22. Réminiscences et couvre-chef

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Etre réveillée par les rayons du soleil est un mythe agréable qui, en réalité, est bien plus incommodant. La lumière chaude me force à ouvrir mes yeux presque scellés. L'émergence est plutôt difficile.

Quelques secondes et une poignée de flashbacks plus tard, je me retourne pour constater que je suis belle et bien seule dans mon lit.

FLASHBACK 1

J'ouvre la porte en titubant, Ken sur mes talons. Je marmonne des mots incompréhensibles tout en retirant mes chaussures. Lui, dos au mur adjacent m'observe en silence puis je l'invite à me suivre dans la pièce principale. Il contemple les lieux et souffle :

-       C'est sympa chez toi.

-       Je connais autre chose de sympa.

Fin du FLASHBACK

J'ouvre subitement les yeux suite aux images de nous deux s'enlaçant. Mon premier reflexe est de jeter un œil sous la couette. Je suis encore habillée comme la veille et autour de moi, aucun indice ne témoigne la présence de Ken hier soir.

Je me lève avec une migraine monstre et le pas trainant jusqu'à la cuisine pour mettre la main sur la boîte de comprimés qui traîne habituellement dans un des tiroirs. De là je remarque la bouteille de rosée à peine entamée sur la table basse du coin salon.

FLASHBACK 2

J'apporte les gobelets en plastique sous les rires du brun à moitié avachi sur le canapé. Il a retiré sa casquette et s'est emparé de la bouteille pour la boire au goulot.

-       On n'avait pas besoin de ça, dit-il en me tendant le breuvage.

-       Tu parles des verres ou de l'alcool ?

-       Les deux.

Je rigole, dépose les gobelets et me poste à ses côtés après avoir bu à mon tour. Mon état second est agréable, je ne me pose pas de question et ne doute pas de mes gestes pour une fois. Je joue avec ses cheveux du bout des doigts et il ferme les yeux. Le silence est rompu par une chaîne télévisée musicale. On échange brièvement sur les chansons, aucun de nous deux n'est réellement intéressé par les performances vocales de l'artiste. On est juste coincés entre nos pulsions significatives et l'atmosphère léthargique.

Je le sens bouger sous mes doigts, il se redresse, me regarde et murmure :

-       Tu sens bon.

Nous ne nous quittons pas du regard. Si bien que mes yeux me brûlent. Je lutte contre moi-même pour ne pas dévier vers ses lèvres, mais c'est si dur qu'à peine l'avoir pensé, je succombe et les attirent vers les miennes.

Fin du FLASHBACK

Je soupire de nouveau et me sens pathétique. Si ce n'était qu'un rêve, je suis bien maudite. Tout portait à croire qu'il en avait envie autant que moi, mais peut-être dois-je me rendre à l'évidence que mon désir envers lui me rend parano.

Trois petits pas dans la salle de bain pour me rafraîchir et finalement décider de prendre une bonne douche froide histoire d'oublier ces fantasmes incessants. J'enfile une serviette et me recouche sur mon lit défait. Il y a des jours comme ça, où l'on souhaite qu'ils se terminent avant même qu'ils n'aient commencés.

Giannis m'appelle pour me demander si ça ne me dérange pas de faire du remplacement. J'accepte sans broncher en espérant qu'il s'agisse de Cléo. Je ne suis pas d'humeur à me crêper le chignon encore une fois.

Nek...Quoi ?Where stories live. Discover now