Épilogue

1.3K 118 11
                                    

          Owen attendait dans la brume de la nuit. Il était très tôt le matin et il regrettait déjà d'être venu. Il n'avait prévenu que Juliet qu'il se jetait dans la gueule du loup. Il était resté avec William le plus longtemps possible. Ils avaient tout les deux éteins leurs téléphones pour profiter de leur journée. Mais maintenant qu'il était là, seul dans le froid dans le port, à attendre le moindre signe de vie, il persistait à penser qu'il pouvait encore faire marche arrière.

          Il alluma une cigarette afin de se réchauffer un peu. Il remarqua que ses mains s'étaient remises à trembler. Il les secoua vivement pour essayer d'empêcher ça, puis il se décida à penser que c'était du au froid, et pas au stress. Il termina sa cigarette un peu trop rapidement à son goût. Il écrasa le mégot sous sa chaussure.

« Owen Holman ? demanda une voix derrière lui.

          Owen se retourna, pour faire face à un homme masqué.

— Le Grand Duc vous attend, suivez-moi.

          Owen ne répondit rien et il se contenta d'obéir. Ils rentrèrent dans le bateau qui ressemblait à un navire fantôme dans la nuit. Le plancher grinça sous leur poids. Ils marchèrent quelque minutes pour que l'homme l'amène devant la porte de la pièce qu'ils avaient fouillé à Halloween. L'homme frappa à la porte, puis un vague son lui indiqua qu'il pouvait entrer. Owen s'engagea dans la pièce, et l'homme referma la porte derrière lui, le laissant seul dans la pièce face au Grand Duc, assit dans une chaise de l'autre côté d'un bureau.

— Bonsoir, Owen, dit-il en l'invitant à s'assoir.

          Owen s'assit dans la chaise, de l'autre côté du bureau.

— Vous êtes une personnes dotée d'une logique incroyable, Owen. En moins de deux mois, vous avez réussi à me retirer deux de mes précieux membres. Je ne vous demanderai pas comment vous vous y êtes prit, mais sachez que je commence à regretter le jour où j'ai demandé à votre Capitaine de vous remettre le dossier de mon organisation...

— Pourquoi avoir voulu me tester ?

— Oh, parce que votre Capitaine ne cessait de parler vos talents. Et parce que je m'ennuyais aussi. Malheureusement, vous êtes un peu trop doué. Et un peu trop loyal à votre profession aussi. Alors j'ai une proposition pour vous. Rejoignez-moi, où je supprime la vie de votre Capitaine.

— J'ai arrêté le Capitaine pour rentrer dans votre organisation, mentit Owen.

          Le Grand Duc se redressa de sa chaise et posa ses coudes sur la table, pour maintenir sa tête sur ses mains.

— Intéressant... Et pourquoi cela ?

— N'est-ce pas évident ? demanda Owen, je m'ennuis profondément, moi aussi. Tout m'est facile dans la vie. J'obtiens presque tout ce que je veux quand je le veux.

— Vous et moi, nous avons peut-être plus de point communs qu'on ne le pense, n'est-ce pas ?

— Je pensais la même chose, continua Owen.

          Il n'en pensait cependant pas le moindre mot.

— Je dois vous avouer que ça change des personnes qui viennent me voir parce qu'ils sont en manque d'argent. Vous êtes original, conclut-il.

          Le Grand Duc se leva de sa chaise et invita Owen à faire de même.

— Sachez que rentrer ici est facile, Owen. Mais gagner ma confiance ne l'est pas. J'ai envie de vous avoir à mes côtés, mais je ne peux pas me permettre de vous faire confiance comme ça.

— Vous... Vous m'acceptez ?

— Bien sûr. Vous avoir à mes côtés est une énième victoire pour moi. Vous n'imaginez pas l'importance d'avoir un énième inspecteur corrompu à mes côtés.

— Je peux comprendre... murmura Owen.

          Ils sortirent du bateau pour se diriger vers la voiture garée devant. Le Grand Duc invita Owen à monter dedans. Il fit de même et referma la portière derrière lui.

— À l'hôtel, indiqua-t-il au chauffeur.

— Où allons-nous ?

— À votre nouveau domicile. Hors de question que vos collègues puissent vous retrouver. Oh, et j'aurai besoin de votre téléphone, vous n'en aurez plus besoin, je vous donne celui-là.

          Owen donna à contre-cœur son téléphone, son seul contact avec William.

— Est-ce que je pourrai repasser chez moi pour prendre quelques affaires personnelles ?

— Bien sûr, Owen, murmura le Grand Duc.

          Owen le dévisagea.

— Et votre masque, vous ne l'enlevez jamais ?

— Quelle curiosité mal placée, répondit le Grand Duc en souriant, je l'enlève uniquement quand je suis seul.

        Owen hocha la tête en haussant les sourcils.

— Ah, nous y sommes.

— Tout les membres du Parlement vivent ici ? Je n'ai pas les moyens de m'offrir un tel luxe, vous le savez ?

— Oh, c'est moi qui paye. Et non, tout le Parlement ne vit pas ici. Seulement quelques membres, dont moi. Je vais vous amener à votre chambre.

          Owen suivit le Grand Duc dans l'hôtel, et la réception ne sembla pas s'inquiéter de voir un homme masqué rentrer dans leur établissement. Ils devaient faire parti du Parlement, eux aussi. Ils montèrent dans l'ascenseur et le Grand Duc l'amena devant une suite luxueuse.

— Voici votre chambre. Je reviendrai demain pour vous expliquer ce qu'il y a à faire.

— Merci, répondit Owen, comment êtes-vous sûr que je n'ai rien qui me relie au monde extérieur sur moi ?

— Oh, ça aurait probablement sonné à l'entrée de l'hôtel. Vous êtes intelligent, Owen, pas stupide.

          Le Grand Duc lui tendit la main, qu'Owen s'empressa de serrer.

— Bienvenue au Parlement. »

Le Parlement des Hiboux, T1 [MxM]Where stories live. Discover now