Onzième Eclat

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Jimin ouvrit les yeux. Il était dans un lit et il faisait nuit noire.

Le silence glacé était ponctué des bruits des machines, des bips réguliers, froids, impersonnels, tristes.

Il avait froid, horriblement froid. Il sentait ses épaules se soulever au rythme de silencieux sanglots tandis qu'il tentait de comprendre comment il avait atterri dans ce lit.

Il se releva brusquement, faisant s'affoler différents boitiers, ses yeux cherchant désespérément Yoongi.

Le garçon qu'il avait poursuivi avait pour le moment disparu de son esprit, il avait besoin des bras de l'être qu'il aimait maintenant.

Il y avait des gens qui avaient la chance - ou la malchance - d'avoir un premier amour vraiment passionnel, d'aimer comme des fous. Et Yoongi et Jimin s'étaient aimés à la passion, ils avaient vécu une idylle et ils s'étaient attachés l'un à l'autre si fort que leurs vies s'étaient étroitement mêlées, qu'ils s'étaient enfermés l'un l'autre dans un train de vie. Un train de vie toxique, oui, mais un train de vie auquel ils s'étaient habitués. C'est la raison pour laquelle ils continuaient à être ensemble, parce qu'ils s'étaient enlisés, persuadés qu'ils avaient besoin de l'un et de l'autre pour vivre.

Deux infirmières accoururent et tentèrent de le recoucher, en vain. Ses cris aigus, presque féminins vrillaient leurs tympans et ses doigts semblaient s'être transformés en griffes. Il se débattait comme un diable, parce qu'elles n'étaient pas celui qu'il désirait à cet instant.

Il hurlait Yoongi, il voulait Yoongi. Il était persuadé d'avoir besoin de lui pour respirer et sentait déjà sa respiration se bloquer alors que les premiers signes d'une intense crise de panique s'annonçaient déjà.

Soudain, une des infirmières se mit à parler : il stoppa tout mouvement. Inconsciemment, il se doutait, oui, il savait déjà. Peut-être parce que lui et Yoongi étaient si proches, peut-être parce qu'il était celui qui le connaissait le mieux. Mais il se doutait, il redoutait.

- Monsieur Min... c'est fini. Ce matin, vers dix heures et demies, votre conjoint s'est donné la mort, et...

Les mots traversèrent son âme un millier de fois, plaies brûlantes et lancinantes dans son coeur meurtri, se gravant sur chaque millimètre de peau. Son être entier semblait comprendre péniblement la perte, le vide qui s'emparait de lui.

Les mots se gravaient au fer rouge sur sa peau, sur sa peau bleuie, résonnaient, s'amplifiaient et il n'entendit même plus la suite.

"S'est donné la mort"

Ces mots là, qu'il aurait voulu ne jamais avoir à entendre, ces mots-là qui étaient tout ce qu'il entendait, ces mots-là qu'une voix intérieur lui hurlait en boucle, ces mots-là brisèrent son coeur.

Un hurlement inhumain sortit d'entre ses lèvres tel un murmure, s'amplifiant toujours plus, il hurlait à s'en damner. Une douleur plus forte que tout étreignait son être et semblait curieusement venir de son coeur, comme une pique rouillée qui s'y enfonçait en le transperçant. Une de ses mains agrippa sa poitrine et il se mit à pleurer. Les larmes roulaient sur ses joues, comme un rideau qui l'éloignait de la réalité, et les deux femmes présentes dans la salle se sentirent terriblement mal. Il respirait la douleur, il vivait la douleur. Il vivait le deuil. Et voir son visage angélique déformé par les pleurs et son corps délicieux tordu de douleur était une torture pour elles. Une des infirmières tenta de l'aider et reçu un coup d'une force phénoménale de la part du patient. Elle se plia en deux de douleur et la seconde infirmière la tira hors de la chambre.

Ses cris bestiaux se firent plus forts encore, réveillant la moitié de l'hôpital.

Ce n'était pas possible. Pas Yoongi. Il ne voulait pas vivre sans Yoongi. C'était probablement idiot et ça n'allait pas l'aider à avancer, mais il refusait catégoriquement d'un avenir sans Yoongi.

Sa souffrance suintait par ses gestes, ses mouvements, ses respirations, son être entier.

Soudain un patient de l'hôpital entra dans la chambre et prit Jimin dans ses bras, sans vraiment qu'il ne sache pourquoi et sans vraiment qu'il n'y ait d'explication plausible et rationnelle à ce moment si particulier.

Ce qui fut encore plus surprenant est que Jimin arrêta de crier, enfouissant la tête dans son cou. Curieusement, enfermé dans l'étreinte de cet inconnu aux bras maigres et à l'odeur d'hôpital, il se sentit bien. Peu à peu, la respiration du doux blond se calma, il se rythma à celle du châtain et l'autre essuya tendrement ses joues.

Et ils s'enlacèrent comme si leur vie en dépendait, curieux mélange entre un être entouré de mort et un être bien plus vivant malgré ses côtes saillantes et sa pâleur extrême.



























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Chapitre plutôt court .. ME TUEZ PAS OwO



Mais je savais pas quoi rajouter et je voulais absolument finir la dessus ..



Je suis impardonnable , je sais ;-;

Fake LovesWhere stories live. Discover now