Chapitre 8: A la recherche de l'oubli...

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Le corps recouvert d'eau, les genoux remontés sur sa poitrine, tout son corps était traversé de violents soubresauts, Sadia se sentait salle, impropre, vidé. Elle n'avait plus la force de se battre, elle voulait se perdre dans les abysses de l'oubli, car il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli.

Dans un état second, elle laissa son corps meurtri glisser le long de la baignoire. L'eau lui recouvrait le visage, mais elle ne fit rien pour remonter à la surface, elle voulait oublier ou peut être mourir... Elle ne savait plus ;

Elle se sentait partir doucement mais surement... Avec cette intime conviction quelle s'approchait du chemin du non retour. Une sorte de langueur se répandait en elle, ses paupières étaient lourdes, elle suffoquait, étouffait, mais à aucune seconde elle ne songea à mettre fin à son supplice. On aurait dit qu'elle voulait se punir d'un crime dont elle n'était pourtant la triste victime...

Elle désirait en finir avec cette minable existence...

Lorsqu'on vous dépouille de votre dignité que vous reste t-il ? Vingt-deux ans d'abstinence au nom du sacro saint principe de la chasteté... Des valeurs chrétiennes...Et ? Où était dont ce Dieu plein de bonté et d'amour, qui se dit bouclier des faibles et des petits ? Où ? Se pourrait-il que le ciel soit inhabité ? Où était se un châtiment ? Si tel était le cas alors que Dieu lui dise de quoi l'accusait-il ?

La respiration difficile, elle étouffait, suffoquait... Une voix dans son esprit lui criait de réagir, d'émergé son corps de l'eau mais une autre voix dominait sur celle là. Celle de l'homme. Et elle voulait à tout pris le sortir de sa tête, de sa chair, de sa vie... Et plus elle se sentait partir plus cette voix dure et tranchante comme la lame d'un sabre s'estompait de son esprit. L'oubli était salvateur.
L'esprit embrumé, elle se senti soulevé de l'eau.

-Oh mon Dieu, Princesse Sanae venez m'aider, une demoiselle est entrain de suffoquer dans la baignoire.

La princesse avança à tâtons, en contant chaque pas dans sa tête.

- Donne-moi sa main Assour, je vais t'aider à la sortir de l'eau.

En conjuguant leurs efforts elles parvinrent à mettre Sadia hors de danger. Allongée sur le sol, blessée recroquevillée sur elle-même comme un fœtus dont le cœur a cessez de battre, le visage vide, les yeux hagard elle ouvrit enfin les vannes de son cœur meurtri. Elle se permit enfin de pleurer sur ses rêves de jeunes filles perdues à jamais...

Elle poussa un cri aussi déchirant que celui d'une mère qui vient de perdre son bien le plus précieux.

La princesse Sanae ne pouvait voir, mais elle ressentait deux fois plus la douleur des autres, elle était doué de cette qualité, qui fait tant défaut à ce monde, l'empathie.

Prenant l'inconnu dans ses bras elle partagea son chagrin... Les larmes coulaient seules comme les eaux d'une chute condamnées à se déverser dans les vastes étendues, et même si elles étaient l'une pour l'autre des étrangères, à ce moment précis elles étaient juste deux femmes.

L'humanité venait une fois plus de prendre le pas sur les barrières culturelles, de races, de statut social et de toutes ces foutaises que les hommes s'acharnent à entretenir entre eux.

Il avait suffit d'un cri pour que Sanae découvre ce que cette jeune femme avait dû traverser... Il y'a des cris qui ne trompent pas... Des cris plus révélateurs que mille mots... Des cris que seul ceux qui ont déjà été brulé par le même feu peuvent reconnaitre. Elle était presque sur qu'elle ne se trompait pas.

Mais Sadia dans un dernier sursaut d'orgueil tenta de la repoussé, elle voulait mourir, pleurer son malheur seul, elle voulait être seule. Puisque croyait-elle, personne ne pouvait comprendre l'intensité de sa douleur, la lourdeur de cette croix dont elle avait été chargée et qu'elle devrait désormais trainer toute sa vie. Comme le destin pouvait se jouer de nous...

- Je sais qu'on ne se connait pas...- commença Sanae d'une voix douce mais hésitantes, pesant chacun de ses mots, car elle savait que cette inconnue dans ses bras était au bords du précipice - et peut être qu'on ne se connaitra jamais à 100% , mais permettez moi... Oui permettez moi mademoiselle, juste d'être là pour vous.

Elle poursuivit en caressant lascivement les cheveux de la jeune fille, qu'elle tenait toujours fermement dans ses bras menus. Dieu merci, cette dernière ne semblait pas guère plus imposante qu'elle, elle semblait même plus frêle et délicate que la princesse.

-La souffrance...ce mot que chacun a ne se reste qu'utiliser une fois dans sa vie, est notre lot à tous. La souffrance n'épargne aucun royaume, aucun bonheur, aucune vie... La souffrance tue la lumière en vous, elle vous prend et fait de vous un objet sans éclat. Je ne vous dirais pas de ne point pleurer... je ne vous dirais pas d'être forte... je ne vous dirais certainement pas que le temps vous guérira... Mais je vous implore de ne point pleurer votre chagrin seul, car la solitude accrois le malheur. Alors pleurez, car le ciel est assez vaste pour noyé votre douleur. Et laissez moi être ne se reste que pour aujourd'hui une sœur pour vous. .. Un brin de lumière sur ce chemin obscure que vous traverser.

Ces mots eurent raison des derniers remparts de Sadia, s'accrochant désespérément au coup de la princesse elle pleura... Pleura...Pleura. C'était comme si le temps avait cessez sa course folle vers des lendemains incertains.

Il y'a des instants où les mots ne semble plus rien vouloir dire, où le silence parle plus que de long discours. Des instants où les larmes sembles dérisoires, parce qu'il y'est des douleurs qui se pleurent plus à l'intérieur... Qu'à l'extérieur.

L'ESCLAVE DU CHEIKH.Where stories live. Discover now