La ruse

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Jeanne retire sa main de ma bouche et place son indexe devant ses lèvres pour me dire de garder le silence. Penny est à côté d'elle, elle tremble dans les bras de Chuck.

-J'ai eu tellement peur les filles si vous saviez. Dis-je tout bas pour ne pas nous faire repérer.

Les bruits de lutte se sont calmés au loin. Les blocards ont sûrement réussi à défendre Zart. Tout est redevenu silencieux, aucun bruit ne vient troubler ce vide à l'exception des petits cliquetis métalliques qui se rapprochent un peu plus chaque instant.

Il est toujours là, et il nous cherche, il ne partira pas tant qu'il n'aura pas fait une victime.

Penny, Jeanne, Chuck et moi nous tenons tous la main. Enfin, je dirai plutôt que nous nous écrasons les doigts mais c'est une question de point de vu...

Le griffeur roule dans le champs de maïs. Nous sommes tous les quatre livrés à nous même. Tout à l'heure encore, je courais à toute allure mais là, je suis comme pétrifiée, tétanisée par la peur.

C'est alors qu'une idée me vient. Je saisis un gros cailloux par terre et le jette le plus loin possible de nous pour attirer l'attention de la bête à un autre endroit que celui où nous sommes. Je recommence plusieurs fois et dans différentes directions pour déboussoler le griffeur.

Je l'entends s'éloigner peu à peu.

-Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Chuchote Chuck.

-Il faut qu'on bouge ! Il ne partira pas d'ici tant qu'il ne nous aura pas trouvés dans ce champs... C'est à nous d'en sortir... Dis-je.

-Il faut qu'on se sépare ! Propose Jeanne. Si on reste tous ensembles on va faire trop de bruit...

-Oui tu as raison, on part chacun notre tour d'accord ? Demandai-je.
Vas y Chucki, vas te mettre à l'abris.

Le jeune blocard s'élance le plus silencieusement possible entre les épis de maïs, il progresse lentement à quatre pattes, pendant ce temps, je continue de jeter des pierres à gauche à droite pour distraire le griffeur.

Puis, Jeanne s'élance à son tour. Nous continuons notre petit manège, il ne reste plus que Penny et moi.

-Ève ne me laisse pas seule ! Je t'en prie ! On y va ensemble ! S'il te plaît !? Pleure Penny.

-Écoute moi...

Elle tremble et pleure de plus bel.

-Écoute moi Penny !!

Elle se tait et me fixe.

-Si tu veux t'en sortir, tu dois y aller seule d'accord ? Je te couvre, je vais continuer à jeter des pierres à l'opposé de là où tu seras mais tu dois être là plus discrète possible, c'est bien claire ?

Elle hoche la tête, j'essuie ses larmes et elle s'élance timidement dans le champs. J'attends qu'elle s'éloigne pour avancer à mon tour.

Dorénavant, il n'y a plus personne pour induire le griffeur en erreur. Je progresse lentement entre les épis, très lentement, le but n'est pas d'être rapide, il est d'être discrète.

Aucun bruit, le silence complet. Je m'arrête. Je pose une main devant ma bouche pour étouffer mes respirations rapides et je ne bouge plus d'un poil.

J'entends le griffeur se rapprocher, je saisis une nouvelle pierre et la lance loin, très loin de moi. Le griffeur roule dans la direction du caillou, je profite du brouhaha de son déplacement pour avancer le plus vite possible à quatre pattes.

À nouveau le silence. Je me redresse en position accroupie et me risque à regarder au dessus des épis de maïs pour voir où se trouve le griffeur. Je l'aperçois, il est tout près, à peut être cinq mètres sur ma droite.

Ma position n'étant pas très stable, je fais un pas à droite pour me rééquilibrer et...

crac !

Je viens de marcher sur une branche. Le griffeur se tourne vers moi, il commence à rouler dans ma direction. Il ne m'a pas vu, simplement entendu. Ma vitesse à quatre pattes est très lente mais si je me lève pour courir, il va me voir et me prendre en chasse ! Je ne sais pas quoi faire...

Je ne dois pas me faire voir, surtout pas, s'il m'aperçoit en train de sortir du champs il va se lancer à ma poursuite dans tout le bloc et cela va entraîner d'autres problèmes avec d'autres blocards. Je ne peux pas prendre ce risque.

Je continue donc d'avancer peu à peu, à quatre pattes, comme un enfant. Le griffeur a rejoint l'endroit où j'avais fait craquer la branche. J'ai eu le temps de m'avancer un peu pour ne pas qu'il me voit mais il est tout près.

Si je bouge, je suis morte.

Je n'ai pas de pierre à proximité, ma ruse ne peut plus continuer. J'attends, sans bouger, pendant peut être cinq minutes.

Soudain, le griffeur s'éloigne, il a dû voir le maïs détruit lors de mon passage et il retourne sur mes pas en pensant me retrouver. Je profite de sa bêtise pour avancer encore, lentement mais sûrement... Cette allure commence sérieusement à m'énerver alors j'accélère, quitte à faire un peu plus de bruit. Le griffeur est loin de toutes façons.

J'arrive dans une allée entre deux plantations de maïs. Le monstre est tout au fond du champs et les épis sont assez hauts, c'est ma chance ! Je me relève et commence à courir, légèrement courbée en avant pour ne pas être aperçue.

J'avance comme ça jusqu'au bout de l'allée et sors enfin de ce champs maudit. Je continue à me déplacer discrètement jusqu'à ce que je sois vraiment hors de vue du griffeur, puis, une fois fait, je me mets à courir vers la salle des cartes ou j'ai laissé mes amis.

Évidemment, ils n'y sont plus, alors je rejoins la cabane principale. Vide aussi. Je cours de plus bel, cette fois ci, en direction de la ferme. J'ouvre doucement la vieille porte pour ne pas qu'elle grince et c'est là que je retrouve mes amis. Alby sur son brancard, Newt à ses côtés, Thomas et Minho, Jeanne et Penny, le petit Chuckinounet et bien d'autres tocards encore...

Je suis enfin rassurée, je raconte brièvement notre petit périple aux blocards. Le griffeur n'est toujours pas parti, il ne veut pas nous laisser tranquille. Il se rapproche dangereusement de la ferme.

Un nouveau silence... long... très long...

Quelques tintements métalliques...

Un choc...

Une vitre qui se brise...

Un bras mécanique...

Et pour finir, un cri de douleur clôture cette soirée agitée...

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Alors, qui est a l'origine de ce cri ? Que s'est-il passé selon vous ? J'espère que ce nouveau chapitre vous plait ! Rendez-vous demain pour la suite. 😉😘

Le Labyrinthe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant