14. Dernière fois

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Framal et moi ramassons nos affaires restées posées sur le sable. Je les secoue puis m'habille lentement. Tout en prenant soin d'éviter la conversation entre les gars qui ne m'intéresse pas le moins du monde.

J'ai apprécié ce moment avec lui. C'était timide et bon enfant. Le comble du naturel. Et je dois admettre que ce genre d'ambiance m'avait manqué.

-       Irina, tu fais quoi ? J'entends Mohamed derrière moi.

Je me retourne et réponds.

-       Je marche ?

-       Nan, genre tu fais quoi là ? Tu rentres ?

-       J'crois bien.

-       On voulait faire un petit after à l'hôtel. On a une vraie suite de malade mental. Tu viens ? Demande Deen.

Je positionne mon sac en bandoulière pour m'occuper et ne pas avoir à les regarder.

-       Je sais pas...

-       Vas y on te voit jamais en vrai. T'es toujours dans ton bar à travailler, viens on se pose tous ensemble, pour une fois ?

Je n'ai pas vraiment de raisons de refuser mais d'un autre côté je ne vois pas l'utilité. Je vais devoir éviter Ken toute la soirée et esquiver d'éventuelles questions intrusives sur ce qui s'est passé avec Idriss avant qu'on nous surprenne. Est-ce que j'ai vraiment envie de ça ?

Ken ne pipe pas mot, comme à son habitude ce qui ne me surprend pas. Idriss lui avait l'air de chercher mon regard puisque quand nous nous regardons enfin. Il me fait les gros yeux, pour que j'accepte sans doute.

On aura peut-être l'occasion de finir ce qu'on a commencé...

-       OK.

Je ralentis le pas pour me fondre dans le groupe qui se dirige vers la voiture. Framal donne les clés à Deen qui s'installe au volant avec Ken au côté passager. Je prends place à l'arrière entre Mohamed et Framal qui a l'air bien fatigué.

-       Vas y Nek mets du son. Demande Deen en démarrant.

Ce dernier s'exécute après deux, trois manipulations sur ton portable. La musique retentit, un fond sonore plutôt monotone et une voix grave débite un flot de grossièretés tantôt crues tantôt poétiques.

-       Tu connais ? Me demande Mohamed.

-       Pas du tout.

-       C'est un mec qui s'appelle Damso.

-       Un mec comme vous ? Je demande.

-       Ouais, plus ou moins...

-       J'aime pas trop ce style de musique, je lui avoue. J'arrive pas à comprendre ce qu'il dit.

-       Faut avoir l'oreille attentive... Rigole Deen.

-       Y'a du rap grec ? Demande Framal.

-       Évidemment ! Je ne suis pas sûre que ça ait la même ampleur ici par contre, on est un peu plus traditionnels dans nos goûts...

-       J'suis sûr qu'on peut te faire aimer le rap. Reprend Mohamed. Hein Nek ?

-       Certain. Je l'entends dire.

-       Il a du succès chez les meufs, lui. 

-       Arrêtes tes phases de forceur, tu pécho plus que moi. Répond Ken.

Ils rigolent.

-       Ta modestie à deux balles, là...

J'écoute sans prendre part à la discussion et nous arrivons une poignée de minutes après près d'un bâtiment tout blanc parsemé d'éclairages ça et là le rendant très élégant.

Nek...Quoi ?Where stories live. Discover now