Elle est à moitié écrasée par la carcasse du griffeur. Ses paupières closes cachent ses magnifiques billes bleues, et ses cheveux blonds vénitiens sont poisseux de sang.

-Non non non non... Jeanne ! Jeanne !! Hurlai-je.

Je pousse de toutes mes forces le cadavre du monstre. Mes amis me viennent en aide et, à nous tous, nous parvenons à extirper le corps de Jeanne. Penny pleure de plus bel en apercevant les vêtements ensanglantés de notre amie.

-Jeanne ! Je t'en prie !! Réveille toi !! Tu ne peux pas nous laisser Jeanne !

Des gouttes coulent toutes seules de mes yeux pendant que je secoue doucement le corps de ma meilleure amie.

-C'est impossible... Chuchotai-je en me penchant sur sa poitrine.

Je ne peux pas retenir mes larmes, je pleure, je crie de toutes mes forces, je hurle de rage, de douleur, de haine, sous les regards tristes de mes amis. Mes yeux déversent de véritables torrents de larmes.

-Pourquoi !?! Pourquoi !?!

Les garçons tentent de me calmer mais je les repousse violemment.

-Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi avec Jeanne ! Je reste avec elle !!! Hurlai-je.

Newt saisit mon poignet et me tire vers lui.

-Non lâche moi !!! Je t'ai dit de me laisser !!! Criai-je plus fort que jamais.

Je retire brusquement mon bras de son emprise, et retourne au près du corps de mon amie. Je pleure à chaudes larmes dans le cou de Jeanne.

J'ai envie d'arrêter, de tout arrêter. De rester indéfiniment à ses côtés jusqu'à mourir de faim, de soif, de tristesse. Elle était ma meilleure amie avec Penny ! Ma sœur de cœur ! Je n'ai pas su la protéger, je mérite de mourir ! Pourquoi aurai-je plus qu'elle le droit de vivre !? Elle qui était si joyeuse, si amusante...

Mes cris mêlés aux sanglots continus de Penny résonnent dans toute la pièce. Je m'allonge sur le corps immobile de Jeanne, quand soudain, je sens sa peau frémir sous la mienne. Peu à peu, son épiderme semble se réchauffer et bientôt, en y prêtant attention, je peux sentir de légers chocs réguliers dans sa poitrine. Je lève doucement la tête, les paupières de Jeanne frémissent à leur tour et finissent par s'ouvrir.

-J'ai super mal au ventre. S'exclame-t-elle.

Je n'en reviens pas... Je la sers plus fort que jamais dans mes bras tout en continuant de pleurer. Penny rejoint notre étreinte, nous nous câlinons toutes les trois un long moment, et bientôt, les quelques blocards encore vivants se joignent à nous.

Nous soignons rapidement les blessures de Jeanne qui ne sont pas si profondes, en revanche, j'ai bien peur qu'elle n'ait des os cassés. Nous l'aidons à se relever et Minho la porte dans ses bras pour lui éviter de marcher.

La porte est déverrouillée, nous passons un par un et nous retrouvons dans un grand couloir éclairé par une lumière blanche. Nous avançons tous ensembles, plus soudés que jamais après tout ce que nous avons traversé.

Nous arrivons dans une salle de contrôle jonchée de cadavres. Une odeur de mort règne ici, c'est insupportable. Soudain, un écran s'allume sur l'image d'un médecin, la scientifique de mes rêves, cette dame toujours vêtue de blanc...

La femme commence à parler, nous l'écoutons tous attentivement :

-Bonjour à tous, je suis la chancelière Ava Paige. Si vous voyez ce message, c'est que vous avez brillamment réussi l'épreuve du labyrinthe. Félicitation. Laissez-moi vous expliquer pourquoi vous avez dû passer ce test. Vous êtes spéciaux. Des éruptions solaires ont détruit la planète il y a plusieurs années. Suite à cette catastrophe, un virus s'est répandu et a décimé plus des trois quarts de la population mondiale. Nous lui avons donné le nom de Braise.

C'était donc ça... Ce fameux mal qui rongeait la planète...

-Pour lutter contre la maladie, plusieurs gouvernements se sont alliés afin de créer notre association, WICKED.

Oui bien sûr... WICKED est bon après tout...

-Le virus Braise se niche directement dans le cerveau de ses victimes et le détruit à petit feu, rendant ainsi le malade inhumain et très dangereux. Les patients atteints de la Braise sont appelés Fondus.

L'image de mes parents me revient en tête... Des fondus...

-Mais vous êtes notre espoir, vous êtes immunisés contre ce mal ! C'est pourquoi nous avons besoin de vous tester ! Pour trouver un vaccin et sauver l'humanité ! D'autres épreuves devaient avoir lieu, mais je crains de ne pas vivre assez longtemps pour que cela soit possible. En effet, nos méthodes de travail nous ont attiré de nombreux ennemis...

Sans blague...

-Ma fin est proche, mais pas la vôtre ! Vous pouvez encore changer les choses ! Bonne chance.

Ce discours a été filmé dans cette même salle de contrôle. Sur la vidéo, nous pouvons voir des soldats débarquer dans les lieux et fusiller du personnel de WICKED. Durant les dernières secondes de l'enregistrement, Ava Paige pointe le canon d'un pistolet contre sa tempe, et appuie sur la détente.

Plus de chancelière, plus de WICKED et donc, plus d'épreuve ! Cette pensée me rend subitement euphorique mais les soldats entrant dans le poste de contrôle me tirent de mon imagination. Ils nous saisissent par les bras et nous escortent jusqu'à un hélicoptère.

Je m'assieds et, pour la première fois depuis longtemps, je me sens en sécurité. Je regarde par la fenêtre et aperçois le labyrinthe dans son intégralité... Il est vraiment immense...

Newt prend place à ma droite, Minho est avec Jeanne à ma gauche, Thomas et Penny sont cotés à côtés en face de moi, et Fry et Winston sont assis à la droite de Thomas.

Ce dernier tient un petit objet dans sa main, je reconnais la figurine en bois de Chuck. Une larme roule doucement le long de la joue de Thomas mais Penny l'essuie de ses petits doigts. Newt pose une de ses mains sur ma cuisse et j'appuie ma tête contre son épaule.

-Nous sommes en sécurité maintenant. Me susurre-t-il à l'oreille.

-Oui... Ensemble. Répondis-je.

Newt lève délicatement mon menton, et dépose ses lèvres sur les miennes. Je lui rends son baiser, et nous nous écartons doucement. Je ferme les yeux, et m'endors paisiblement contre l'épaule de mon beau blond au visage d'ange...

Le Labyrinthe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant