Le Parlement des Hiboux, T1 [MxM]

24 - Le pacte

          Owen rentra très tard chez lui ce soir-là. Il avait conduit le Capitaine en garde-à-vue, à la grande surprise de beaucoup de ses collègues. De tout ses collègues, en fait. Il avait ensuite appelé le juge, pour qu'il prenne rapidement un décision quant à l'avenir du Capitaine. La situation était donc plus que critique.

          Lui qui s'attendait à voir sa tignasse noire préférée en passant le pas de la porte, il se retrouva confronté au silence pesant de son appartement. Il entendait à peine le bruit des voitures et des passants dans la rue. Il ralluma son téléphone, qu'il avait éteint depuis quelques heures.

« Coucou, je suis arrivé avant toi, tu es où ? »

« Bon, je suppose que tu ne rentreras pas manger... »

« Je vais rentrer chez moi pour dormir, envoi-moi un message quand tu es rentré ! »

          Owen lui répondit rapidement, pour le rassurer. William lui envoya un dernier message, accompagné d'un nuée d'emoji, en lui disant qu'il allait dormir. Owen se sentit soudainement mal. Il avait l'impression de ne plus gérer la situation, ce qui n'était pas loin d'être le cas. Il n'avait mit personne au courant de sa future entrée au Parlement, si ce n'est Juliet et le Capitaine.

          Soupirant et trouvant son appartement relativement froid et impersonnel sans William, il renfila son manteau et sortit dans la nuit noire de novembre. Si le Capitaine ne lui avait pas menti, il ne serait pas très difficile de trouver un contact pour entrer au Parlement. Ce qui le tracassait, c'était le fait que le Grand Duc connaisse son identité. Comment amadouer un individu aussi complexe et méfiant que lui ?

          Owen, la main sur sa poignée de porte, haussa négligemment ses épaules avant de ressortir.

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          De la buée blanche sortait de sa bouche chaque fois qu'il expirait. Il n'avait pas tellement froid, mais il frissonnait d'adrénaline. Les dealers n'étaient plus aussi discrets qu'avant. Ou alors, c'était des débutants. Owen s'avança d'un pas décidé vers le dealer, aussi discret que le nez au milieu du visage.

« Bonsoir, dit Owen.

— C'est treize dollars le gramme, répondit le dealer.

— Je veux voir le Grand Duc, trancha Owen.

          Le dealer ne répondit rien, trop occupé à digérer la demande que venait de formuler Owen.

— Le... Le Grand Duc ?

— Ouais.

— Non mais ce n'est pas possible en fait.

— Dit-lui que Owen Holman veut le voir. On verra comment il réagira si jamais tu ne lui transmet pas le message...

          Le dealer sembla réfléchir aux paroles d'Owen.

— Euh, est-ce que ça peut attendre quatre heures du matin ? Histoire que je termine ma nuit tranquille ?

— Ouais. »

          Owen repartit sans un mot. Il se cacha pour voir le dealer pianoter rapidement quelque chose sur son téléphone. Il eut un sourire en coin de satisfaction. Mais son sourire disparut bien vite lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il venait de faire. Il rentra sans plus tarder chez lui.

          Son appartement était toujours vide et froid. Owen n'aimait pas beaucoup la décoration intérieure (et sans se cacher, il était vraiment très mauvais à cela), et sans William pour illuminer son intérieur avec son sourire, l'endroit redevenait un simple appartement lambda sans quelconque personnalité. Tout en soupirant, il retourna se coucher dans son lit, en se promettant d'avoir une discussion sérieuse avec William.