Chapitre 35 - « Une manière très cynique de voir les choses. »

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J'étais assise près de la fenêtre avec un livre sur les genoux, mais je n'y portais pas grande attention. Ma mère n'était pas encore rentrée du travail, ce qui fait que j'étais seule depuis quelques heures, après que Rachel soit partie. Il ne faisait pas beau depuis la veille alors je n'étais pas sorti depuis. Il pleuvait de manière ininterrompue. Je regardais des flaques se former sur le sol, reflétant le ciel sombre, mais se troublant à chaque gouttes qui tombaient du ciel.

La pluie m'avait toujours calmée, depuis que j'étais petite et c'était toujours le cas aujourd'hui. Mes muscles se détendaient, tout comme mon esprit, et mon train de pensées ralentissaient. Ces jour-là étaient mes préférés.

Le bon vieux temps, au sens propre comme figuré.

Les étés orageux étaient toujours mes favoris. Pour des raisons inconnues, les coups de tonnerre et les bruits des gouttes d'eau tombant contre les vitres me faisaient somnoler. Comme pourrait le faire de la musique classique, un lit chaleureux ou une couverture toute douce.

D'un autre côté, je pourrais aller courir sous la pluie, sentir l'odeur caractéristique d'un orage, ressentir les gouttes d'eau qui me tombent sur la tête et qui coulent le long de mon visage, de mon dos ou de mes bras. Je pourrais fermer les yeux pour laisser mes autres sens se décupler et apprécier la magie d'un orage. J'étais toujours impressionnée par le fait que la pluie pouvait être silencieuse et douce, mais aussi bruyante et dangereuse.

La pluie était incontrôlable.

Et être incontrôlable était ce qui me fascinait le plus. Ça me rappelait quelqu'un. Un certain Percy qui s'avérait être mon meilleur ami, tout comme mon petit-ami. Mais, même ces labels ne suffisaient pas pour décrire ce qu'il était réellement pour moi. Il était irremplaçable.

Même après tout ce temps passé avec lui, j'étais toujours émerveillée par le fait que je pouvais l'embrasser, lui tenir la main ou lui faire un câlin quand j'en avais envie. Je l'aidais à cuisiner alors que tout le monde savait que j'en étais incapable. C'était simple. C'était génial. J'avais toujours pensé qu'avoir une relation serait quelque chose de complexe et qu'il faudrait du temps pour s'y habituer, mais avec Percy ça avait tellement simple et naturel. C'était comme si je n'avais pas besoin d'essayer d'être avec lui.

Avant, j'étais vraiment persuadée que l'amour n'était qu'un concept empoisonné. On nous faisait croire que c'était incroyable et magnifique qui pouvait vous faire sentir tellement bien que s'en était presque magique, mais ce n'était pas le cas. Je pensais que, même si c'était ce qu'on pouvait ressentir pendant un certain temps, tout allait finir par disparaître et nous détruire complètement. Une manière très cynique de voir les choses. Mais je ne voulais pas risquer de finir le cœur brisé. J'avais toujours eu un très bon exemple avec mes parents, mon père avait été détruit après que ma mère soit partie, et ça pendant plusieurs années. Je ne voulais pas que ça m'arrive, pas encore.

Mais j'avais tord et je n'ai jamais tord.

Percy était rentré dans ma vie comme un vrai bulldozer. Ce qui avait commencé comme une simple amitié, un simple échange de services, s'était transformé en quelque chose que je n'aurais jamais pu prédire. Quelque chose de réel et de bon pour la première fois dans ma vie.

Il m'avait montrée ce que c'était de se sentir estimée et aimée. Il m'avait traitée de la façon dont j'avais toujours pensé que je méritais. Et certaines parties de moi se sentaient tristes en se remémorant les temps où je ne le connaissais pas, quand j'étais naïve de croire en une amélioration de ma vie familiale et égarée en amour.

En un an, j'ai enfin compris la véritable étendue de la valeur avec laquelle j'étais née, celle qui avait toujours été avec moi. Je savais que pendant cette portion de ma vie, il y avait des moments où j'avais été mal orientée, entraînée à croire à quelque chose de différent. Mais comme une personne qui a appris à s'aimer soi-même et appris à laisser quelqu'un d'autre l'aimer, je savais que c'est ce que je méritais. Et c'était bien plus que ce que j'avais eu en dix-sept ans.

Le Renouveau - Tome 1 (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant