L'ESCLAVE DU CHEIKH.

Chapitre 36: Une epouse insoumise

-Sadia dit moi qu'ils m'ont pardonné je t'en pris...

Sa voix trahissait tellement de souffrance, il avait l'air fatigué, ses traits sévères étaient marqués par d'immenses cassures, sa barbe était noir et pas rasé, il avait changé, tellement qu'elle se fustigea intérieurement de n'avoir rien vu depuis tout ce temps.

A présent qu'elle pouvait se perdre dans ses yeux, se qu'elle y lu, lui fendit le cœur.

Kaleb avait encore du mal à croire qu'il venait ainsi de se dévoiler. Il avait jusqu'ici, taire ses ressentis avait constitué à ses yeux la façon la plus sûre de ne pas compliquer son existence et de se montrer faible. Ainsi, il avait toujours préféré mettre une certaine distance entre les autres et lui. Or, avec elle, ses lèvres se déliaient seules.

A qui d'autre avait-il osé se confier de manière si personnelle ? Personne. Seulement Sadia. Sa femme.

Il l'aimait au point où s'en était douloureux.

Personne, ne méritait de vivre ainsi avec un tel fardeau sur les épaules : Se croire responsable de la mort de ses enfants.

Elle refusait de le laisser penser cela...  La culpabilité marquait les traits de son visage pourtant si beau.

-Ils savent que tu n'y étais pour rien...

-Tu te trompes Sadia, c'est moi qui devais mourir, pas eux. Si seulement j'....

-Arrête Kaleb ! s'écria-t-elle,  en ayant recours à toute sa force pour  le plaquer contre le mur.
Elle encadra son visage de ses fins doigts. Sadia se pinça les lèvres avec un pincement au cœur.

Le Cheikh avait les yeux fermés, le visage crispé, comme s'il souffrait.

-Regarde-moi, lui dit-elle sur un ton autoritaire qui semblait inspiré de celui  qu'il adoptait quand il souhaitait obtenir quelque chose...

Il s'exécuta.

Quand il aperçu la lueur de tendresse  qui éclairait ses prunelles, il fondit.

-Tu n'es pas responsable de leur mort, ce n'est pas toi qui les à tuer...

Elle essuya rageusement ses yeux inondés de larmes ...

-Regarde dans quel état, tu me mets Kaleb... Ne redit plus jamais cela... S'il te plaît.
Il esquissa un furtif  sourire triste.

-Il semblerait que je ne sache faire que ça... Faire souffrir les gens autours de moi.

La douleur, et encore la douleur elle ne lisait que ça sur ses traits...

Et même si ca pouvait sembler étrange, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver quelque chose pour cet homme qui l'avait fait tant de mal.

Elle ne voulait effacer cette douleur sur ses traits.

Mue par un élan incontrôlable, Sadia  se mit sur la pointe des pieds en agrippant sa chemise pour prendre appuis, cherchant à atteindre son visage, elle posa ses lèvres sur sa joue, et resta quelques secondes avant de retomber sur ses pieds.

Elle observait sa réaction et pour la première fois l'homme en face d'elle semblait avoir perdu quelque peu ses moyens.

En le voyant dans cet état, Sadia ne pu s'empêcher d'esquisser un léger sourire, heureuse de l'avoir partiellement perturbé.

Légèrement ébranlé, Kaleb regardait la jeune femme les yeux brillants, prenant son visage en coupe, il approcha son visage du sien, son souffle chaud brulait l'épiderme de la femme, à quelques centimètres de ses lèvres, il sentait une prise sur son poignet, de ses doigts fin, elle le serrait comme si elle cherchait un soutien.