22 - Et le monde s'effondra

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          Owen et William se trouvaient tout les deux dans un entrepôt plutôt mal éclairé. Ils étaient attachés solidement sur des chaises en fer, et Owen avait beau tirer sur les liens, il ne parvenait qu'à se faire mal aux poignets. William, de son côté, n'osait pas remuer le moindre membre. Il était bâillonné, il semblait terrifié et son regard ne cessait d'aller et venir aux différents endroits de la pièce. Owen remarqua qu'il tremblait de peur.

« William, ça va aller, je suis là, murmura-t-il, se voulant rassurant.

          William se contenta de le regarder, apeuré.

— Il faut juste que je me détache et on y va, on rentre à la maison, ajouta-t-il.

          William eu un faible sourire.

          Puis l'endroit dans lequel ils se trouvaient s'éclaira au fur et à mesure, révélant des rangs disciplinés de personnes toutes vêtues de longues capes noires à capuche, leurs visage dissimulés par... Des masques d'hiboux. Owen soupira.

          Un membre du Parlement d'avança, et il devina rapidement de qui il s'agissait lorsqu'il vit ses yeux vairons sous son masque.

— Inspecteur Holman, murmura-t-il, c'est un honneur de vous recevoir parmi nous cette nuit.

— Relâchez-moi bande de lâches, grogna Owen.

— Allons, allons, rigola l'homme aux yeux vairons, nous savons tous quels sont vos capacités au corps-à-corps, mon foie et mes côtes s'en souviennent encore...

— Alors, relâchez-le, lui, déclara Owen en désignant d'un coup de tête William.

— Pourquoi faire une chose pareille ? Vous voyez, dans notre famille, nous prenons soin de nos membres.

— Vous avez tué un membre de votre famille de vos propres mains.

— Avouons-le, elle était relativement bavarde. Cependant, rien n'empêche cette... Regrettable perte. Et comme nous aimons rendre hommage à notre famille, sachez que malgré tout ce qui se fait ; une vie ne vaut pas plus qu'une autre.

          Le cœur d'Owen se mit à battre soudainement vite et il eut un très, très mauvais pressentiment. L'homme aux yeux vairons désigna d'un coup de tête William.

— On dirait que vous tenez à ce... Jeune homme. Nous sommes tous attristés de la mort d'une des notre. Savez-vous quel sentiment nous éprouvons en ce moment-même ?

— Non... Pas ça, s'il vous plait... murmura Owen, soudainement prit de panique.

          L'homme aux yeux vairons afficha un air satisfait. Puis il sortit un fusil de chasse de sous sa cape et il visa William.

— NON ! hurla Owen.

          Son hurlement fut recouvert par le bruit assourdissant du canon, et il vit un trou béant se former au milieu du ventre de William. Quelques secondes s'écoulèrent dans le plus grand des silences, en même temps que des membres du Parlement libéraient Owen. Il aurait du les frapper, mais il n'en avait pas la force. Il se laissa tomber à terre et il rejoint le corps de William, inerte au sol.

— Ne vous en prenez plus jamais à notre famille, et que cela vous serve de leçon, murmura l'homme aux yeux vairons avant de disparaitre dans l'ombre. »

          Owen prit le corps de William dans ses bras. Il enleva le bâillon qui recouvrait sa bouche. Il était encore chaud mais ses yeux étaient grands ouverts, fixant un point dans le vide. Son visage, dénudé de toute expression, était couvert de sang qu'il avait recraché par la bouche. Son ventre était grand ouvert et Owen avait une large vue sur ses entrailles et le sang qui s'en échappait, inexorablement. Il commençait même à voir la blancheur des os de sa colonne vertébrale, ainsi que la couleur du sol... 

Le Parlement des Hiboux, T1 [MxM]Where stories live. Discover now