32. Découverte matinale

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Ce n'est pas le réveil que je m'imaginais après la nuit on ne peut plus satisfaisante que je viens de vivre. Mais j'imagine qu'on ne peut pas tout avoir. On sonne à la porte, une fois puis deux. Je grogne et manque de trébucher sur la basket de Ken.

Il me faut un temps pour décrypter l'information.

Ken est encore là. Endormi sur le lit et nu comme un ver. Son avant bras sur les yeux et une partie du drap qui couvre juste ce qu'il faut.

Il est parfait ce mec.

Trop parfait pour s'attarder sur moi.

Je laisse mes pensées de côté lorsqu'il ouvre les yeux et me regarde. Je lui fais un rapide signe de main et enchaine en écrasant mon index sur ma bouche, pour ne pas qu'il fasse de bruit.

Je me dirige vers la porte d'entrée sur la pointe des pieds et regarde discrètement dans l'œil de la porte, la personne responsable de mon réveil brutal. Je m'affole.

Cléo.

Elle sonne une troisième fois et colle son oreille à la porte. Je m'éloigne, à petits pas jusqu'à être assez loin pour rejoindre Ken dans la chambre.

- Il faut que tu t'en ailles, lui dis-je en panique.

J'ouvre ma penderie et attrape un t-shirt ainsi qu'une culotte. Il se redresse et me regarde m'habiller sans un mot.

- Allez Ken !

- Tu veux que j'aille où ? S'enquit-il, la voix enrouée.

Je me stoppe un instant et zieute l'appartement comme si je le découvrais. Il a raison. Je vis au deuxième étage, dans un deux pièces qui n'a aucune pièce fermée.

Quand je pense que j'adorais l'idée de vivre dans un loft, j'ai l'impression que c'est le pire appartement qu'il m'ait été donné d'avoir.

- Mais c'est qui déjà ? Demande-t-il en s'étirant.

- C'est Cléo.

- Je la connais bien, c'est quoi le problème ?

C'est toi le problème.

- Ecoutes...

Est-ce que c'est vraiment le moment de discuter de nos querelles de filles maintenant ? La concernée tambourine désormais à la porte en me criant qu'elle sait que je suis là. Je panique de plus belle, mais la vision de Ken, à peine réveillé et complètement confus me ramollis. Je ramasse ses affaires à la hâte tandis qu'il se lève et m'avance en sa direction pour les lui tendre.

- Elle et moi on s'est disputées... On s'est disputées à cause de toi.

- Ah.

Il me gratifie d'un léger « merci » et cherche ses mots. Je poursuis en chuchotant.

- Te fais pas de films, c'était de la jalousie mal placée. Finalement, on a discuté. Elle m'a demandé d'arrêter de te voir. J'ai accepté. On s'est réconciliées. On s'adore. C'est super. Bref. Si elle te voit ici, c'est foutu.

Il s'apprête à répliquer mais il se ravise sous mon regard interrogateur. Mais je n'ai plus le temps de faire la causette, plus je prends mon temps et plus c'est suspect.

Je réfléchis d'abord à l'enfermer dans ma penderie avant de penser à la salle de bains. Décidément la seule pièce que l'on peut fermer de cette maison. J'attrape le brun par le brun et l'y emmène en silence. Il ne discute pas et coopère.

- Irina si tu ne réponds pas dans les 30 secondes, j'appelle la police ! Crie-t-elle de nouveau.

Je le fais entrer dans la salle de bain et nos regards se croisent une dernière fois avant que je ne murmure.

Nek...Quoi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant