Nek...Quoi ?

13. Première fois

            

Je n'ai jamais goûté un cocktail aussi écœurant. Rien n'est équilibré entre le sucre à outrance et les mélanges d'alcool mal dosés, c'est fort. Cléo s'en retournerait dans son bar...

Mais le plus fort encore c'est se sentir obligée de le boire parce qu'il nous l'a été offert. Idriss me regarde avec des yeux en cœur. Il n'a pas tenu plus d'un verre et étant donné leur contenance je ne peux que le comprendre.

-       Ça va ? Je demande quand même.

-       J'suis... super bien.

Je rigole et pose mon verre.

-       Tu veux qu'on aille danser ? Je propose.

-       Nan, déjà on parle.

Mon regard ahuri en dit long.

-       Quoi ? T'aimes pas parler ? Demande-t-il.

-       Ça dépend de quoi...

-       J'connais rien de toi, ça me dérange.

J'acquiesce et reprend une gorgée colossale de ce cocktail infecte. Quitte à m'adonner à ce genre d'activité barbante autant être alcoolisée au maximum.

D'ailleurs j'ai du mal à comprendre, j'ai toujours cru que c'était nous, les filles qui voulions parler sans cesse et que les gars, eux, ne s'intéressait qu'au concret.

-       Très bien... Parlons, dis-je dans un sourire forcé.

-       Pourquoi t'as accepté de me voir ce soir ? Demande-t-il.

La question qui fâche.

-       J'avais envie de te voir.

Dans ma tête j'arrive à me faire retentir la sonnerie grinçante qui annonce les mauvaises réponses.

FAUX.

C'est juste ton bouche-trou.

T'as renoncé à l'un alors tu te rabats sur l'autre.

Tu mérites qu'on t'écartèle sur la place publique.

Je mets ma conscience en mode off et poursuis.

-       J'aime bien ta compagnie. T'es un mec cool.

-       Ah ouais ?

-       Ouais.

Et en plus tu te fais pas passer pour un célibataire dans l'espoir de sauter la serveuse. J'apprécie.

-       J'te cache pas j'ai cru que t'allais me mettre un plan. Dit-il.

-       Pourquoi ?

-       T'avais pas l'air chaude à chaque fois.

-       Vraiment ?

-       J'avais l'impression de te faire chier t'as vu.

-       Mais pas du tout...

Je n'avais d'yeux que pour ton pote menteur mais maintenant je suis toute à toi.

-       J'suis pas très expressive c'est vrai mais je préfère les actes aux paroles.

-       Bien vu.

On s'échange un sourire et un petit blanc s'installe.

J'étais pas sûre d'accepter sa proposition de sortir pour faire on ne peut plus connaissance. J'avais déjà prévu de passer ma seule soirée de libre de la semaine à ruminer ma découverte avec mes copines pour qu'elles me plaignent et qu'elles me confirment que Ken est un connard fini.