16. Incertitude

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Socrates Drank The Conium nous fait le plaisir d'assurer cette deuxième partie de soirée qui s'annonce enflammée. C'est l'un des meilleurs groupes de rock du pays et je ne doute pas de l'ambiance qui va régner au bar.

J'ai une vue imprenable sur la table des frenchies. À croire que tout est calculé même suis ravie de pouvoir voir Framal à nouveau, le regard de Ken me brûle la peau. J'ai dû demander à Zoé de prendre le relai tellement j'étais mal à l'aise. Difficile d'ignorer ce que l'on ne souhaite pas ignorer...

- Kalispéra (bonsoir), souffle une voix sucrée.

Framal me sourit tout en s'accoudant au bar. Difficile d'éviter l'inévitable aussi.

- Tu t'es mis au grec ? Je demande après avoir répondu.

- J'ai essayé mais trop difficile.

- T'es pardonné.

Un silence s'installe le temps que je serve un client.

- J'te sers quelque chose ?

- C'est bon merci, je voulais juste passer un peu de temps avec toi.

Un petit rire gêné m'échappe tandis que mes yeux reluquent les veines de son cou. Tout est bon pour éviter son regard. Pourtant il est bien agréable à regarder, mais c'est comme si je me sentais coupable de quelque chose que je n'ai pas encore fait. J'ai du mal à me comprendre moi-même. Ou alors peut-être que je suis dans le déni...

- Tu vas pas me voir beaucoup, c'est bondé ce soir...

- Ça me va. Tu finis à quelle heure ? Demande-t-il.

- Deux heures.

- Tu fais un truc après ?

Trouve une excuse.

- Rien, je suis libre.

Abrutie.

- On remet notre baignade de l'autre fois ? Je discerne une pointe de malice dans ses prunelles.

Le mec est chaud bouillant.

- Pourquoi pas.

T'es pas mieux.

- Cool.

Un sourire pour toute réponse et je m'évince derrière le bar pour reprendre mes esprits et délaisser ma conscience là que pour m'enfoncer à chacun de mes actes. Je souffle. C'est pourtant pas compliqué de se laisser aller avec un et d'oublier l'autre. Avec Ken tout est clair. C'est un blaireau maqué qui attend d'avoir le champ libre pour faire du zèle ailleurs.

Un beau blaireau dans ce cas...

Mais un blaireau quand même. En plus il se donne le luxe de se faire désirer.

Comme dirait mon frère, flemme.

Framal est gentil, bienveillant et pas prise de tête. Il cherche à faire les choses bien alors qu'il m'en aurait fallu bien moins pour passer le cap des chastes bains de minuit. Et je me permets encore d'hésiter. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

- Bah alors, on a des bouffées de chaleur ? Demande Cléo d'un air moqueur.

- J'ai pas mangé, je fais de l'hypoglycémie.

- De l'hyperTENSION ouais. Je t'ai vue avec beau gosse numéro 2. Tu tiens même pas en place quand il te parle.

- C'est qui beau gosse numéro 1 ?

Nek...Quoi ?Where stories live. Discover now